II

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Lord Alexander Sky, 15 décembre 3260, 9h, Hartfield House

Mes yeux s'ouvrent doucement, la première chose que je vois est la main de Simon plaquée sur ma poitrine pour se serrer contre moi. Je souris en pensant que, cette fois, personne n'osera entrer en trombe dans la chambre pour le réveiller et interrompre ce moment privilégier. Alors que je le vois doucement émerger du sommeil, je prends ses doigts entre les miens et porte sa main à mes lèvres.

- Je voudrais que toutes les journées ressemblent à ce matin, murmuré-je.

Son visage s'illumine soudainement, il semble s'être réveillé en une fraction de seconde.

- Malheureusement, j'avais prévu autre chose pour aujourd'hui, répond-t-il en souriant.

- Pourquoi vouloir gâcher de si beaux moments ? grogné-je en m'agrippant à lui pour le forcer à rester allongé auprès de moi.

- Un moment passé avec moi n'est jamais gâché, rétorque-t-il.

Un léger rire m'échappe, il semble avoir pris tant d'assurance depuis son départ de la cour.

- Vous êtes devenu bien trop perspicace.

- Cela depuis que je vous ai rencontrer. Allez, debout ! nous partons dans moins d'une heure, dit-il en se dégageant pour sortir du lit.

Je soupire et me laisse rouler sur le dos tandis qu'il s'affaire déjà à prendre un linge pour le tremper dans la bassine, mais soudain, il me le jette à la figure.

- Allez !

Je ris avant d'enfin me lever pour faire une rapide toilette.

- Cette eau est glacée.

- Il va falloir vous y faire, sur cette île peu de choses ne sont pas glacées.

- Vous pourriez tout-de-même la faire chauffer.

- Je dois vous avouez que Miss Shepherd avait l'habitude de le faire avant votre arrivée, rétorque-t-il.

- Essayez-vous de me dire que tout cela est de ma faute ?

- Non, je dis simplement qu'elle n'a pas voulu risquer d'exposer de nouveau sa blanche âme à la vision de choses parfaitement immorales. Enfin je crois que c'est ce qu'elle en pense, ajoute-t-il.

- Voilà qui me rassure.

Je me retourne vers lui après avoir enfilé son pantalon.

Déjà tout habiller, il est en train de nouer un foulard autour de son cou.

- Par tous les dieux, comment faites-vous pour vous habiller aussi rapidement ?! m'exclamé-je.

- C'est une question d'entraînement.

- Vous vous moquez de moi ? Croyez-vous que jusqu'à aujourd'hui j'ai passé mes journées aussi nu que le premier homme ? Il me semble avoir été habillé depuis mon premier jour sur Terre, ce qui fait environ vingt-sept ans, il faut donc croire que j'ai plus d'entraînement que vous. Pourtant, vous êtes bien plus rapide.

- Un discours tout-à-fait mémorable sur une chose anodine. Le froid qu'il fait ici m'a simplement poussé à me dépêcher, finit-il par dire en riant.

- C'est ça, moquez-vous, boudé-je en mettant mes chaussures.

- C'est ce que je fais.

- Ce jeu puéril va finir par me rendre fou.

Il soupire et ouvre la porte.

- Après vous, dit-il en désignant la sortie d'un mouvement de tête.

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