First [TERMINEE]

Chapitre 18

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*Ce chapitre contient une scène de violence, tant physique que verbale. Si vous êtes victime de ce genre de violence, demandez de l'aide sans plus attendre car un tel comportement est inacceptable et doit immédiatement cesser. Si vous souhaitez avoir un résumé, contactez-moi en privé.*

Vers Thornhill,

~CHERYL~

Sur le chemin du retour vers Thornhill, je ne pouvais m'empêcher de repenser aux mots de Peaches : Si tu ne tiens pas parole tu sais ce qu'il t'attend !

Je savais pertinemment que si je n'allais jusqu'au bout du plan qui m'avait été imposé par les Pretty Poisons, Peaches n'hésiterait pas une seule seconde à partager la photo de Toni et moi sur les réseaux sociaux à la vue de tous les élèves du lycée, mais à vrai dire, ce n'était pas ce qui m'inquiétait le plus.

Ce qui me faisait réellement paniquer était le fait de savoir que cette garce communiquerait la photo à mes parents...

En effet, la famille Blossom était littéralement l'allégorie de l'homophobie. Alors, si mes parents me voyaient en train d'embrasser sensuellement la joue d'une fille – qui plus est d'une SouthSider – et qui plus est encore de la meilleure amie des bourreaux de Jason – Dieu seul sait ce dont ils seraient capables. Non seulement ils s'en prendraient à moi, mais – pire encore – j'étais persuadée qu'ils seraient prêts à faire tuer Toni...

Depuis mon plus jeune âge mes parents se plaisaient à insulter tous les couples homosexuels dont ils entendaient parler. Ils nous répétaient – à Jason et à moi – que ces personnes commettaient le plus grave des péchés et étaient malades. Je me souviens même de ce repas de famille, lorsque j'avais quatorze ans, où ils étaient même allés jusqu'à dire que la famille Blossom avait la chance de ne pas compter parmi ses membres quelqu'un d'aussi déviant et dégoûtant.

Mais, pour être tout à fait honnête, si je redoutais le fait que mes parents découvrent cette photo, je semblais redouter davantage encore l'idée de devoir briser Toni.

Je tenais beaucoup trop à elle et, depuis la mort de Jason, elle avait été celle qui m'avait redonné goût à la vie alors que je ne le méritais pas.

Et ça, même mes propres parents n'en avaient pas été capables.

Au contraire, ils m'avaient donné envie de mourir tant de fois que je ne parvenais même plus à les compter.

Alors, c'était décidé, j'allais avouer à mes parents que j'aimais une fille afin de ne plus avoir à subir le terrible chantage de Peaches.

Et, même s'ils étaient homophobes, j'avais bon espoir qu'en leur ouvrant mon cœur et en leur avouant aimer une fille, ils mettraient de côté leurs préjugés et comprendraient enfin que l'homosexualité est quelque chose de tout à fait normal.

Car, en quoi l'Amour pourrait-il être déviant ?

En quoi ne pourrions-nous pas aimer librement et sans crainte ?

En quoi quelque chose qui nous échappe devrait-il être source de souffrance ?!

Et, même si j'avais terriblement peur, je gardais à l'esprit que je le faisais pour Toni...

Arrivée à Thornhill, je m'empressai de poser mon sac dans le couloir et d'aller me servir un verre d'eau dans la cuisine.

— Cheryl ? vociféra ma mère.

Décidément je n'avais droit à aucun instant de répit dans cette maison.

— Oui ? répondis-je.