Chapitre 24

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A SunnySide Trailer Park,

~TONI~

En rentrant chez moi, je m'empressai de m'affaler sur mon lit et d'enfin laisser les larmes – que j'avais retenues toute cette journée durant – couler sur mes joues.

Les torrents salés qui parcouraient mon visage me brûlaient la peau avec amertume.

Et, j'avais beau essayer de me persuader du contraire, cette journée avait indubitablement été l'une des plus difficiles depuis l'événement tragique qui s'était malencontreusement produit cet été à Sweetwater River et qui recommençait à hanter ma mémoire.

Cheryl avait demandé aux professeurs de la changer de place en classe afin de s'éloigner de moi comme le lui avaient demandé – en réalité il avait plutôt été question d'une menace – les garçons. Et, je devais reconnaître que, l'absence de celle que j'aimais, malgré tout le mal qu'elle avait bien pu me faire, commençait déjà à me dévorer inlassablement.

Je l'aimais tellement mais c'était comme si tous mes rêves s'étaient irrémédiablement envolés...

J'étais en train de me morfondre lorsque, soudainement, l'écran de mon téléphone portable se mit à éclairer doucement mon visage ravagé par la peine.

J'essuyai mes larmes et vis que je venais de recevoir un message de Jughead.

J'étais soulagée de savoir que mes deux meilleurs amis étaient auprès de moi et qu'ainsi je n'aurais pas à traverser cette douloureuse épreuve toute seule.

Cependant, pour être tout à fait honnête, à cet instant très précis, je n'avais nullement envie de lui parler. Ni à lui, ni à Fangs. Je n'avais envie de parler à personne. J'avais seulement besoin d'être seule...

C'est alors qu'un détail retint mon attention.

En effet, en consultant mon téléphone, je remarquai qu'une deuxième page avait été créée sur mon écran d'accueil.

Presque instinctivement, je fis glisser mon index vers la gauche de l'écran et constatai alors qu'un widget avait été inséré au milieu de la page. Je me décidai à cliquer sur ce dernier et fus instantanément renvoyée – mais n'est-ce pas là le but du widget justement – sur l'application « notes » de mon téléphone.

Une première note avait pour intitulé un numéro de téléphone et, lorsque je l'ouvris, je compris qu'il s'agissait de celui de Cheryl.

« Toni, voici mon numéro de portable si jamais tu as envie de me parler ».

Je souris – probablement bêtement – en constatant que, même si Cheryl m'avait fait du mal, elle devait tout de même ressentir quelque chose pour moi.

Car, en effet, si elle n'éprouvait pas le moindre sentiment pour moi pourquoi m'aurait-elle donné son numéro ?

Pourquoi chercherait-elle à garder à tout prix un moyen de conserver un lien entre nous ?

Pourquoi ne parviendrait-elle pas à me laisser partir ?

En outre, une seconde note – plus intrigante cette fois-ci – avait pour intitulé « la vérité », et, lorsque je l'ouvris, ce fut cette fois-ci un texte de plusieurs centaines de mots qui s'afficha.

Mais, au fond, voulais-je réellement connaître cette vérité ?

En effet, d'une part j'avais terriblement peur que cette vérité ne soit pas celle que j'avais envie d'entendre mais, d'autre part, je brûlais d'envie de savoir.

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