Point de vue : Camélia
Bang.
Le bruit de la balle résonne dans le parking. Je vise la main du tireur. Bang. Sa jambe. Bang. L'homme est à terre. Je cours vers Nabil qui se tient le bras.
- C'est rien.
Il a pas rien cet idiot ! Je range le glock et commence à me déchausser. J'enlève un de mes bas, l'enroule bien autour de son bras et serre le plus possible.
Point de vue de Nabil
- Ça évitera que tu taches trop ma bagnole, me lance-t-elle. Aller, montes.
Elle blague pas : sa bagnole c'est une putain de Porsche Carrera grise avec une carroserie matte. Un bijou... J'ai à peine fermé la portière que le moteur ronronne. Tarik et Zoran sont déjà loin à l'heure qu'il est. Les coups de feu n'arretent pas dehors. Camélia fonce dans les gars qui s'étaient regroupés devant la sortie du parking. En voyant le véhicule s'avancer vers eux sans ralentir, ils s'écartent. Camélia met les gaz. On arrive très vite sur l'autoroute. Une quinzaine de minutes plus tard, Camélia se gare en bas de mon bat. On se retrouve très vite dans mon appart. Mon bras me lance, la balle s'y trouve. Camélia disparaît quelques instant puis je la voir revenir avec ma trousse de 1er secours. Elle me fait signe de m'asseoir sur une des chaises de bar de la cuisine. Elle dénoue le bas qui me servait de garot et inspecte la plaie. Pendant qu'elle cherche l'instrument avec lequel me retirer la balle, j'en profite pour m'allumer une clope. En lachant ma première bouffée je lui dis :
- Très bon choix de caisse...
Elle rit doucement puis se tient face à moi.
- Je te laisserai l'essayer si te te tiens tranquille, dit-elle avec de quoi me charcuter dans la main droite.
Je pas une chochotte mais j'avale difficilement ma salive lorsque je vois l'instrument se rapprocher dangereusement da mon bras. Les quelques minutes qui suivent sont pas agréables mais les gestes précis et doux de Camélia atténuent la douleure. Elle extrait très vite la balle, fasse deux points de suture et me bande.
- Tu fais ça depuis quand ? Lui demande-ai je.
- Bien trop jeune à mon avis. Me répond-elle avec une pointe de tristesse.
J'aimerais qu'elle me parle de son passé, de cette blessure béante que je sens chez elle. Je sais qu'il est encore tot et qu'on se connait depuis trop peu de temps pour qu'elle me confie tout ça. Pourtant, je sais aussi que notre relation ne cesse de grandir. Tous les regards et les silences complices que l'on échange me lancent croire qu'un lien fort se forge entre nous. Alors que Camélia range devant moi, je ne sais pas pourquoi, je prend sa main dans la mienne. Encore une fois, elle paraît etonnée par mon geste mais se laisse faire.
- Merci,je chuchote.
Elle me répond pour un sourire timide mais sincère. Son sourire me rechauffe de l'intérieur. J'aperçois la vraie Camélia. Le temps est comme suspendu. Mon pouce caresse le dos de sa main, je la rapproche de moi jusqu'à ce que mes genoux frolent le haut de ces cuisses. Je la vois regarder nos mains entralacées. J'aimerais etre davantage tactile. J'aimerais ne jamais rompre ce contact. Pourtant, pour elle comme pour moi, la communication n'est pas notre point fort. Je brise à contre cœur ce moment.
- On devrait aller se reposer, dis-je.
Camélia part dans la salle de bain, j'en profite pour me changer et fumer une derniére clope à la fenetre de ma chambre. Je l'entends rentrer. On se retrouve tous les deux à regarder dehors. Vers deux heure du mat', finissant par chacun s'endormir : elle sur mon lit et moi sur le canapé-lit du salon.
VOUS LISEZ
La rose est grise (N.O.S)
FanfictionUne rencontre. Un sentiment étrange. La curiosité nous pousse parfois à faire des choix qui bouleversent en un instant le cours de notre vie...