Chapitre 4

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Ce mec coupe court à la conversation, récupère la meilleure couverture et me tourne le dos ! Je devrais être énervée contre lui mais pourtant je n'y arrive pas, je suis simplement heureuse. Heureuse d'avoir un autre que moi-même pour parler. Je me couche donc et m'endors.

Mais je suis réveillée par des claquements de dents, aussi bruyant qu'un ours. Je tente de l'ignorer mais c'est mission impossible. Je décide donc de me lever et de me coucher dos à lui. Il se réveille un peu et me demande :

«Qu'est-ce que tu fous ?
- T'emballes pas mec, c'est juste histoire de pouvoir dormir sans entendre des claquements. »
Il grogne bizarrement et se rendort : c'est vraiment un ours ce mec. Je me rendors finalement assez rapidement.

Le soleil vient me réchauffer doucement le visage et j'ouvre doucement les yeux ; Kristoff dort encore et claque instantanément des dents lorsque je me lève, il doit sûrement avoir de la fièvre. Je décide de faire des tisanes et réchauffer le potage d'hier.

Il se réveille finalement –en grognant pour ne pas changer- et s'assied tant bien que mal, me regarde et finit par dire enfin :
« Hello.
- Tiens, c'est une tisane, ça te feras du bien.
- Merci. Bien dormi ?, me demande-t-il alors qu'il m'a réveillé cette nuit.
- Tu veux dire avant que tu réveilles, ou après ?
- Oui, désolé pour hier soir, mais tu t'es pas plainte lorsque tu es venue dormir près de moi. Et j'ai hâte d'être à ce soir, j'ai des idées pour qu'on se réchauffe...
- Crétin, je m'en vais pour la ville aujourd'hui donc non, et je suis très heureuse d'abandonner l'ours que tu es. » lancé-je exaspérée et préfère me lever hors de la maison.

L'air froid me saisit au visage, la neige me pique le visage et mon souffle forme un nuage chaud devant moi. C'est dingue comment cet homme peut me taper sur le système et en plus son sang a bousillé la seule robe que je possède ; peut-être que je peux en trouver une dans ce village.

Je parcoure donc les maisons à la recherche de vêtement à ma taille. Je trouve enfin mon bonheur après une heure et demie de recherche : une robe patineuse écossaise en laine et une longue cape noire à capuche. Je reviens finalement à la maison et vis Kristoff qui tentait de s'attacher un pied de chaise à son moignon.

« Mais qu'est-ce que tu fous bordel ?
- Waouh, putain, mais viens pas comme ça par surprise, crie-t-il de surprise.
- Qu'est-ce que tu fous bordel ? Répété-je.
- Je veux pas rester seul ici et vu que tu t'en vas pour la ville, je veux venir avec toi.
- Pourquoi voudrais-tu venir pour un «un conte qu'on raconte aux gosses » ?
- Parce qu'une des histoires qu'on m'a raconté disent que cette ville est contrôlée par les Freddezza et que peut-être qu'ils pourront soigner ma jambe.
- Mais pour ça faut que tu puisses marcher jusqu'au Nord... finissé-je.
- C'est ça mais le pied est trop petit et je ne sais pas comment le faire tenir.
- Il faut donc trouver un bois plus grand et de quoi le faire tenir sur ta chambre.
- Y a un arbre à une journée d'ici, tu pourrais peut-être y aller et couper des branches ?
- Bonne idée !» m'exclamé-je, pas du tout honteuse à l'idée de sacrifier un arbre pour un homme que je ne connais que depuis une journée.

Je me prépare donc à partir et remarque que Kristoff claque encore des dents ; il m'assure que ce n'est que la fièvre et m'assure de ne pas m'inquiéter. La neige recommence à tomber, décidément je n'arriverai pas à marcher sans qu'il n'y ait pas de neige.

Un long hiver d'agonieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant