Carmen vient me voir chaque samedi depuis la publication de notre livre, depuis un mois donc. Et vu que nous sommes samedi je l'attends avec impatience : son frère est encore venu frapper et hurler à ma porte toute la nuit. Il faut que j'en parle à Carmen, qui est justement arrivée, avec son frère :
« Qu'est-ce qu'il fait là ? Je ne veux pas de lui chez moi !
- Écoute-le, s'il te plaît, supplie Carmen.
- Non !
- Regarde. J'ai fait tes gâteaux d'après ton livre, j'aimerais que tu me dises s'ils sont bons et je m'en vais, supplie Grégoire.
- Et tu t'en vas ? Tu arrêtes de hurler à ma porte quasiment chaque nuit ? Tu arrêtes de me toucher les fesses en public ? Tu arrêtes de tenter de m'embrasser de force ?
- Tu lui faisais ça ? Tu es sérieux !? Je comprends pourquoi tu refuses de lui parler, Amaya, intervient Carmen.
- Et c'est pour ça que je veux faire la paix et m'excuser de ce comportement qui ne me ressemble pas.
- Bon, je prends son gâteau et croque, voilà j'ai mangé ton gâteau, un peu trop sableux d'ailleurs et maintenant va-t'en.
- Merci, au revoir, et il partit enfin, avec les gâteaux.
- Je t'assure que je ne savais pas qu'il te faisait subir ça.
- Ce n'est pas ta faute Carmen. Maintenant, arrêtons de parler de lui. »Notre après-midi se passe normalement et elle s'en va dans la soirée. Grégoire semble avoir tenu sa promesse puisqu'il ne vient pas me voir pendant trois jours d'affilés, un record. Justement, le troisième jour, je commence à avoir de la fièvre ; j'ai dû attraper froid mais ça devrait passer je pense. Hélas le lendemain, la fièvre s'aggrave et mes décoctions ne fonctionnent pas. Je préfère ne pas aller travailler aujourd'hui et reste allongée toute la journée. Le lendemain je commence à vomir. Je devrais consulter mais mes économies sont trop justes pour que je paye un médecin. Cela va passer, j'ai déjà eu quelque chose de similaire et je n'en suis pas morte pour autant.
Le samedi, je ne sens faible et je vomis maintenant du sang. Quand Carmen sonne à ma porte, je tente de me lever mais vomis de nouveau du sang. Carmen entre finalement mais je n'arrive pas à l'accueillir correctement. Elle arrive à mon chevet, me parle mais je n'arrive pas à lui répondre. Elle repart aussitôt et elle revient plus tard, avec un homme, son frère je crois qui me porte mais je sombre dans l'inconscience très rapidement.
Je me réveille soudainement dans une pièce blanche sentant l'antiseptique. Je sens une main qui se pose sur bras et je vois Carmen de nouveau à mon chevet :
« Calme-toi. Tout va bien. Tu es à l'hôpital, tu nous as fichu une sacrée peur.
- Qu'est-ce que j'avais ?
- Ils ne savent pas. Et ils ne le sauront probablement jamais.
- Pourquoi ?Des bruits de voix et de pas s'approchaient de notre chambre et je reconnais la voix de Grégoire, Carmen me murmure finalement :
- Méfie-toi de lui. Il ne faut pas que tu lui fasses confiance.
- Salut Amaya, je suis ravi de te revoir, fanfaronne Grégoire.
- Euh... Bonjour.
- Comment ça va ? Tu nous as fait sacrément peur, tu le sais ça j'espère.
- Désolé, je n'ai pas compris ce qui s'était passé, mon état a empiré d'un seul coup.
- Et j'ai peur qu'il ne dégénère, il va falloir surveiller votre état, m'informe un des médecins.
- C'est pour ça que je veux te donner tes médicaments chaque semaine, je n'ai pas envie que ton état ne s'aggrave, déclare Grégoire, d'une voix étrange, comme s'il cachait quelque chose et les paroles de Carmen me reviennent en mémoire.
- Merci, c'est gentil. »Ils partent tous de la chambre pour me laisser me reposer. Finalement, le médecin accepte que je sorte le lendemain mais je ne peux pas travailler pendant une semaine : il faut que je me repose impérativement n'a cessé de me répéter le médecin. Je rentre donc chez moi et dors toute une journée. Le lendemain Grégoire vient me voir, seul pour une fois, et me prévient que le traitement commence dès demain, étrange qu'il vienne me voir pour ça surtout que les paroles de sa sœur me ne cesse de me revenir en mémoire et je ne les comprends toujours pas.
Il revient comme prévu le lendemain et me fait une piqure pour m'injecter un médicament, bien qu'il ne me dise pas ce qu'est ce médicament. Il doit venir tous les trois jours pour me soigner et une fois par semaine faire une prise de sang afin de vérifier si tout va bien. Normalement, si le remède marche, cela ne devrait durer que trois semaines. Devoir le voir plusieurs fois par semaine pendant trois semaines, ça va être long, surtout que les paroles de Carmen me troublent toujours, je dois attendre samedi pour qu'elle vienne me voir.
Le lendemain, samedi donc, j'attends Carmen toute la journée mais elle ne vient pas. Pourtant elle ne rate jamais nos rendez-vous hebdomadaires, elle doit être occupée à se préparer pour une fête sûrement. Et puis Grégoire vient pour ma prise de sang et repart aussi rapidement. Je ne sais pas combien il m'a pris, mais cela m'a épuisé je me couche direct.
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Un long hiver d'agonie
Fiksi IlmiahLa Guerre a tout ravagé. L'espoir, la vie, la joie. Tout a été effacé sous un manteau de neige blanche qui ne cesse plus de tomber depuis un siècle. Les Hommes se sont entretués dans une ultime bataille nucléaire. Amaya tente de survivre dans surviv...