𝑭𝒂𝒏𝒊𝒐𝒏𝒔

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« L'UNE — Je l'aime plus fort qu'une explosion, plus fort que tous les mots que j'use. Plus fort qu'un tsunami, un éboulement d'émotions pures, qui pour moi sont autant de feux d'artifice dans le ciel. Ces feux d'artifice qui peuplent mes rêves.
Je l'aime plus loin que l'horizon, jusqu'au bout de la fin des temps. Je l'aime au-delà de la raison et de mes tourments, je l'aime comme une danse sans fin, une danse inconnue.

L'AUTRE — Cette danse ? Laissez moi vous l'apprendre : elle n'est pas compliquée.
Elle débute dans une pièce poussiéreuse, un vieux phonographe grince sur une valse des années trente. Vous dansez à deux, d'abord lentement, les mouvements maladroits. Puis tout s'enchaîne et quand vos souffles accélèrent enfin, vos pas vous entraînent. Ils vous entraînent à travers le plafond, plus loin que les cloisons et vous vous envolez. Aucun moyen de redescendre, tout va trop vite...

L'UNE — Pourquoi vouloir rentrer ?
Plus vous montez dans le ciel et plus la ville sous vos pieds rapetisse, tout finit par disparaître sur la terre en bas. Les étoiles grossissent puis s'en vont, les planètes vous frôlent mais l'adrénaline est trop forte.

L'AUTRE — Je l'aime comme un secret chuchoté, qui se répand dans une cour de récré.

L'UNE — Je l'aime...comme une valse entre les planètes, à deux, cachées...

L'AUTRE — Une valse au creux de son épaule, en sécurité...

EN CHŒUR — En paix. »

Elles se tinrent la main et disparurent à jamais. On dit cependant qu'elles prirent place dans un endroit secret, enlacées loin de tout ; certains disent même qu'elles s'aimèrent tant, que leur amour éclata et que tous ces éclats formèrent la Voie Lactée.

𝑬𝒏𝒄𝒐𝒏𝒏𝒐𝒊𝒓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant