treize ⛓

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Mark: Me connaître, rien que ça ?

Moi: Oui.

Mark: Tu me connais déjà, enfin. Je suis Mark Lee, j'ai dix huit ans et je suis né le deux août quatre vingt dix neuf.

Moi: Mais pas connaître comme ça...

Mark: Et toi ?

Il est sérieux, là ? Non, de toute évidence.

Moi: Kim Nali, dix huit ans aussi et je suis née le neuf décembre de la même année. Mais tu sais très bien où je veux en venir.

Mark me montre un sourire taquin et s'assoit sur le rebord. Cette espèce de petit muret qui, à l'heure actuelle, nous sépare du vide. Je copie ses gestes. Nous voilà posés, côte à côte sur le toit du quartier général, en plein Seoul pendant une nuit de début juin, rafraîchie par la brise.

Mark: Dis moi ce que tu veux savoir.

Moi: Tout.

C'est sorti d'un coup. Il le fallait bien, un jour ou l'autre.

Mark: Pourquoi je te déballerais toute ma vie en détail ?

Je ne dis pas un mot en retour. Je n'ai rien à répondre à cette question, alors je détourne le regard.

Mark: Non mais tu t'entends parler ? On se connaît à peine et tu veux que je te raconte absolument tout ? Pff laisse moi rire.

Son ton était rieur, sauf pour sa dernière phrase. Je m'y suis mal prise. Je n'obtiendrai rien de cette manière.

Il reporte son attention sur le paysage, comme pour me laisser du temps de réflexion et me dire "aller essaye encore". Et moi je suis là, et je me sens un peu bête, voire même beaucoup. C'était stupide de ma part d'avoir formulé ce que j'attends de cette façon.

Moi: Je te propose une sorte de pacte. Je te parle de moi et de mon histoire, et après tu fais de même. C'est donnant donnant.

Oui c'est tout ce que j'ai trouvé. Je mise tout là dessus. Il s'oriente dans ma direction avec un visage attentif.

Mark: Mh, je t'écoute.

Alors je commence par lui raconter ma belle enfance à Busan. Mes parents m'aimaient beaucoup, il étaient toujours là pour moi. J'étais leur unique enfant, leur princesse. Je les chérissais tout autant qu'ils le faisaient. On passait beaucoup de temps ensemble, tous les trois. Ma mémoire est remplie de souvenirs heureux avec eux. Le rire de papa, le sourire de maman. Tous ces dimanches où maman faisait de la soupe, le meilleur repas que j'ai mangé, et de loin. Ils étaient mon tout, je n'étais rien sans eux.

Jusqu'à ce jour. C'était mi décembre deux mille dix sept, soit l'année dernière. Cela faisait cinq jours que j'avais fêté mon dix huitième anniversaire. Je rentrais à la maison. J'avais passé une excellente journée. Mais en ouvrant la porte de la maison, qui n'était pas fermée à clé, j'ai cru à une hallucination. Mon père et ma mère étaient bien là, mais pas de la façon que j'espérais.

Leurs corps inanimés étaient là, sur le carrelage du salon. Ils étaient couverts de sang. Ils ne respiraient plus. Mes parents étaient morts.

J'ai appelé la police. Quand ils sont arrivés, ils ont directement transformé la maison en scène de crime, comme dans les films. Ils ont juste relevé les empreintes digitales. C'était tout ce qu'ils pouvaient faire, puisque rien n'avait été volé ni déplacé. Le meutrier à dû emporter son arme avec lui, et aucune balle n'a été retrouvée ni sur le corps de ma mère, ni sur celui de mon père.

Les policiers m'ont dit qu'ils n'avaient jamais vu un meurtre pareil. L'assassin serait simplement rentré, aurait tué mes parents et serait sorti. Ils ont alors ouvert une enquête à ce sujet, mais l'ont abandonné quelques jours plus tard, car les empreintes n'avaient révélé rien de propice à la poursuite de l'investigation.

Je ne savais pas où aller, il était hors de question que je dorme dans les lieux où mes parents ont été tués. Mes chers parents qui m'avaient toujours soutenue et encouragée. Ils n'étaient plus là. Alors je me suis souvenue du numéro de téléphone de mon cousin, Doyoung, qui a toujours été comme mon frère. En composant le numéro sur mon portable, je priais pour qu'il n'en ait pas changé entre temps et qu'il décroche son cellulaire.

Et fort heureusement pour moi, il avait décroché. "Allô ? C'est toi Nali ?" Et juste avec ces mots là, j'ai éclaté en sanglots. Ma voix tremblait pendant que j'étais en train de pleurer. Je lui avais dit "Doyoung, viens me chercher je t'en supplie". Il avait roulé pendant plus de quatre heures sans interruption, j'étais montée dans sa voiture de suite. Je lui avait tout raconté de a à z. Alors il m'avait répondu de ne pas m'inquiéter et qu'il avait une solution pour me nourrir et me loger, à quelques conditions.

Quand on était enfin arrivés, c'est là que j'ai rencontré Taeyong pour la première fois, et tous les autres aussi, d'ailleurs. Je devais signer un contrat: pouvoir manger à ma faim et dormir sous un toit si je m'engageais à rester fidèle à ce gang.

Au début je ne voulais pas. J'étais absolument contre l'idée de dépendre de d'autres personnes. Mais je ne pouvais pas me résoudre à envisager une autre solution. Donc j'ai finalement accepté.

Mark me regarde et hoche la tête. On dirait que rien ne peut le déstabiliser. Il n'a l'air choqué ni surpris ni même étonné. Pas le moins du monde.

Moi: Voilà comment je suis arrivée ici, malgré moi. Dans un endroit où je ne veux pas être, dans une vie que j'aurais souhaité ne pas être la mienne.

Mark: Tu dois quand même remercier Doyoung. Bien que tes parents ne soient plus de ce monde, c'est grâce à lui que tu vis toujours.

Moi: Je sais, mais si ce connard ne les avait pas tués, je n'en serais pas là à l'heure qu'il est.

Je me rends compte que ma joue est mouillée. Et l'autre aussi. Ça veut dire que depuis que j'ai commencé à tout lui raconter, je pleure ? Apparemment oui. Je les essuie discrètement d'un revers de manche, en espérant que Mark ne les ait pas remarquées, et elles disparaissent en un instant.

Mark: Et leur assassin n'a pas été retrouvé.

Moi: Non, le criminel est certainement encore vivant à ce jour.

Attends, et si...

Mark: Tu crois qu'il pourrait faire partie du gang ennemi ?

Moi: Putain je pensais exactement à la même chose. Mais de là à aller jusqu'à Busan pour un meurtre, sachant qu'aucun autre délit du même genre n'a été déclaré dans le coin, ça me paraît gros.

Mark: C'est clairement pas impossible, et puis il y a des tueurs qui sont prêts à tout.

On n'est sur de rien, mais il faut imaginer toutes les situations possibles, et celle ci en fait partie. Cela fait plus de cinq mois que je suis orpheline, et je n'avais jamais pensé à me mêler de cette affaire. Mais maintenant que j'en ai la possibilité grâce à NCT...

Mark: T'aurais pas oublié un truc ?

Moi: Quoi ?

Mark: Ma part du marché.

𝑩𝒂𝒅 𝑻𝒉𝒊𝒏𝒈𝒔 || NCT Mark ff fr Où les histoires vivent. Découvrez maintenant