𝑩𝒂𝒅 𝑻𝒉𝒊𝒏𝒈𝒔 || NCT Mark ff fr

quinze ⛓

Depuis quelques jours maintenant, je me sens mieux. Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir parlé comme on l'a fait, Mark et moi, l'autre nuit sur le toit, mais ça serait fort possible.

En tout cas, ce matin, je me réveille bien plus paisiblement que d'habitude. C'était la même chose pour le début de la semaine. Ça fait vraiment du bien.

Trois petits coups contre la porte de ma chambre retentissent. Je me redresse dans mon lit.

Moi: Oui ?

Elle s'ouvre pour laisser apparaître le beau japonais. Il passe sa tête dans l'encadrement pour me sourire tendrement.

Yuta: Bonjour petit papillon. Je t'embête pas ?

Moi: Pas du tout, entre.

Il s'exécute et vient s'asseoir sur le rebord de mon lit.

Moi: Est ce qu'il y a un problème ?

Yuta: On a beaucoup échangé sur le sujet de l'autre soir, avec Taeyong et les autres.

Ma respiration s'accélère automatiquement. Le voyage en Chine. Je me mets à triturer nerveusement mes doigts en mordillant ma lèvre inférieure. J'ai peur de ce qu'il va dire.

Yuta: On va y retourner.

C'est exactement ce que je craignais le plus. Mais putain mais c'est pas possible. Comment est ce qu'ils ont pu décréter de renvoyer des membres dans cet enfer, alors qu'on en a déjà perdu trois ? Yuta affiche un visage désolé tandis que le mien se fait inquiet.

Moi: Qui a été choisi ?

Yuta: Taeyong, Taeil, Lucas, Ten, Xiaojun, Doyoung, Jaemin, Jeno et moi.

Moi: Doyoung et toi y allez ??

Le brun m'adresse un hochement de tête qui, à ce jour, est le sûrement le plus inquiétant qu'on m'ait adressé.

Je me lève et sors de ma chambre à toute allure, laissant mon ami seul au quatrième étage. Je trace mon chemin jusqu'en bas pour rejoindre le salon, essoufflée de ma course effrénée. Doyoung se tient là, près de la porte, une poignée de valise dans chaque main. Il dépose les deux valises et stoppe tout mouvement. À l'instant où son regard se pose sur moi, je ne perds pas une seconde pour courir vers lui et le serrer dans mes bras.

Mon cousin répond à mon câlin malgré son étonnement, que je devine.

Doyoung: Qu'est ce qu'il t'arrive Nali ?

Moi: Yuta m'a dit...

Il ne dit rien en retour, mais resserre davantage l'étreinte en guise de réponse. J'ai peur qu'il parte, j'ai peur qu'il lui arrive quelque chose. Après plusieurs minutes, on se sépare. Il me sourit pour me rassurer, mais ça me procure encore plus d'anxiété qu'autre chose.

Doyoung: Ce soir, on va partir à Shanghai pour trois semaines.

Moi: Sois prudent, Doyoung.

Encore une fois, il me sourit. Et encore une fois, je suis d'autant plus anxieuse. Je laisse mon cousin finir de rassembler ses affaires et celles des autres. Je retourne alors en haut. Au moment où j'arrive, Yuta et Mark sont en pleine conversation. Je me fais discrète pour écouter ce qu'ils sont en train de se dire.

Yuta: Arrête de tourner autour de Nali.

Mark: C'est toi qui dit ça ? T'es drôle, tu sais ?

Yuta: Elle est à moi.

Le japonais s'avance d'un pas vers son supposé ami qui, lui, ne bouge pas d'un millimètre, droit comme un soldat.

Mark: Elle n'est à personne. Et surtout pas à toi.

Yuta: Tu te prends pour qui ? Si t'es là, c'est parce qu'on a eu pitié de toi, pauvre tâche.

C'est de la provocation pure et simple. Mais pourquoi il cherche à l'énerver ? Pourquoi ils parlent de moi de la sorte ? Je fronce les sourcils.

Je peux ressentir la colère du canadien, même s'il fait de son mieux pour garder son sang froid. Puis le plus âgé des deux pousse brusquement l'épaule de l'autre après avoir fini sa phrase. Ils sont à deux doigts de se sauter dessus putain. Je ne veux absolument pas qu'ils se battent. Surtout si c'est à cause de moi.

Yuta tente de frapper Mark, mais ce dernier pare son poing calmement, bizarrement. Aucun n'a lâché l'autre du regard depuis que je suis là à les épier. Mais c'est le geste de trop.

Je m'interpose entre les deux face au japonais. Celui ci prend un air surpris en concentrant son attention sur moi.

Yuta: Nali !

Moi: Qu'est ce que tu as essayé de faire, là ?

Yuta: Rien du tout. On jouait à pierre feuille cisaux et j'ai perdu haha.

Moi: Mais bien sûr.

Il se dégage pour descendre les escaliers.

Yuta: Je vais rejoindre Doyoung en bas pour lui prêter main forte. Ah ! Et...

Il marque une pause en s'arrêtant, et se tourne dans notre direction. Plus précisément dans celle du jeune homme qui se trouve derrière moi.

Yuta: Ce n'est que partie remise, Mark.

Dit il en lui lançant un sourire narquois, juste avant de partir. Un sentiment de soulagement me submerge suite à son départ. Un demi tour sur moi même et Mark se tient devant moi.

Moi: Est ce que tu vas bien ??

Mark: T'as tout entendu, hein ?

Je détourne le regard, ce qui trahit de façon évidente ma réponse positive.

Mark: Pourquoi tu t'inquiètes pour moi ? J'ai pas besoin de ton aide, et encore moins de ta pitié.

Il claque la pauvre porte de sa chambre avec des sourcils froncés.

Je pose mon front et une de mes mains sur ce grand morceau de bois qui, désormais, me sépare de lui.

Je m'inquiète pour toi parce que je ne peux pas m'en empêcher, imbécile. J'y peux rien, c'est comme ça. Mais on dirait que t'as pas l'air de comprendre. C'est vrai, tu es... non, tu es juste toi. J'allais dire "tu es mon ami", mais ce n'est pas la vérité. Je ne sais pas qui tu es pour moi, ni même qui je suis pour toi. Je ne sais pas non plus ce que je ressens à ton égard.

Peut être qu'en fait, j'essaye de te rendre la pareille, pour ce que tu as fait pour moi ces derniers mois. Des petites choses, certes. Mais des petites choses qui ont de l'importance à mes yeux. J'aimerais être une de ces petites choses pour toi. J'aimerais avoir de la valeur, à tes yeux. Pas à ceux des autres, juste aux tiens. Ça me suffirait amplement.

Cependant, je vois que tu as remis le masque que j'avais réussi à t'enlever. Ce masque qui montre de l'indifférence, et énormément de méfiance. Ce masque qui cache tellement de haine, et de désinvolture, mais en même temps une grande sensibilité et beaucoup d'émotions. Tu es tellement différent de l'autre soir. Je suis complètement perdue.

J'aimerais bien que tu entendes ces mot et tout ce que j'ai à te dire. Le problème c'est que je n'en aurai surement jamais la force ni le courage.

Alors j'aimerais bien que tu voies cette petite larme. Parce qu'elle illustre très bien la considération que je te voue.

Incontrôlée et incontrôlable.