vingt quatre ⛓

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C'est ce qu'on appelle se faire avoir.

New York nous tendait les bras, nous touchions la ville du bout des doigts. Mais figurez vous que nous ne nous trouvons aucunement à New York. Enfin, Taeyong, Johnny, Haechan, Doyoung et bien sûr Mark y sont. Pendant que moi je me retrouve avec Yuta, Ten et Jisung à même pas une heure d'avion du QG. Je ne m'en plains pas, c'est juste que je trouve ça complètement con.

Mark et moi n'avons pas du tout parlé. Je suis peut être la seule à avoir rêvé cette nuit là, mais tout laisse penser que lui aussi, a vécu la même chose. Ça avait l'air à la fois tellement réel, mais en même temps absolument impossible. Mark était trop réel. Et comme par hasard, sans aucune ironie apparente, une équipe est formée pour se rendre aux États Unis deux jours après. Je ne suis pas stupide, mais la situation actuelle l'est.

C'est lui et moi, qui sommes à l'origine de tout ça.

Mais bon, c'est joli, le Japon. Très ensoleillé. C'est pas mal.

Jisung: Wow. J'aurais dû prendre Taeyong un peu moins au sérieux quand il nous a dit qu'il avait réservé "un petit quelque chose"... parce que là c'est moyennement petit.

Jisung n'a pas tort. On s'attendait tous à un appartement étudiant d'une pièce au coeur de Tokyo. Plot twist: on se retrouve dans une maison absolument splendide dans les quartiers huppés plus éloignés du centre ville.

C'est pour le moins... surprenant.

Moi: Yuta...

Yuta: Oui ?

Moi: Comment on trouve l'argent pour se permettre ce genre de choses ??

Il pouffe de rire et me répond avec un air absurde.

Yuta: Moi aussi j'aimerais bien savoir.

Nickel. Mystère et boule de gomme.

Ten et Yuta répartissent les chambres. Je me rends dans celle qui m'a été attribuée, qui se trouve entre celles du plus jeune et du japonais. À vrai dire cela m'importe peu, de savoir qui sont mes voisins de chambre dans cette maison plus qu'immense, je me sens à l'aise avec eux. Donc tout va bien. J'installe mes affaires consciencieusement, je ne sais pas combien de temps nous sommes sensés rester ici.

Ça fait bizarre de descendre et monter des escaliers droits, et non en colimaçon. Le quartier général ne me manque pas, mais presque. L'ambiance me manque peut être ? J'en sais trop rien.

En tout cas, à l'heure qu'il est, les autres doivent encore être dans l'avion, et le QG doit être bien vide. Vide. Sans rien dedans. Un bel aspect extérieur mais rien du tout à l'intérieur. Une coquille vide en fait. Ce mot fait écho dans ma tête. Je m'assois sur le lit. Le vide est le néant et le néant est le vide.

Regard livide. À vide dans le brouillard. Brouillard de vide. Avide du regard de ce connard. Qui malgré tout comble ce vide. Le vide de mes yeux fuyards. Ils sont humides pendant que les siens sont intrépides. Ceux qui me guident quand je me soumets au hasard.

Je devrais m'interdire d'avoir ce genre de pensées. Je les chasse en secouant la tête. Il est beaucoup trop présent. Et ce, même lorsqu'il ne l'est pas physiquement. Ça m'insupporte. C'est lui qui m'insupporte. Bref.

Je me rends dans la chambre du plus âgé de l'équipe dont je fais partie.

Moi: Qu'est ce qu'on va faire ?

Yuta: Le boss a donné quelques instructions... en gros, on doit ramener quelqu'un.

Attends il a dit quoi là ?

Moi: Pardon ?

Il s'esclaffe avant de me répondre.

Yuta: Oui, oui. T'as bien entendu.

Moi: Tu es en train de me dire que Taeyong, le monsieur qui gère le gang dont on fait partie...

Yuta: Oui...

Moi: ...veut qu'on kidnappe un être humain ??

Yuta: C'est ça.

Oh putain. Dans quoi est ce que je me suis embarquée ? Un kidnapping, sérieusement ? Il déconne, c'est pas possible. Qu'est ce qui lui est passé par la tête ?

Moi: Et on doit kidnapper qui, au juste ?

Yuta: Elle.

Mon interlocuteur me tend une fiche d'identité. Elle est agrémentée de plusieurs photos.

C'est une jeune fille, Kei Osaki, elle a dix sept ans et elle vit à Tokyo. Son visage est fin et neutre, elle doit être magnifique avec un sourire sur ses lèvres fines mais rosées. Ses yeux sont joliment bridés en amande et elle a des cheveux noirs coiffés d'une frange qui semblent très longs, malgré que son portait n'inclue que sa tête et son buste. Nous allons devoir arracher cette lycéenne à son quotidien probablement stable et paisible. Moi aussi j'avais un quotidien stable et paisible il y a six mois de cela, et j'aurais donné un rein pour le garder comme il était. C'est injuste. Qu'est ce que cette Kei a à voir dans notre mission ?

Moi: Dis Yuta, à quoi elle va nous servir ?

Yuta: On n'en sait pas plus que ça.

D'accord...

Moi: Et après ?

Yuta: Et après on rejoint l'autre équipe à New York avec l'otage.

Il me balance ça comme ça et s'en va, comme s'il n'avait plus le temps de me parler ou même de m'expliquer les choses de façon correcte. Peut être qu'il trouve que je pose trop de questions. Je veux juste bien faire. Je n'aime pas cette mission. Après tout, quelle mission est ce que j'ai aimée ? Exactement. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, aucune.

Je descends de nouveau le court escalier pour trouver Jisung, complètement affalé sur l'immense canapé du salon. Il dort à poings fermés avec la bouche grande ouverte. Il ressemble comme deux gouttes d'eau à Chenle, il a la même expression que son ami quand il avait trop fumé, à l'anniversaire de Renjun. Cette pensée me donne un sourire triste et nostalgique. Ce sont eux qui me manquent. En fait, ils ne me manquent pas, ils se manquent entre eux. J'adorais les voir complices, les entendre rire comme des écervelés. Ça, ça me manque. Je ne suis pas rattachée directement à ces souvenirs.

Les souvenirs auxquels je suis directement et complètement rattachée, Mark y est aussi rattaché, et ils sont très loin d'être tous positifs. Admettons que trois pourcents d'entre eux sont positifs, et le reste est négatif. C'est très peu, trois pourcents, mais au vu de la situation, c'est plutôt pas mal. Et dire que ce sont ces trois petits pourcents qui me retiennent de le détester pleinement...

Une soudaine envie de réveiller mon cadet me prend.

Moi: Jisung !

Jisung: QUOI ON EST LE DOUZE ?

J'explose de rire face à sa réaction et à sa mine plus que surprise. Dans mon fou rire je l'entends parler avec un air confus.

Jisung: On n'est pas le douze ?

Moi: Tu dis n'importe quoi on est le onze.

Je continue de rire, plus doucement cette fois ci, tout en le regardant, complètement perdu.

Moi: Pourquoi tu veux qu'on soit le douze ? C'est demain.

Jisung: Parce que le douze on va chercher quelqu'un.

Moi: Kei ?

Jisung: Non. Je ne me souviens plus de son nom, mais c'est pas Kei.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 27, 2023 ⏰

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