dix sept ⛓

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Donc là, on s'apprête à faire un assassinat ? Un vrai ? Genre tuer quelqu'un ? Volontairement en plus ?

Un crime. Un meurtre. Un homicide. C'est ce pourquoi on est en chemin vers ce bâtiment que je commence à, malheureusement, bien connaître. Je pensais que j'étais encore considérée comme "stagiaire" ou quelque chose comme ça, puisque je suis arrivée ici il y a six mois. Mais apparemment non. Merci Taeyong.

Mark, qui est aussi mon... partenaire, stationne le véhicule à deux pâtés de maison du fameux building. C'est étrange de le considérer enfin comme mon partenaire. J'ai vraiment dit, ou plutôt pensé, "enfin" ? C'est vrai que j'arrive "enfin" à mettre un nom sur notre relation. Alors pour aujourd'hui, nous sommes et serons partenaires. D'habitude nous sommes plutôt... collègues ? Je ne sais pas trop. Après tout, c'est la toute première fois qu'on bosse vraiment ensemble. Sur le terrain, je veux dire.

Moi: Et donc c'est quoi le plan à part le tuer ?

Mark: Je vais entrer le premier direction son bureau, donc dernier étage. Ton téléphone et celui de Jisung recevront un signal qui vous confirmera que j'y suis bien. J'aborderai des sujets d'argent avec Minho, pour qu'il soit plongé dans la conversation et douze minutes après le signal tu nous rejoindras.

Jusque là ça va. Je me sens capable de le faire. En vérité il n'y a strictement rien de compliqué. Ça va le faire. Mais c'est pas très logique.

Moi: Du coup on papote avec lui, et pouf ! Il meurt ? J'aime bien, j'aime bien.

Il baisse la tête avec un rictus pour la relever avec une expression très sérieuse.

Mark: Je ne peux pas t'en dire plus.

Moi: Pourquoi c'est toujours moi qu'on ne prévient jamais ??

Mark: Nali, fais moi confiance.

Cette phrase fait écho dans mon esprit. Je ne peux même pas qualifier son regard de sérieux. Maintenant il est beaucoup plus implorant. Je découvre des nouvelles facettes de sa personnalité chaque jour. En seulement quatre mots, c'est comme s'il venait tout juste de m'ensorceler. Il sait qu'il n'a qu'à dire mon prénom pour me faire comprendre que la situation est extrêmement importante.

Il quitte la voiture en prenant les clés. Elle se verrouillera lorsque je la quitterai à mon tour. Pour l'instant, je suis en sécurité. Mais dans quelques minutes, ça ne sera probablement plus le cas.

On va dire que je lui fais confiance. Pour être honnête, je crois en lui, mais je ne lui fais pas entièrement confiance. Ou du moins pas encore. Ça peut se comprendre, avec ce qu'il me fait vivre au quotidien. Entre l'enfer et le paradis. Et j'exagère à peine. Mais c'est ça, l'entre deux, c'est la vie.

Là j'ai, une fois de plus, l'impression qu'il joue avec moi. Moi, je suis un yoyo. Et lui, il a l'air de bien s'amuser. À me balancer continuellement d'un extrême à l'autre. Mais je ne sais toujours pas pourquoi. Est ce que c'est chiant et ça m'énerve toujours au plus haut point ? Évidemment. Et est ce que c'est surprenant ? Pas trop.

Mon cellulaire vibre trois fois, sans que rien ne s'affiche à l'écran. C'est le signal.

Après douze longues, voire même très longues, minutes d'attente, je sors de la Mercedes du chef d'un pas décidé. J'arrive rapidement à l'étage où tout se déroulera. Une profonde expiration plus tard, je me retrouve avec les deux hommes dans la pièce. Mark retourné vers moi, et l'autre. Il a pas changé de gueule, ce con.

Minho: Mademoiselle Kim ! Quelle joie de vous voir de nouveau ici. Vous avez l'air d'apprécier les visites surprises...

Et il ajoute à ça un clin d'oeil qui était tout sauf nécessaire.

Mark: Mademoiselle Kim, n'est ce pas ? Enchanté, appelez moi monsieur Lee.

Je m'avance vers le bureau et sers la main de Mark. Une nouvelle décharge d'électricité statique. Ce phénomène se produit beaucoup plus fréquemment en hiver qu'en été, alors pourquoi ça arrive là ? Bref. Je prends la main du pdg pour la lui serrer également, mais il dérive ce geste en me faisant un baise main. Ne pas vomir. Ne pas vomir. Ne pas vomir.

Il me propose de m'asseoir, bien que ses mots ne sonnent pas vraiment comme une proposition lorsqu'ils sortent de sa bouche dégoûtante. Ensemble, ils parlent affaires et finances, comme convenu. Je commence à être anxieuse. Les explications de tout à l'heure s'étaient arrêtées à ce moment précis. Et maintenant, je suis sensée lui "faire confiance".

Mark: Mademoiselle Kim, une jeune femme comme vous ne peut appartenir à personne... à moins que vous ne soyez déjà prise ?

Ses derniers mots étaient très appuyés. Je ne suis pas idiote, je sais que je dois rentrer dans ce jeu.

Moi: Oh, vous savez, je n'ai pas beaucoup de temps à consacrer à ce genre de choses haha. Et vous...?

Mark: Je suis dans le même cas, quelle coïncidence !

Il est bel et bien à fond dans son rôle. Le vrai Mark que je connais n'aurait jamais dit ça. Je sursaute en sentant sa main froide sur ma cuisse. Attends ça fait partie du plan, ça ??

Minho: Personnellement, ma femme en sait très peu, en ce qui concerne ma vie professionnelle. Donc disons que je me permets parfois quelques folies, si vous voyez de quoi je veux parler...

En plus il a une femme ?! Je dois absolument retenir mon expression de dégoût, et conserver mon professionnalisme. Mais Choi Minho se met à me faire du pied. Putain. Actuellement, le yoyo est bas. Il est très très très bas. Plus bas que terre.

Le riche chef d'entreprise se lève et contourne la grande table pour prendre ma main. Oui, encore. Et pas pour mon plus grand plaisir. C'est le moins que je puisse dire. Je me lève alors à mon tour, suivie de près par Mark. C'est la panique dans ma tête. Mon cauchemar devient réalité. Il est même encore pire, puisque le canadien vient s'ajouter à... la chose.

Je lance un regard affolé au plus jeune des deux, mais il l'évite et vient se placer derrière moi en palpant mon corps habillé. De violents spasmes et d'intenses tremblements me prennent en même temps et aux mêmes endroits qu'il touche. L'autre se positionne devant moi et caresse mon visage et mes seins.

Je suis paralysée. Je ne peux plus bouger. Je ne peux plus rien faire à part pleurer. Alors m'y voilà. Je ne peux même pas leur dire d'arrêter. C'est tellement douloureux psychologiquement. Pour l'instant physiquement ça peut aller, mais j'appréhende pour la suite.

Mark Lee je te déteste. C'est pour ça que tu "ne pouvais pas m'en dire plus" hein ? Je me fiche que ça soit pour une mission ou non. Et même si tu m'avais prévenue, peu importe ma réponse tu aurais quand même fait ça. Je te hais putain.

Mais tout à coup, un coup de feu se fait entendre.

𝑩𝒂𝒅 𝑻𝒉𝒊𝒏𝒈𝒔 || NCT Mark ff fr Où les histoires vivent. Découvrez maintenant