𝑩𝒂𝒅 𝑻𝒉𝒊𝒏𝒈𝒔 || NCT Mark ff fr

quatorze ⛓

Quelle idiote, j'ai failli oublier... je me suis laissée emporter.

Je le fixe avec de grands yeux, la bouche entrouverte. Mark, lui, me regarde avec un petit sourire, et pour une fois je peux lire dans son esprit. "Je le savais... je commence à te connaître, tu sais ?"

Et un sourire se dessine également sur mes lèvres et je sens mes joues rougir. Heureusement qu'il fait assez sombre.

Moi: À ton tour, vas y.

Mark: Comme tu le sais déjà, je suis canadien. Je suis né à Toronto, la capitale, mais j'ai grandi à Vancouver.

J'acquiesce, le laissant continuer.

Mark: Contrairement à toi, je n'ai jamais vraiment aimé ma famille. Mon grand frère était presque comme un inconnu à mes yeux. Mes parents voulaient que j'étudie les sciences et ce genre de choses. Ils me mettaient constamment la pression. Mes études et mes proches étaient une énorme source de stress pour moi. Tout ce que je voulais, c'était écrire des livres, des chansons et jouer de la guitare. J'aurais aimé avoir le soutien de mon père, de ma mère et de mon frère. Je ne demandais ni plus, ni moins, faire ce que j'aimais et être encouragé. Mais ça ne s'est pas passé comme ça.

Avant d'en entendre les raisons, je me demande comment on ne peut pas aimer ses parents. Malgré tout je comprends le jeune homme.

Mark: Pendant l'hiver deux mille quinze, soit deux ans et demi auparavant, j'avais décidé de partir. Une nuit, mi décembre aussi, j'avais pris ma guitare, un carnet et un stylo, puis j'avais tout fourré dans la housse de mon instrument. J'avais volé un peu d'argent à mes parents pendant leur sommeil et je suis parti. J'avais seize ans.

J'en ai la chair de poule. Comment est ce qu'il a pu se débrouiller tout seul, si jeune ? Je n'aurais jamais pensé qu'il avait vécu tout ça. Décidément, ce garçon est plein de surprises.

Mark: J'avais marché jusqu'au levé du soleil, le temps d'atteindre la gare. J'avais payé mon ticket et pris un train direction Chicago. Je fraudais énormément, j'étais encore mineur et sans carte d'identité, ni passeport, ni rien. Il me restait juste assez de sous pour un repas. J'ai savouré ce burger comme je n'en avais jamais savouré d'autre.

Il marque une pause, accompagnée d'un petit rictus et de ses prunelles remplies de nostalgie.

Mark: J'ai erré dans les rues pendant des jours et des jours, je dormais dehors, dans la neige et le froid glacial, avec ma veste qui ne me tenait pas assez chaud. À aucun instant je n'ai regretté ma décision, je me sentais enfin libre. Même encore aujourd'hui, je n'éprouve aucun remord à être parti. J'avais commencé à voler dans des magasins pour manger, je me faisais courser par les flics, quelques fois. Un vrai délinquant. Aussi, parfois, je chantais et jouais sur des places publiques avec ma guitare, mais ce n'était pas légal, il fallait une autorisation. Je ne sais pas combien de temps j'ai passé à mener ce mode de vie. Ça ne me déplaisait pas non plus, contre toute attente.

Il est impressionnant... en tout cas je suis impressionnée.

Mark: Et puis j'ai rencontré Johnny. C'était encore un jour où je jouais, cette fois c'était sur la place de la fontaine. Il s'était arrêté et avait commencé à me parler. Je lui avais dit que je m'appelais Joshua, que j'étais majeur, et tout un tas d'autres mensonges. Je me méfiais beaucoup, si ça se trouve, c'était un policier en civil. Il avait insisté pour m'inviter dans un café. C'était la première fois que j'ingurgitais quelque chose de chaud depuis un bon bout de temps. On avait appris à se connaître, je continuais de lui raconter n'importe quoi jusqu'à ce qu'il me dise "tu n'es pas obligé de me mentir, ça fait déjà plusieurs jours que je te vois traîner dehors à toute heure". Je ne lui avais rien répondu. Après ça, il m'avait proposé de venir avec lui pour que je puisse retrouver une vie à peu près normale.

Donc dans l'histoire de Mark, Johnny a joué le même rôle que Doyoung dans la mienne.

Mark: Moi non plus je ne voulais pas, au début. Mais à bien y réfléchir, je n'avais aucun avenir à vivre comme ça. Je ne mangeais plus beaucoup, je dormais très peu aussi. Je passais mon temps à marcher, courir, voler, écrire et jouer. Du coup j'ai accepté. Il m'avait emmené en voiture dans un hôtel où on avait retrouvé Taeyong, Ten, Yuta et Hansol. Puis Taeyong m'avait fait des faux papiers et on avait pris l'avion, c'était un long vol. Je ne savais pas où il menait, et franchement je n'en avais pas grand chose à faire. Du moment que j'étais le plus loin possible de mes parents et que je pouvais faire ce que je voulais. C'était tout ce qui importait pour moi, et ça l'est encore, même plus de deux ans après.

Je savais qu'il avait un lourd passé, mais ça dépasse tout ce que j'avais pu imaginer.

Mark: Au final, on n'est pas si différents que ça, toi et moi.

Il dit ça avec un regard que je ne connaissais pas encore. Des yeux brillants dans lesquels toutes les étoiles du ciel se reflètent. Ses lèvres légèrement étirées à leurs extrémités me donnent la confirmation que je peux compter sur lui. Une sensation qui m'était jusqu'alors inconnue se propage continuellement dans mon corps.

Mark est incroyable, rien ne l'arrête, et jamais rien ne l'arrêtera. Encore aujourd'hui il est prêt à tout pour se sentir délivré de l'emprise de sa famille et faire ce qui lui plaît. J'aime sa façon de penser. Dans sa vision je vois l'univers, la liberté, et un nombre infini de possibilités.

Moi: Tu n'as donc jamais connu l'affection d'une famille aimante ?

Mark: Jamais. Plus rien ne me retenait là bas, je n'étais attaché à personne en particulier. Juste moi, ma guitare et mes écrits.

Moi: Merci de m'avoir tout dis, Mark.

Mark: Tu te rends compte que tu as enfreint une des règles les plus importantes du gang ? Oh mon dieu Nali, que va penser Taeyong de ton attitude scandaleuse alors que tu es encore considérée comme nouvelle ici ??

Un petit rire prend place sur mon visage face à son air dramatique.

Moi: On brise tous les règles pour quelqu'un. Ça sera notre petit secret, c'est d'accord ?

Mark: C'est d'accord.

Je lui tends mon petit doigt et il mêle aussitôt le sien au mien pour sceller notre promesse. Je ressens alors une décharge électrique à ce contact.

Son sourire s'agrandit, tout comme le mien. On se regarde profondément, mais sans aucune rivalité. Je ne sais pas ce que nous réserve l'avenir, mais je sais que je ne l'affronterai pas seule.

Mark est quelqu'un de bien, une bonne personne qui fait de mauvaises choses.