Point de vue de Timothée
Une jolie brune fermait la porte de sa maison de vacances pendant qu'un imbécile aux yeux luisant de bonheur était planté devant chez elle. Oh oui... Tu as vraiment l'air d'un imbécile en ce moment Tim. Il prit le chemin de sa rue, en ayant toujours les pensées dirigées vers elle. L'imbécile, rêveur, croisa son cousin, Myron sur le chemin de sa chambre, mais il n'écoutait que d'une oreille plus que distraite. L'imbécile s'affala sans aucune grâce sur son lit, le dos contre les draps encore frais du matin. Un sourire sur le coin se dessinant sur sa bouche.
Je ne faisais que me repasser en boucle le baiser échangé avec Angèle. Mon esprit n'était tourné que vers le souvenir de sa bouche contre la mienne, de la sensualité qui nous avait enveloppé elle et moi durant quelques secondes. Sans oublier son souffle se mélangeant au mien. Le fait qu'un manque s'était déjà installé sur mes lèvres me laissait perplexe. Réfléchis Chalamet, cette fille est adorable, gentille, intelligente, et plus que sublime, ne serait-ce pas trop beau ? Ne te fais pas de fausse idée, tu t'en ai déjà assez faites pour l'année. Mais les belles images furent altérées par un souvenir ayant eu lieu plus tôt dans la matinée. Angèle et son étrange beauté m'avaient fait oublier l'évènement précédant notre baiser échangé.
***
Il devait être dix heures à tout casser. Le soleil montait doucement dans le ciel. Pas une mouche ne volait. C'était le silence total. C'est des bruits de pas ? Myron m'avait pourtant dit que si je voulais être tranquille je n'avais qu'à aller à « la falaise au banc » comme il l'avait surnommée. Effectivement il y avait un banc, et une falaise. Mais on y était pas tranquille puisque quelqu'un venait d'y faire son apparition. Je décidais de ne pas lever la tête en espérant passer inaperçu et que cette personne rebrousserait chemin. Perdu. Les pas se rapprochèrent de moi, pour s'arrêter à côté du banc, blanc. L'inconnu s'assit sur le banc. Je voulais voir le visage de celui qui troublait ma tranquillité. Je l'avais déjà vu mais où ? Hier soir à la soirée ! C'était Angèle qui me l'avait présenté. Comment il s'appelait déjà ? Mathieu ? Non pas du tout. Noé ? Non plus ça ne me dit rien. Noah ? Noah ! Il s'appelle Noah !
« - Noah ? C'est ça ?
- Tu as une bonne mémoire ! Timothée non?
- Très bonne mémoire aussi visiblement, je lui lançais un sourire.
- Quand on te rabâche les oreilles avec ce prénom pendant une soirée entière, c'est normal que tu t'en souviennes tu sais... Quoi ? A la tête qu'il faisait, il venait de faire une boulette. Je ne relevais pas ses dernières paroles.
- Rosas est une ville si be...
- Excuse moi d'avance Timothée, mais je me dois de te prévenir par rapport à ce qu'il pourrait t'arriver avec Angèle.
- Euh... Oui ?
- Si tu lui fais couler de ses jolis yeux la moindre larme, sache que je ne te porterais pas dans mon coeur, pour l'instant je ne t'en veux pas du tout, mais qui sait ce que l'avenir nous réserve... hein ? Il ne fait que te mettre en garde, parce qu'il veut la protéger. C'est juste un gros nounours ce type, ça se voit. Tu faisais pareil pour Amélie dans le temps.
- **Silence**
- S'il te plaît, ne le prends pas mal, mais je veux ce qu'il y a de mieux pour ma meilleure amie.
- Oui, je le comprends, et je ne t'en veux évidemment pas. Un instant de gêne s'installa subitement.
- Bon je vais y aller mon vieux, il se leva et me donna deux tapes dans le dos.»Et il disparut de mon champ de vision
***
Je m'étais levé tellement tôt pour voir le lever du soleil ce matin-là, que je n'ai même pas ressenti le besoin de manger quelque chose : je me suis endormi comme une masse sur le lit. Quand mes yeux se sont ouverts, la porte était ouverte, et un bout de papier qui n'était pas là avant était sur le bureau de ma chambre. « Tim, 19h, chez les filles. Myron. ». Ma montre affichait 18h34, il me restait assez de temps pour enfiler un sweat-shirt noir, mon jogging noir, et des Converses noires. J'étais déjà en route. La chaleur exténuante de cette journée retombait peu à peu. La bise, joueuse, s'amusait avec mes boucles. Cette même bise était tellement fraîche que mes extrémités étaient pratiquement gelées ; me forçant à enfouir mes menottes dans les poches de mon jogging sombre. Le froid du soir se colla contre mon corps, lui donnant la chair de poule. J'étais crispé de froid. Heureusement, je n'étais plus qu'à quelques mètres du point de rendez-vous. J'étais sous le porche de la maison Marnaud quand ma montre affichait 19h tapante. Je frappais. C'est Angèle qui m'ouvrit avec un sourire qui me parcourut de la pointe de mes pieds au sommet de mon crâne, en ajoutant un « contente que tu sois venue », qui me fit me mordre la lèvre inférieure. La jolie perfection imparfaite me fit rentrer. Autour de la table basse en bois, Myron et Louise étaient assis l'un à côté de l'autre. Au centre de la table, un plateau vert, des billets de différentes couleurs, de drôle de pions et de nombreuses cartes étaient répartis. Entre la place qui m'était réservée et mon cousin, se trouvait un mini frigidaire, contenant toutes sortes de boissons sans alcool. Les Doritos, les Pringles, et les Monster Munch étaient dans des bols respectifs sur la table. Une soirée à la cool c'est exactement ce qu'il me fallait après tout le boucan de la veille.
La partie de Monopoly débuta avec le lancé de dés d'Angèle. Très rapidement, Myron se mit à râler au bout du 3e tour, parce qu'il perdait. Il était tellement mauvais joueur qu'il envoya valser le peu de billets qui lui restaient, en nous accusant de tricher. Louise, Angèle et moi avons ri à gorges déployées jusqu'en avoir des crampes à l'estomac. Nos rires communicatifs le firent rire aussi. Je me calmais, mais les autres n'arrivaient pas à s'arrêter de s'esclaffer.
La sonnette de la grande baraque retentit et les stoppa dans leurs grands rires. Ma montre disait qu'il était 00h37.
« - Tu veux que j'aille ouvrir à Noah, Angèle ?
- Ça m'étonnerait que se soit lui : il est parti à Platja D'Aro pour 3 jours cette après-midi.
- Platja D'Aro ?
- Oui, il va voir sa famille, du côté de sa mère, chaque année.
- Oh... Je vois.
- Myron... c'est encore toi qui as commandé un Uber Eat ? Dit Angèle en se retournant vers l'intéressé.
- Bah non... Je sais que je mange pas mal mais là je n'ai rien commandé.
- Je vais ouvrir, lançai-je en m'exécutant. »Je tirais la lourde porte vers moi. Derrière se trouvait un garçon plus jeune que moi de quelques années à peine, aux cheveux de jets, un bouquet garni de fleurs, à la main. Son visage était accentué par de grosses cernes de fatigue. Ses yeux bleus me fixaient.
« - Salut... commença-t-il.
- Bonjour, tu es ... ?
- Hum... Tu peux appeler Angèle ?
- Je ne crois pas qu'elle soit là. A moins que tu répondes à ma question et dans ce cas là, je verrais si elle est là : tu es qui ? Je n'allais quand même pas laisser rentrer n'importe qui dans la maison de cette ange.
- Mec... sérieux appelle-la. Je veux juste la voir.
- Je réitère une dernière fois ma question : Qui es tu ?
- Bon, ouvre là ! me lança-t-il en posant sa main énorme sur la porte au niveau de mon épaule. Mais je fis pression dans le sens opposé : l'empêchant de rentrer.
- Tu sais que rentrer sans permission s'est une chose punie par la loi ? je lui disais ça avec un sourire bien vaillant qui perdait tout son sens dans cette situation : j'étais insolent, mais très calme.
- Moi tout ce que j'entends sortir de ta bouche le maigrichon c'est «bla-bla-bla », il mimait une bouche avec sa main, donc laisse-moi rentrer et me fais pas chier avec tes menaces à la con.
- C'est qui Timmy ? me dit la voix douce d'Angèle au loin, et visiblement, le grand cornichon la reconnue.
- Timmy ? Comme c'est mignon, tu m'ouvre Timmy ? il se moquait ouvertement de moi et dans sa bouche, ce surnom si adorable que m'avait donné Angèle sonnait comme une insulte la deuxième fois qu'il le dit.
- Personne, il allait partir de toute façon, ai-je répondu à Angèle. Elle s'est levée sans que je le vois, a tirer sur la porte, et son sourire disparu instantanément à la vue de cet inconnu. Il est si important qu'il arrive à lui décoller son joli sourire de ton visage ? Mais c'est qui ce grand dadais ?
- Matteo ?! Qu'est-ce que tu fiches ici ? Toute sa bonne humeur avait laissé place à une mine coléreuse. Quand je t'ai dis de ne plus te repointer chez moi, saches que cela ne voulait pas dire « Matteo, suis-moi jusqu'en Espagne pour continuer de me harceler parce que j'adore ça ! »
- Angèle... laisse-moi m'expliquer.
- Te laisser t'expliquer à propos de quoi ? Du fait que tu m'a trompé ? Angèle, ne me dis pas que c'est ton genre celui-là... Je te rassure je connais déjà toute l'histoire, vu que ça doit bien faire la centième fois que tu t'expliques. Ou alors serai-ce à propos du fait que tu me suis partout depuis presque 3 semaines maintenant ?
- J'ai une explication à tout ça... Et hum... ça c'est pour toi ! Il lui a tendu le gros bouquet de fleurs.
- Mais je ne veux plus rien entendre qui sort de ta bouche, et je ne veux pas non plus de tes fleurs, le comprends-tu ? Dieu que je me sens de trop.
- J'entends bien Angèle, crois moi, je t'entends, mais il faut vraiment que tu m'écoutes, il avait un air plus que sérieux à présent.
- Au revoir Matteo, et sur ces paroles, elle referma la porte violemment. »Elle souffla un grand coup avant de se retourner vers les autres. Louise, avait un regard de désespoir, et Myron de compassion : ils étaient tous deux au courant de toute l'histoire visiblement. Tu es encore en trop Chalamet. De sa main droite elle prit ma gauche et me tira jusqu'à la table basse du salon, où quelques restes du jeu avaient échappés à Myron et son titre de mauvais perdant. Dehors le ciel grondait de plus en plus fort.
Hey !! Un nouveau chapitre qui a mis pas mal de temps à s'écrire mais j'espère qu'il vous plaira tout autant que les autres ! N'hésitez pas à voter et à me donner votre avis en commentaire comme d'habitude !
xoxo TheLittleSunflower xoxo

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Water was clear
Romance2 cousines, Angèle et Louise ont enfin réussi à convaincre leurs parents respectifs pour se rendre à la maison de vacances familiales, seules, à Rosas une petite ville espagnole. De nombreuses rencontres les attendent, l'une, comme l'autre et elles...