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Comment es-tu arrivé là toi ? Il était irrésistible, encore plus que la veille. J'ouvrais la bouche pour parler, mais il prit la parole   :

« - Angèle ! Je suis content de te revoir, moi aussi, si tu savais...
- Tu es bien rentré hier soir Timmy ? Merde. Vous vous connaissez que depuis hier et tu dis à voix haute le surnom que tu lui as attribué, en secret. Quelle abrutie tu fais. Oh mais attends... serait-ce un sourire sur ses lèvres rosées ? A cause du Timmy ? 
- Oui, il était amusé que je m'inquiète pour lui. Et toi ? Bien rentrée ?
- Oui, oui, ne t'en fais pas, je connais cette ville comme ma poche.
- Peut-être, mais je me suis trouvé bête de ne pas t'avoir demandé ton numéro...
- Vraiment faut pas t'en faire, je minimisais ma joie face à la remarque de Timothée. La brise fit tomber ses boucles brunes devant ses yeux et d'un petit geste de sa main, il replaça ses quelques mèches derrière son oreille.
- Tant que j'y pense, on se les échange ? Je pourrais te harceler sur les réseaux sociaux comme ça.
- J'ai hâte rien que te l'entendre dire...Tu notes ? Il enleva sa main, posée sur le banc blanc, entre nous deux, pour attraper son téléphone.
- Attends... Attends... C'est bon ! J'écoute ! Avant de lui dicter mon numéro, ma main se posa sur l'espace qu'occupait la sienne quelques secondes plus tôt.
- 07... »

Une fois nos numéros échangés, et son téléphone dans sa poche avant. Il replaça sa main sur le banc. Il n'avait sûrement pas remarqué que l'emplacement était désormais pris, alors sa main vint se poser sur la mienne. Et par réflexe, j'ai voulu l'enlever. Mais Timothée, me la serra légèrement, m'empêchant de la retirer. Mes yeux, divaguèrent vers le point de rencontre de nos deux peaux : l'une sur l'autre. Mes yeux se levèrent, ils se perdirent, une nouvelle fois, dans ceux du jeune homme aux boucles brunes. Nous n'étions plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Je pouvais sentir son souffle, sur le bas de mes joues, rosées par cette proximité. Il humidifia ses lèvres, il était là, si près, si beau. Je n'avais pas l'habitude que les choses aillent si vite, mais c'était inhumain de résister à pareille tentation. Ma bouche se préparait à un contact éventuel. Mes paupières restèrent fermées, attendant ses lèvres contre les miennes, attendant aussi son souffle parfumé au chewing-gum au melon, se mélangeant au mien. Le duvet dans ma nuque attendait le contact de la main du beau bouclé contre elle. Mon cœur battait la chamade. Mais Timmy ne fit rien de tout ça. Il ne fit rien du tout. Il se réhumidifia les lèvres, mordit sa lèvre inférieure, souffla comme après un effort physique. Puis secoua la tête comme pour une négation et il se contenta de lever l'emprise qu'il avait sur ma main – et sur moi en parallèle – pour poser la sienne sur sa cuisse toute fine. 

Il s'était tourné et il fixait l'horizon bleu, la vue de sa bouche si près de la mienne n'était plus qu'un lointain souvenir. J'ai fait quelque chose qui n'allait pas. Il a dû être tellement gêné quand j'ai fermé les yeux... Putain, mais quelle conne ! Quelle conne ! Tu as tout gâché Angèle, c'est sûr. A moins que tu ne te sois fait des idées, et qu'il n'ait jamais eu l'intention de t'embrasser. Non... il t'a serré la main c'est bien pour une raison... Pourquoi avait-il changé d'avis putain ?! Des questions comme ça, je m'en suis posée à la pelle. Mais il relança la conversation comme si de rien était. 

« - Comment tu connais cet endroit ?
- Eh bien... Timmy... Laisse-moi deux secondes pour que je puisse me remettre de ce surplus d'émotions, c'était avec Noah, Louise et Myron. C'était la première année où Louise était venue ici – il y a 2 ans – on se perdait dans Rosas. Noah, Myron et moi on pensait connaître tous les recoins de cette petite ville. Il s'est avéré que non.
- C'est étonnant que vous soyez tous aussi proches les uns des autres même après toutes ces années. Après je ne pense pas que vous soyez aussi proches que Louise et Myron hier soir mais vous êtes liés quand même, il me dévoilait ses dents blanches dans un sourire aussi éclatant que déclencheur du mien.
- Oui... hum... Je vais pas loin hein... mais... je... je vais aller m'asseoir sur le bord de la falaise.
- Tu n'aurais pas des idées suicidaires par hasard ?
- Non, pas du tout, je riais jaune. Mais c'est juste que j'ai toujours aimé m'asseoir... au bord... et avoir les jambes qui se balancent dans... le vide... Ma voix n'avait rien de joyeuse, comme si on lui avait pris sa vivacité. »

**********

Mes jambes dans le vide se balançaient comme quand on est sur une balançoire. Je me sentais comme sur une balançoire. J'étais monté, avec le contact de sa paume chaude sur le dos de ma main, son souffle dans le haut mon cou, et puis ce magnifique regard vert se plongeant dans le mien avec une telle intensité que la descente fut rude. Mon livre était posé sur mes genoux mais je ne faisais que regarder les pages. Je ne les comprenais pas. Je ne les assimilais pas. Les mots défilaient devant mes yeux, mais leurs sens m'échappaient. Toutes ces émotions d'un coup, ça m'avait totalement submergé. 

Selon moi, Timothée était toujours là. Je n'avais entendu aucun bruit de pas se rapprocher ou s'éloigner. Les cailloux n'avaient pas roulé derrière ses Converses blanches. Il était sûrement toujours assis sur le banc blanc, gravé de mes initiales. Il n'y avait aucun bruit, pas une mouche ne volait, seul le bruit lointain de la mer pouvait se faire entendre, mais que très légèrement. La curiosité me démangeait, je voulais me retourner. Le voir. Mais mon courage et ma confiance en moi – déjà minime – avaient été réduit à néant quelques minutes plus tôt. Espèce de mauviette va, reprends-toi putain. Le peu de fierté qui me restait prit le dessus sans prier garde. Alors je me suis levée, tout en restant face à la vue qui s'offrait à moi. 

Un autre contact vint se poser sur moi. Sur ma hanche cette fois. Je connaissais cette sensation. Je l'avais ressentie la veille, à la soirée de Myron. C'était la même grande main, sur ma hanche droite. Puis la deuxième se mit sur la gauche. Il me retourna. Et la vue que s'offrait à moi n'était plus la petite ville espagnole, mais un beau jeune homme. Encore un faux espoir Timmy ? Il me rapprocha de lui. Sa main repoussa une des mèches de mon chignon, qui s'était échappée, pour la replacer derrière mon oreille. Sa main se glissant contre ma joue, j'ai fermé les yeux pour la seconde fois de la journée. En espérant la même chose que la première fois. Mais cette fois je ne fis pas qu'espérer. Sa bouche vint se coller contre la mienne. Il me crut d'abord réticente, alors il commença à se décoller de moi. Mais ma main lâcha mon livre, qui lui s'écrasa par terre, et elle rejoignit sa joue, pour le ramener vers moi. Je pouvais sentir sa mâchoire saillante au creux de ma main. Nos soufflent se mélangeaient. Nos lèvres ne faisaient plus qu'un. Son autre main, posée sur mon dos, me rapprocha encore plus de lui. Je ne voulais pas que ce moment se termine mais toute bonne chose à une fin. Il stoppa doucement ce baiser langoureux, et posa son front contre le mien. Nos yeux s'ouvrirent en même temps. Nos nez se touchaient. Il était là, tout contre moi. Il était réel, j'en avais la preuve maintenant. Ses mains posées sur mes hanches, elles aussi, étaient là. Mon sourire était là, lui aussi. Timothée était collé dans mes bras, parfaitement imparfait.

Ce chapitre à mis un moment à s'écrire mais j'y suis arrivé tant bien que mal ! J'espère qu'il vous plaira, tout comme j'espère que vous avez aimé les précédents. Timmy et Angèle viennent d'avoir un gros rapprochement. Mais est-ce que vous aimeriez avoir le point de vue de Timothée pour comparer les deux ressentis ? Donnez moi vos idées dans les commentaires avec vos avis bien sûr ! ;) 

xoxo Thelittlesunflower xoxo

Water was clearOù les histoires vivent. Découvrez maintenant