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Des champs. Des champs à perte de vue. Remplis de tournesol, ce que cette fleur est belle. Soudainement je me trouve au milieu d'un champ plus grand encore que le précédant. Mes mains se baladent sur les pétales jaunes orangées. Maintenant assise en tailleur sur le sol, frais, humide par la rosée matinale, je regarde le ciel bleu pastel. Pas une mouche ne vole. Le seul bruit que j'entends c'est le souffle du vent dans mes oreilles. Mais le ciel se couvre soudainement, à une vitesse inhabituelle. Le bleu du ciel n'est maintenant qu'un lointain souvenir, il a laissé place à un bleu gris, presque noir. Je me lève, je cours, espérant échapper à l'orage qui se rapproche. Mes pieds s'emmêlent, me faisant tomber sur le sol jonché de tournesols ayant le visage tourné vers la terre. Je ne me suis pas fait mal, mes mains ont amorti ma chute. Je me retourne, le visage en face du ciel. Les nuages m'ont rattrapé. Je sais que je n'échapperais pas à la pluie, je le sais. J'écarte mes bras dans l'herbe sèche, attendant que la pluie arrive jusqu'à moi. Une goutte tombe sur mes lèvres, puis une deuxième, une troisième, elles me rappellent une sensation. Un touché agréable. Sa bouche. Ces quelques gouttes me rappellent sa bouche contre mes lèvres. Mais, plus elles sont nombreuses, plus elles me submergent. J'étouffe. Avec mes mains j'essaie d'enlever l'eau qui s'accumule sur mon visage, mais il y en a trop. L'air manque dans mes poumons.

Mon front perle de sueur. Mes yeux s'ouvrent, mes joues sont mouillées de larmes. Mes doigts agrippent le drap blanc. Mon cœur bat la chamade dans ma poitrine. Ma tête se tourne vers ma table de chevet. Le réveil affiche « 3.00 ». Je sais pertinemment que je n'arriverais pas à replonger dans mon sommeil. Je mets une dizaine de minutes à souffler, me calmer, revenir à la réalité. A me détacher de cette sensation étouffante et bizarrement agréable en premier lieu. C'est donc en t-shirt XXL que je me dirige vers la cuisine dans le but d'assouvir ma faim. J'entame un paquet d'OREO qui me faisait de l'œil, puis, je me sers un grand verre de jus d'orange. Bien que je me sois réveillée, j'étouffe toujours. Je me rends alors dans ma chambre à toute vitesse, histoire d'enfiler quelque chose rapidement et de sortir de cette grande maison, qui bizarrement m'oppresse. Mon jean noir enfilé, ainsi que mes chaussures blanches à mes pieds, et me voilà devant la porte d'entrée, les yeux rivés sur les étoiles que m'offre cette nuit dégagée. D'abord, quand je vais vers la plage, je marche lentement, très lentement, trop lentement. Une fraction de seconde plus tard, je cours, à grandes enjambées, vers la mer. Mon chignon est totalement défait, je le refais, mais il paraît toujours aussi négligé. Mes pieds s'enfoncent dans le sable blanc.

J'ai peut-être dû passer une heure et demie à déambuler sur la plage déserte. Divaguant, fixant l'océan vaste, me noyant dans mes pensées. Les étoiles scintillaient toujours dans les cieux. Après cette lente, longue, et pensive marche je me suis endormie dans le sable gelé. Et même après avoir essayé pendant plus d'une heure, de ne pas penser à Timothée, je me suis assoupie en me repassant cette scène fantastique de nos deux lèvres se touchant, de nos deux souffles se mélangeant, de mes mains dans ses cheveux ondulés. Comment est-ce possible que sur cette terre, il existe quelqu'un qui pouvait me faire cet effet si indescriptible.
Je ne me suis réveillée qu'à l'aube, quand le soleil sortait doucement de l'eau salée.

La cafetière faisait un bruit phénoménal, elle me réveilla définitivement. Je m'en sers une grande tasse. Mes pensées sont toutes tournées vers Timothée, je suis accrochée à lui au bout de si peu de temps que c'en est presque effrayant. Je ne cesse de me demander où il est, s'il va bien, pourquoi il ne donne pas de nouvelles, même à Myron ? Je n'ai aucune réponse. Plus il sera absent plus je m'inquiéterais. Pour l'instant cela fait 5 jours que je ne l'ai pas vu. Mais un retentissement me sort brusquement de mes rêveries. Nous allons, moi, mon chignon et mes lunettes noires, sur le bout de mon nez ouvrir la porte. Une jolie blonde, avec des jambes interminables et des yeux colérique se trouve devant moi. Elle me regarde d'un air dédaigneux, digne d'une méchante dans un film Disney.

« - Bonjour ? Dis-je.
- Oui, excusez mon impolitesse et ma franchise mais même si je sais qu'il est tôt, vous n'avez pas honte d'être habillée telle une souillon ? Vous ne voudriez pas allez vous changer même si ce que j'ai à vous dire n'est que très rapide.
- Je vous demande pardon ? J'en suis abasourdie. Je n'ai pas à me justifier auprès d'une inconnue de la tenue que je porte en étant chez moi, ou dehors d'ailleurs.
- Je ne vous suis pas tout à fait inconnue, mais bref... Passons... En fait... Merci, je ne savais pas comment commencer...
- Commencer quoi ? Qui êtes-vous ?
- A vous dire ce que j'ai a vous dire. Elle marmonna dans sa barbe : comment il a pu être attiré par une fille pareille ça me dépasse.
- C'en est de trop, je ne sais pas de qui vous parler, vous me jugez sur ma tenue alors que vous n'en avez aucun droit, vous vous trompez sûrement de personne, bonne journée. »

Je commence à fermer la porte mais elle me lance un « Écoutez moi s'il vous plaît !! ». Je ré-ouvre la lourde porte et elle me dit sans bégaiements :

« - Je ne me trompe aucunement, tu es bien Angèle ? Je suis la petite amie de Timothée.
- Vous... vous êtes qui ??
- La petite amie de celui que vous avez embrassé sur une certaine colline si j'ai bien compris.
- Mais depuis quand a-t-il une petite copine ?? Je m'inquiète pour lui, pendant que lui se trémousse avec sa petite amie depuis des jours sans donner aucunes nouvelles ??
- Ça va faire 2 ans que nous sommes ensemble le 29 août, si je veux être précise.
- 2 ans waouh... je... je ne sais pas quoi dire.
- Rien, ne dites rien ça vaut mieux. Je suis juste venue vous demander de rester loin de lui, les filles comme vous ne le mérite même pas.
- Les filles comme moi ? Mais vous êtes folle ma parole, comment je pouvais savoir que Timmy était déjà pris ? Surtout que je ne peux pas l'éviter c'est le cousin de Myron je vous le rappelle, même si vous devez le savoir. Myron étant un des mes meilleurs amis ça risque d'être compliqué là.
- Timmy ? Timmy ?? Tu lui a donné un surnom espèce de...
- Oula, je vous coupe avant que tu m'insultes parce que je ne mérites aucune insulte, je suis déçue d'apprendre qu'il t'as trompé, je suis la première à être de ton côté, mais je n'y suis pour rien, je n'étais en rien au courant de tout ça.
- Je n'y crois pas du tout à tout ton bla-bla-bla. Je n'ai pas le temps de t'écouter déblatérer tes inepties. Ne l'appelles pas Timmy c'est tout ce que je te dis, c'est d'un ridicule. Maintenant je te laisse toi et tes... "vêtements"... Elle mime les guillemets avec ses index et ses majeurs. »

Elle tourne ses talons, perchés sur de granges échasses Louboutin. Elle déhanche son derrière, tandis que je l'arrête pour me placer devant elle. Mais j'avais déjà vu ce visage. Quand ? Où ? Je n'arrive pas à me rappeler d'où je la connais. Mais ce qui est sûr, c'est qu'elle ne m'est pas totalement inconnu. Je l'ai déjà vu, au moins une fois. Mais où ?

« - Comment cela ce fait-il que j'ai l'impression de vous avoir déjà vu ? Lui ai-je dit après avoir cherché dans ma mémoire son visage.
- Je... Je... Je ne sais pas... Je fais souvent cet effet là. Aurevoir. »

Elle rejoignit sa voiture luxueuse et la fit avancer dans un vacarme pas possible.

De retour dans la cuisine pour finir mon café, je ne sais plus sur quel pied danser. Qu'est-ce que tu m'as fais là Timmy ? C'est ça son genre de femme ? Pleine aux as et hautaine, méchante ? C'est là que tu étais depuis 5 jours ? Je rêvais de toi pendant que tu étais avec ta petite copine, blonde, aux longues jambes.

Après une pause de longue durée je suis de retour, sur "Water was clear". Un petit chapitre pour vous remettre en haleine de ce qui va arriver d'ici les prochaines semaines !

xoxo TheLittleSunflower xoxo

Water was clearOù les histoires vivent. Découvrez maintenant