partie deux (6)

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LÈVRES TUMÉFIÉESou comment la douleur ravive parfois

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LÈVRES TUMÉFIÉES
ou comment la douleur ravive parfois

LÈVRES TUMÉFIÉESou comment la douleur ravive parfois

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souvenirs, souvenirs

C'était une journée douce, de février. Cela faisait un mois que nous n'avions plus entendu parler de ces mystérieuses lettres de menaces. Chacune avait repris son existence de mensonge, et nous étions, à quatre, plus radieuses que jamais.

Les quatre.

C'est ainsi qu'on nous appelait. J'imagine que j'aimais cette étiquette, briller dans les couloirs aux côtés des plus belles. C'était ma victoire personnelle. Mais je savais que me faire admirer n'était seulement qu'un moyen pour moi de me convaincre coute que coute que j'étais admirable.

Être tout en se convaincant d'être, n'est pas chose facile. On pense gérer la situation, pour à la fin recoller les failles à coups de sourires désemparés.

Je suis désolée.

Vraiment désolée.

Foutue conscience, tu vas me laisser tranquille ?

Si je dis ça, c'est que le répit était sur le point de prendre fin. Le début du deuxième round s'est enclenché à la sonnerie de l'après midi, quand casier ouvert et sac par terre, j'avais fixé le bout de papier que je tenais à la main.

Chère Alma,

La suite n'existait pas. Elle était rouge, rouge sang. Une tache brune séchée qui décorait sordidement la feuille.

J'avais levé la tête, épiant dans toutes les directions, désemparée d'être revenue sur terre. Mon tour était arrivé. Sauf que moi, je ne pouvais pas en parler aux autres. J'avais soigneusement rangé le papier dans ma poche, avant de m'éloigner. Quand j'avais croisé Alice, j'avais accepté avec un sourire son compliment sur mes colliers.

𝓶𝓲𝓷𝓭Où les histoires vivent. Découvrez maintenant