partie une (9)

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L'ORCHESTRE
ou comment les notes ne s'oublient jamais

Je n'ai pas besoin de me retourner pour sentir sa présence derrière moi

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Je n'ai pas besoin de me retourner pour sentir sa présence derrière moi. Céleste, d'un pas flottant, s'approche et ramasse la rose à mes pieds. Elle la contemple avec gravité, et puis, sans la lâcher des yeux, la pose près des autres, délicatement, comme si elle risquait de se briser.

Je reste figée, incapable d'émettre le moindre son.

— Oui, dit-elle simplement, comme en réponse à une question silencieuse.

— C'est impossible.

Alors je repense à cette histoire de pouvoirs, à ses apparitions impromptues, son étrange fixette sur le toit du lycée. Elle se tourne enfin vers moi, un sourire vacillant aux lèvres. Envolé le masque enjoué. A la faible lueur de la nuit, je n'ai aucun mal à croire l'incroyable.

— Tu n'es que dans ma tête, murmuré-je.

Elle tend une main timide vers moi, avant de la laisser tomber le long de son corps, découragée par mon expression. Je recule d'un pas, secouant de la tête.

— Je ne crois pas aux fantômes, Céleste.

— Alma... commence-t-elle.

— Non, tu n'existes pas. Tu n'existes plus. Je ne devrais pas te voir.

— Pourtant je me tiens devant toi.

— Tu es morte.

J'ai dis ce dernier mot sèchement, comme lorsqu'on ne s'inquiète pas de heurter une pierre. Parce qu'on ne peut pas blesser une invention. Sa mine profondément meurtrie me montre le contraire pourtant.

Je ferme les yeux.

— Sors de ma tête, Céleste, je t'en supplie.

Je les garde clos, comme si l'effort de mes paupières suffira à canaliser les larmes qui menacent de me submerger. Je reste ainsi, les poings serrés, plusieurs secondes, peut-être plusieurs heures. Lorsque je me défige enfin, plus aucune trace de Céleste, seulement la nuit, morne et vide.

 Lorsque je me défige enfin, plus aucune trace de Céleste, seulement la nuit, morne et vide

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