Chapitre 18: Non, mais tu es con ou tu es con?

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Je me rendis à l'hôpital pour rendre visite à mon meilleur ami, Will, pendant mon heure de dîner.

Voyant que la porte de la chambre était fermée, je cognai sur cette dernière.

Aucune réponse.

J'ouvris la porte en fronçant les sourcils devant la pièce vide qui se trouvait sous mes yeux.

Pourtant, je suis au bon endroit.

Je fis demi-tour pour me diriger vers la sortie. Lorsque je passai devant la salle de détente, je reviens sur mes pas pour m'arrêter devant la porte ouverte.

Un jeune adolescent aux cheveux bruns bouclés se trouvait assis sur une chaise, au milieu de la pièce, un livre à la main. Une ribambelle d'enfant était assis sur des lits, des chaises, des coussins ou couché à même le sol devant lui. Je souris fasse à cette scène avant de sortir mon téléphone pour prendre subtilement une photo. Au bout d'un moment, Will leva les yeux de sa lecture et m'aperçut. Il me salua de la main avant de s'adresser aux enfants tout en fermant le livre.

- C'est assez pour aujourd'hui. On continuera l'histoire demain.

Les enfants se dispersèrent ensuite en lâchant des <<Ohh!>> déçus, se séparant en petits groupes pour jouer ou pour retourner tout simplement à leur chambre.

Je rejoindrai mon meilleur ami à la table où il venait de s'installer en me tirant une chaise pour m'asseoir à califourchon dessus.

- Tu fais de la lecture aux jeunes depuis quand? lui demandais-je.

Il haussa les épaules tandis que je déballais mon sandwich.

- Ça me fait quelque chose à faire et ça les divertie. Alors, pourquoi pas? Tu as vu comment ils avaient l'air content?

Je souris en me rappelant la scène qui se trouvait sous mes yeux lorsque je suis arrivé avant d'hocher la tête pour confirmer ses propos. Je lui tendis la moitié de sandwich restant dans mon plat tandis que je tenais la seconde moitié dans mon autre main en demandant: 

- Sandwich?

Mon meilleur ami sauta sur sa partie, à peine quelques secondes après que j'aille poser ma question.

Il prit une bouchée de ce dernier avant de dire: 

- Oh mon dieu! C'est tellement meilleur que le truc dégueulasse que les cuisinières osent appeler <<nourriture>> et qu'on me force à manger tous les jours!

J'éclatai de rire face à sa réaction.

- Je t'offrirai un paquet de sandwichs comme cadeau de fête, si tu veux.

Will me tira la langue avant de répondre: T

- Toi aussi tu aurais la même réaction si tu devrais manger la nourriture infecte qu'ils nous servent tous les jours.

- Oh, je n'en doute pas! Tu as l'air de bien aller aujourd'hui.

Il souria.

- Je pète la forme. Je pourrais te battre au basketball n'importe quand.

Un bâillement vient aussitôt contredire ses propos tandis que je souriais à l'idée. Ça faisait une éternité qu'on ne s'était pas fait une partie.

- Ok, concéda-t-il, peut-être bien que quelques minutes de sommeil seraient une bonne idée avant de faire un match.

- Je reviendrai à la fin des cours pour qu'on se fasse un match, mais je doute que tu réussisses à me battre.

- Arrête de te monter les brettelles. Tu vas mordre la poussière.

-J'ai hâte de voir ça.

- Sinon, le mariage de ton oncle était comment? demanda-t-il en changeant de sujet.

La joie me quitta aussitôt que ses mots atteignirent mes oreilles.

- Humm... Bien?

Il secoua la tête.

- Tu ne sais pas mentir, alors, arrête de faire semblant. Qu'est-ce qui s'est passé?

Je répondis sarcastiquement: 

- Oh, mais tout c'est bien passé voyons! J'ai eu droit à une magnifique discussion avec ma chère et tendre douce mère, j'ai embrassé ma meilleure amie avant de partir aux toilettes en quatrième vitesse et j'ai vu cette dernière passer du bon temps avec un gamin affreux que je ne connais même pas. La plus belle soirée de ma vie!

- J'adore ton sarcasme. Il est extraordinaire. Tu sais où que je peux en trouver un pareil? Et ai-je bien entendu que tu avais embrassé Azelle Owens?

Je cognai ma tête sur la table avant de l'enfuir dans mes bras.

- Ouais.

- Notre Azelle?

Je dis sarcastiquement sans sortir de ma cachette: 

- Parce que tu en connais d'autre peut-être?

Will ignora complètement mon sarcasme pour revenir au sujet qui l'intéressait énormément.

- En quoi est-ce négatif? Tu as embrassé Aze! C'est génial!

Je levai la tête pour lui répliquer:

- Devrais-je te rappeler que je l'ai planté là avant de partir en courant?

- Tu as fait quoi?!?! s'écria-t-il.

- Non, mais tu m'écoutes quand je parles?

- Je dois t'avouer que j'ai arrêté d'écouter après les mots <<embrasser ma meilleure amie>>.

J'aurais dû m'en douter.

Il prit le livre sur la table pour me frapper avec ce dernier en disant: 

- Espèce de gros abruti!

Je lui enlevai le livre des mains pour le déposer loin de lui avant qu'il ne me donne un autre coup sur le crâne avec.

- Je sais.

- Tu n'est qu'un pauvre imbécile.

- Ouais.

- Un connard sans coeur.

Je hochai de la tête.

- Un salaud.

- Non, mais ça va! Tu t'es abonné à un dictionnaire de synonymes ou quoi?!

Il éclata de rire.

- Faut ben que je défendes notre belle Aze vu que tu as agi en parfait idiot avec elle.

- Merci c'est fou comme que tu m'aides là. Je me sens encore moins comme une merde.

Il me tira la langue.

- Je savais que tu avais un faible pour elle.

- Je n'ai pas un faible pour elle, dis-je exaspéré. Ce n'est qu'une amie.

- Et moi j'ai le cul qui gratte. Tu as d'autres conneries à dire?

- Celui qui s'endort avec le cul qui gratte se réveille avec le doigt qui pue.

Will mit sa tête dans ses mains, désespéré devant l'idiot que je suis.

- Seigneur! Dites-moi que ce garçon n'est pas aussi con qu'il le démontre en ce moment!

Je souriais en regardant l'heure sur mon téléphone.

- C'est vrai que je suis con.

- Content que tu sois au courant, vieux.

Je me levai en saluant mon ami: 

- Bon, je dois retourner à l'école. On se voit tantôt pour le match.

- J'y compte bien. À tantôt!

Au bord du gouffre... (en pause et cours de modification)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant