-C'est toujours de cette manière que tu t'y prends pour séduire les filles ? (Me demande-t-elle)
Mince, je suis cuit ! Quand a-t-elle deviné ? Comment ? Que s'est-il passé ?
Sa question me transperce. Pour la première fois de ma vie, je ne sais pas quoi répondre face à une question posée par une fille.
Je suis bloqué, tétanisé, bref, ça va pas ! Que faire ? Je n'arrête pas de cogiter ! Avouer ? Non, sinon ce serait le "Game Over" !
Mentir ? Ouais peut-être, mais dans ce cas, que dire ? Que répliquer ? Des secondes passent, lentement. J'ai l'impression qu'en fait, ce sont des minutes qui s'écoulent.
Quant à elle, sa mine n'a pas changé. Elle est toujours aussi sûre d'elle. On comprend tout de suite, qu'elle n'a pas posé cette question par hasard. Je dois donc vite répondre, sinon cela confirmera ses soupçons.
Je décide alors de me calmer. "Relax mec...relax !", c'est ce que je me dis. Après tout, dans le baratin, c'est moi le meilleur ! Je finis alors par lui demander :
-Séduire les filles ? Comment ça ?
-Tu crois que je n'ai pas compris ton petit jeu ?
-Mais..., Anne-Merveille, de quoi tu parles ? Je veux juste te connaître c'est tout. Est-ce un crime de vouloir faire connaissance avec une personne ?
-Ah oui ? Juste ça....??
-Oui ! (Moi, plein d'assurance)
-Hum !
Elle ne semble pas convaincue, mais on ne peut pas non plus dire, qu'elle est certaine que je lui mens.
Un petit moment plus tard, je choisie alors de jouer au "faux pécheur", en faisant exprès de semer le faux, pour semer le vrai, ou plutôt, de "semer le vrai, pour semer le plus vrai" (Lol !) :
-Mais dis moi, pourquoi tu as pensé ça ?
-Je le pense toujours un petit peu, tu sais ?
-Mais bon sang ! Si tu veux que je te laisses tranquille, dis le moi, et je m'en vais.
Là, je joues la carte du "type blessé", même si quelque part, je le suis un peu. Et puis, sa réaction m'aidera à y voir plus clair. D'ailleurs, justement, au moment où je cherche à me lever, elle me dit :
-Calme-toi s'il te plaît. Je m'excuse c'est bon. Pas la peine de le prendre comme ça.
Je comprends ainsi, que même si elle se méfie un peu de moi, elle n'a pas non plus l'air de vouloir me voir éloigné, ce qui m'accorde encore un peu de crédit. Je jubile alors à l'intérieur de moi.
Mais, ça c'est le cas à l'intérieur, car en dehors, je continue de faire mon petit numéro. Je veille toutefois à ne pas en faire trop, pour éviter qu'elle ne s'énerve elle aussi.
Bref, je me rassois, et je me calme. Elle me regarde, et suite à ma réaction, elle ajoute :
-Mais ce que tu peux être susceptible comme garçon.
-C'est juste que je déteste être accusé injustement. C'est pourquoi je suis sérieux. Si tu ne veux plus que je t'approche, tu me le dis, et je m'en vais !
-Holalà..., c'est bon non ? Je t'ai déjà dit que je m'excusais. Tu es toujours fâché ?
-Hum !
-Allez ! Tu sais ? "Faire la tête", c'est le monopole des filles ça, pas des garçons.
-En tout cas...
-Sérieux, je m'excuse. Tu veux que je le fasse combien de fois ?
-Ça va, c'est bon.
-Merci...euh....c'est quoi ton nom déjà ?
-Attends...quoi ? En plus tu...
-Lol ! Je te fais marcher. Bien-sûr que je me souviens de ton nom.
-Dans ce cas, prouve-le. Comment je m'appelle ?
-Ton nom c'est Mako. Tu as 16 ans. Tu es nouveau dans la salle comme moi, mais pas en ce qui concerne la ville. Tu sembles assez bon dans toutes les matières, et tu es assez beau garçon.
Wow ! Je suis impressionné. Elle m'a donc analysé elle aussi, signe qu'elle est vraiment redoutable.
Cela dit, dans tout ce qu'elle a raconté, c'est la fin qui a captivé mon esprit. Alors comme ça, elle me trouve beau garçon ? Oh yeah !! Je fais toutefois semblant de ne pas être flatté.
Il faut avouer que c'est elle qui semble mener la danse. Un peu comme si elle me teste, et analyse ensuite mes réactions, pour savoir comment réagir par la suite, exactement comme moi.
J'ai même l'impression d'avoir à faire la version féminine de moi-même, mais là, c'est à mon tour de parler :
-Effectivement tu te souviens de mon nom.
-Tu vois que je ne t'ai pas menti ?
-Oui en effet, et au fait, merci pour le compliment c'est flatteur. Permets-moi aussi de te le retourner. Tu es magnifique.
-Oh merci. (Dit-elle, visiblement flattée)
-Je veux qu'on soit amis.
-Euh....??
-Comment ça... "euh" ?
-Bah...je veux bien, mais pour ça, il va d'abord falloir que tu gagnes ma confiance.
-Donc tu te méfies encore de moi ?
-Essaie de me comprendre s'il te plaît. Je suis nouvelle ici. Je ne connais personne, et puis... (Dit-elle avec plus de sérieux tout à coup)
-Et puis ? (Moi, intrigué)
-Driiiiiiiiinnnnnggggg !!!!
Oh c'est pas vrai !! Encore ??? Il n'y a pas à dire : cette sonnerie est contre moi ! Elle m'a encore empêché de finir ma conversation avec elle ! Ça me rend malade, d'autant plus qu'elle ajoute :
-Bon...je crois qu'on va devoir remettre notre conversation à une autre fois.
-Mais...je...
-À plus !
Elle se lève et s'en va. (Nous étions en fait devant notre salle, sur un long siège). Mince, bon sang !
Malgré ma petite rage, je me lève à mon tour pour entrer dans la salle. Une fois dedans, je tamponne Rodrigue.
-Alors bro, ça avance ? Ou comme j'en suis sûr, tu as du mal ? Notons que d'habitude, il te fallait seulement quelques heures.
-Pff ! Lâche moi un peu. (Moi, encore un peu sur les nerfs)
-Hein ?
-C'est vrai que tu avais raison sur un point : elle, est différente. C'est un autre calibre.
-Ahan ! (Fait-il le sourire aux lèvres)
-Mais ne t'enflammes pas trop non plus ! Elle me complique juste un peu les choses, et puis..., il me reste encore 5 jours, d'autant plus que je viens de faire une avancée décisive. Prépare donc ton porte-monnaie car je te ferai dépenser cette année.
-Lol ! J'attends de voir, et tu sais quoi ? Je serai même prêt en plus à te laisser avec mes 2000 Frs !!
-Hum ! Tu le regretteras !
-La fin de semaine, va nous dire non ?
-Haha ! OK.
C'est sur cette note que notre conversation s'achève. Le reste de la journée se déroule sans un réel fait marquant..., pour dire qu'en gros jusqu'à la fin, rien n'a dévié de la routine en fait.
Le soir je rentre donc chez moi, après au préalable, avoir discuté avec mes potes. Rodrigue d'ailleurs, me semblait toujours aussi sûr de lui.
Quant à Francis, il avait toujours confiance en moi. Quoi qu'il en soit, notre discussion avait été animé...comme presque toujours quoi.
En revanche, sur le chemin de retour, je ne peux pas m'empêcher de cogiter. Je ne cesse de penser à mon entrevue avec Anne-Merveille. Mais qu'est-ce qu'elle voulait dire tout à l'heure ?

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Sapeur Pro
Spiritual"Être le plus grand dragueur du monde", tel est l'objectif de ce petit fou de Mako, un jeune lycéen de 16 ans. Comme si ce projet n'était pas déjà assez "hilarant", il décide d'y ajouter un challenge supplémentaire : "le faire uniquement par le biai...