Chapitre 15

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La drague est une science, un art, un jeu subtil. C'est un moyen d'inciter celui (si on est une fille), ou celle (si on est un garçon) qui nous plaît, à être fou ou folle de nous, sans révéler ses propres intentions.

Il faut la jouer fine, poser, méthodique, mais surtout, il faut savoir être créatif dans ses approches, en plus d'être un ou une bon(ne) analyste.

En ce qui concerne les femmes, elles détestent les "machos", les gars qui les  considèrent comme des outils, des choses, ou des passe-temps.

Il est vrai qu'il y en a de différentes sortes, et que chacune à un caractère et une attitude qui lui sont propres. Mais en général, elles préfèrent toute les gentleman, les intellectuels mais principalement les personnes qui prennent soin d'elles, qui les rassurent, les encouragent...

C'est pourquoi le séducteur doit permanemment avoir cela à esprit, et se réinventer au fur et à mesure qu'il développe ses stratégies d'approches ou autres.

Bah Oui, vous ne rêver pas ! Je vous donne un cours gratuit, ça se voit pas ? Vous n'allez quand même pas refuser ou si ?

Bref, pour ce qui est de ma proie du jour, elle est dans un piège bien ficelé et même moi à sa place, j'aurais beaucoup de mal à trouver une riposte.

Ma déesse continue de réfléchir. Je peux presque lire dans ses pensées, sentir son désir de vouloir continuer à être la maîtresse du jeu mais d'être obligée de devoir se soumettre au Sapeur pro...

Elle doit vraiment enrager. Je veux en rajouter, mais je dois faire preuve de  patience. Je laisse alors des secondes supplémentaires défiler, et au bout de celles-ci, je reçois enfin sa réponse...

-"L'autre chose"? C'est-à-dire ?

Elle se défend bien je le reconnais. Mais...non, je n'avouerai pas le premier...

-À toi de me le dire.

-Je ne suis pas douée pour les devinettes alors, cesse de tourner autour du pot s'il te plaît.

-Ne m'avais-tu pas dit une fois que tu ne supportais pas les personnes qui prennaient les autres pour des idiots ?

-Oui je l'ai dit, mais je ne vois pas le rapport avec ma demande.

-Si...tu vois. Tu sais très bien de quoi je veux parler, mais tu détournes le sujet.

-Non, je ne vois pas. Je crois avoir été sincère avec toi depuis le début. Si tu m'aidais à y voir plus clair avec ta question, je pourrais te répondre, mais là, je ne vois pas ce que tu veux dire !

Mince ! J'y étais presque ! Je suis énervé. Non ! En fait, je suis enragé. Mais pour qui elle se prend cette diva ? J'ai envie de lui balancer ma rage, et là, ce sera "échec et mat", mais pour moi !

C'est à mon tour de cogiter. C'est aussi à mon tour, de laisser les secondes défiler. Il faut que je me calme. C'est maintenant moi qui suis tombé dans son piège. Mais c'est pas vrai ! C'est qui cette fille ?

Je ne cesse de passer mes doigts dans mes cheveux, et sous mon menton, signe que je suis en mode "ultra réflexion". Je finis par comprendre, que le plus urgent, c'est de calmer le jeu.

-OK, c'est bon. J'ai compris. Je ne vais plus t'embêter avec ces questions stupides !

-Pourquoi tu réagis comme ça ? Vraiment, je ne comprends pas.

-Et je te dis que "j'ai compris" !

-Mako. Tu es en colère ?

-Je vais très bien. Il se fait tard je crois.

-Bon...OK. Même si je ne comprends pas cette attitude soudaine. Bonne nuit.

-Ouais...ouais.

"Même si je ne comprends pas cette attitude soudaine", mais quelle menteuse celle-là ! Non, je ne me suis pas fait de films et vous le savez très bien !

Si elle ne voyait pas de quoi je voulais parler, elle n'aurait pas mis autant de temps avant de me répondre mais pour se défiler, elle a préféré me prendre pour un idiot.

Je la déteste à présent. J'ai envie de tout envoyer balader, de reconnaître devant Rodrigue qu'il avait raison, que même moi je peux me casser les dents devant une fille.

Chaque seconde, minute et heure de la nuit que je passe, ne parvient pas à atténuer la fureur. Je veux faire du mal à Anne-Merveille, quel qu'il soit, et je le ferai !

Le lendemain, je me réveille de bonne heure. Les parents sont rentrés tard hier soir, certainement à cause de leur réunion de prières.

Quoi qu'il en soit, ça m'a permis de louper le culte matinal et donc, de filer à l'école plus vite que prévu (en fait, j'ai laissé ma sœur en plan pendant la prière du matin...Drôle non ?)

J'arrive au lycée 10 minutes plus tard. Les uns et les autres sont là. Mes amis aussi le sont, mais moi  je n'ai pas très envie de leur parler pour le moment.

En réalité, je ne veux parler à personne, et surtout pas à qui vous savez. Elle est d'ailleurs là elle aussi, et après m'avoir vu, elle me fait un signe de la main, en guise de "salut", mais je n'y fais pas attention.

Cette fille croit carrément que je vais tranquillement continuer d'être son petit toutou, preuve qu'elle se fourre le doigt dans l'oeil !

Durant les heures qui défilent, je ne la calcule même pas. Je lui fais la tête...propre ! Et comme je sais que les autres filles m'ont dans leur collimateur, je n'hésite pas à être plus gentil et affectueux avec elles que d'ordinaire.

Bien-sûr, elles sont ravies, et bizarrement, cela met Anne Merveille mal à l'aise.

Au début, elle avait commencé par ne pas s'en soucier, mais à mesure que je l'évitais et que je m'occupais des plaintes des autres, elle commençait à afficher une mauvaise humeur reconnaissable à des kilomètres !

Hum ! Serait-ce de la jalousie ? En tout cas, ça y ressemble, mais je m'en fiche. Elle m'a pris pour un idiot, et je la prend pour une idiote. Œil pour œil !

Cela dit, pour m'éviter de dépasser les bornes, j'utilise des excuses et prétextes pour ne pas m'approcher d'elle, surtout qu'avec le truc de la dernière fois avec Debby, je dois me contrôler.

La savoir tout de même un peu énervée, me fait me sentir bien, voire mieux. La journée de cours s'achève, et je m'entends avec mes potes pour aller avec Francis demain faire quelques courses pour la fiesta qui approche.

Je me dirige alors vers la sortie de la salle, lorsque je sens un bras me retenir fortement...

Sapeur ProOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz