Chapitre 19

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Je suis devant la lettre, sur le lit de ma chambre. Le choc que je ressens m'empêche de vous expliquer. En fait, trop de vannes me viennent d'un coup, si bien que j'ignore par laquelle commencer. Oh mince ! Qui est cette fille ?? J'ai les nerfs, la rage ! Pour qui elle me prend ?

L'enveloppe est pourtant réelle, de même que le bout de papier qu'elle contient. Le cœur aussi est toujours là, tout comme la note qui se trouve dessus... mais... qu'est-ce que tout ça veut alors dire ? Tout à coup, j'éprouve un sentiment bizarre, une émotion que je n'avais ressentie avant...

C'est comme une douleur, un petit pincement, un truc qui en tout cas, ne me fait pas du bien. Des larmes commencent même à s'écouler de mes paupières. Je me sens vraiment humilié. J'ai mal, car en fait, Anne Merveille, s'est moquée de moi.

Dire que je me projetais déjà dans le futur avec elle, mais je ne faisais que manger dans sa main depuis le début. La soit disant Lettre, se trouve toujours dans mes mains, et la sentir, intensifie ma colère. Je la froisse donc rageusement, et la balance par-dessus ma tête.

(Vous vous demandez sûrement pourquoi je réagie comme ça, mais comme je l'ai dit, je suis trop au fond du trou, pour pouvoir vous expliquer... désolé)

Quoi qu'il en soit, j'ai perdu le moral. Je suis anéanti. Je ne veux plus parler à personne. C'est sur cet état d'esprit, que je m'affale sur mon lit. Le lendemain, j'essaie de me lever, mais je n'y arrive pas. J'ai trop envie de poursuivre mon sommeil, de rester dans mon lit quoi...

Une grâce-matinée ne me déplairait pas. Malheureusement, ma mère décide de chambouler mes plans...

-Mako ?

-....

-Mon fils ?

-....

-MAKO !!!

-Oui... mama...

-Sors de ce lit, tout de suite !

-D'accord.

Je me lève, même si j'ignore pourquoi ma mère a décidé de sortir du sommeil en urgence. Je fais le ménage dans ma chambre, et après, je descends. Une fois au salon, je vois ma sœur, et ma mère (Le père étant allé au boulot) ... Je sens ma mère dans le mode que je déteste : celui de la guerrière... du ménage ! La preuve...

-Mes enfants ?

-Oui mama ? (Elise)

-Euh...

-Vous vous souvenez qu'on est Samedi aujourd'hui ??

-C'est vrai. (Elise)

-C'est la journée du « ménage général » n'est-ce pas ?

-Ah... (Je râle)

Je le savais. Je vais me taper, une matinée à vomir l'ennuie, et le travail est épuisant. Les tâches sont réparties et c'est avec une mine de boudeur, que je me lance dans cette panade. Ma tristesse de la veille, n'a pas disparu, et j'essaie de bosser malgré tout. Le salon, le parquet, les toilettes, et la cour... j'enchaîne.

Des heures passent, et ma mère sort avec ma sœur, afin de faire les courses (J'ai refusé d'y aller). Elle (ma mère) y va surtout parce qu'il ne faudrait qu'on ait le ventre vide le soir, car comme d'habitude, elle ira à son rancard avec mon père.

Je ne suis même pas d'humeur pour m'attarder sur leur cas, parce que je suis au bout de ma vie. Mon monde s'est écroulé depuis hier, et je fais tout pour sauvegarder les apparences. Jamais je ne me serai imaginé dans cet état à cause d'une fille... Je dois l'oublier. La fête de ce soir, me le permettra peut-être.

Je m'étale sur le sofa jusqu'à ce que les femmes de la maison reviennent. Elles s'engouffrent ensuite dans la cuisine, et une séance de préparation s'en suit. Les compos commenceront Mardi, et je n'ai même pas la tête à mes bouquins. Je veux juste me changer les idées, m'éclater à la soirée...

Après la cuisine, maman file se préparer, vu qu'il est déjà 5 heures de l'après-midi, et que 30 minutes plus tard, elle doit rejoindre papa. Ce dernier l'a même déjà appelé pour s'entendre sur les derniers éléments de leur sortie (PS : Chapeau à eux, surtout après leurs 12 ans de mariage). Ma mère se fait vite belle, et nous laisse, ainsi que les consignes d'usage (Genre « Gardez bien la maison » ...)

Je n'ai qu'une envie, c'est qu'elle se dépêche ! Heureusement, elle fait vite, et enfin, va à son rancard. Enfin ! La voie est libre. Je veux donc aller prendre une douche pour sortir moi aussi, mais ma sœur cherche à me dire un truc :

-Grand frère, tu vas sortir ?

-Oui sœurette, et je compte sur toi pour me couvrir comme d'habitude.

-Euh... je ne sais pas.

-Comment ça tu ne sais pas ???

-Je n'ai plus envie de mentir...

-Eeeh !!! Mother Theresa. Donc, tu vas me lâcher ?

-En fait... je

-Tu sais quoi ? Laisse tomber ! Je vais sortir, et si tu veux me balancer, libre à toi. Mais après, sache qu'il ne faudra plus jamais m'adresser la parole.

-Mais...

-Je vais me changer les idées !

Ça alors ! Ma sœur aussi me laisse tomber. Mon calvaire se poursuit on dirait. En tout cas, je m'en fiche ! J'ai effectivement besoin de retrouver mes marques. Il ne faut pas que je pète les plombs. Je file alors dans la salle de bain, puis la chambre pour me préparer.

Une fois, mon ensemble de « petit dieu » enfilé, j'appelle Debby...

-Hello ma petite fleur ?

-Salut Mako.

-Tu es prête ? Je peux passer te prendre ?

-Euh...oui bien-sûr.

Ouf ! L'espace d'un instant, j'ai cru que mauvais sort continuerait à s'acharner. Je lance donc :

-OK. Je te retrouve au parc alors.

-D'accord.

Sous le regard attristé de ma sœur, je sors, et prends la direction du parc. Une fois à destination, je la vois. Elle est rayonnante ma petite fleur. Elle s'est vraiment mise sur son 31 là. Ouah ! Je suis bluffé ! Une chose est certaine : elle met toutes les chances de son côté.

Ce spectacle me ravit. Je ne peux m'empêcher d'aller vers elle, et sans même perdre plus de temps, je l'embrasse. J'en rajoute encore, et cela la trouble, si bien qu'elle m'arrête. Elle est gênée, mais surtout, elle sent que quelque chose cloche.

Je m'excuse, puis fais tout pour brouiller les pistes. On s'en va par la suite et, quelques minutes plus tard, nous nous retrouvons chez Francis. La soirée s'annonce explosive : l'ambiance, les couverts, mais principalement les nanas.

Cependant, je ne ressens plus le même enthousiasme du début de semaine par rapport à cette cérémonie. Anne Merveille plane encore dans ma tête, et son coup tordu continue de me perturber. Pourquoi ? Qu'est-ce qui me trouble autant ?


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⏰ Dernière mise à jour : Nov 09, 2020 ⏰

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