Chapitre 2

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-Hello mon cœur. Tu m'as oublié ?   

C'est le message de Debby. Il date de 2 minutes. En le lisant, je souris. Elle est vraiment accro à moi cette fille, signe que j'ai encore réussi à gagner un peu plus de place dans se pensées. Je suis tellement génial, que ça me surprend moi-même. Et dire que je comptais même la faire encore un peu poiroter...   

Non sérieux, je suis vraiment un "as" dans la détection de mes cibles, si bien que je me trompe rarement dans mes approches, ainsi que l'habilité de leur gestion. En ce qui concerne alors ma proie du jour, je fais exprès de ne pas répondre tout  de suite, histoire de bien l'appâter. 

Tel un pécheur patient dans la remontée de son filet, je laisse tranquillement les secondes, et ainsi que les minutes défiler, car je veux la rendre folle, dingue, et donc par conséquent, encore plus soumise à mes caprices de sapeurs-séducteurs. Je fais alors mine de réfléchir à la réponse que je lui enverrai, et je finis par trouver :  

-Mais bien-sûr que non ma belle.  

-Tu étais censé m'appeler avant la fin de la journée non ?  

-Oui je sais princesse, excuse-moi. Je comptais le faire, mais tu m'as juste devancer.  

-Menteur.   

-Pourquoi tu doutes encore de moi ? Mon baiser ne t'a pas rassuré ?  

-Un peu mais...

-Tu n'as pas aimé ? (mon but est de l'interrompre)  

-Oui... j'ai apprécié. 

Je souris à nouveau. Elle me mange dans la main, mais ce n'est pas suffisant. Je veux autre chose :  

-Qu'est-ce que tu ressens exactement pour moi ?

-Je pourrais te retourner la question.

-Honneur aux filles. 

-Hum !  

-Allez... s'il te plaît. 

-Bon..., Je ne sais pas vraiment, mais je suis juste certaine qu'en ce moment, je pense beaucoup à toi.  

-Je vois. 

-Et toi ?  

-Tu me plais beaucoup. Tu es adorable, mignonne, et bien-sûr, incroyablement charmante.

-Beau parleur. Mais, ça fait plaisir à entendre.  

Franchement, dans le genre "baratin" et "compliments", je n'ai pas besoin de trop me forcer. ça vient si naturellement, que parfois je m'interroge sur leur source. Je sais maintenant qu'elle est à moi. Je comprends aussi que je peux obtenir d'elle quasiment tout ce que je veux mais là..., j'ai sommeil. 

Malgré son désir de poursuivre la conversation, moi je n'en ai plus trop envie. J'ai eu ce que je voulais de toute façon, et demain, j'aurai une dure journée : il me faut de nouveaux vêtements à la mode, pour la virée de la semaine prochaine (car c'est une tradition avec mes potes).   

Je lui fais donc subtilement part de mon désir de me reposer, et après l'avoir encore un peu baratiner, je finis par y arriver. Je m'endors donc paisiblement, fier de du bilan plus que positif, de ma belle soirée...  

Le lendemain, je me réveille..., mais avec une de ces flemmes ! Je ne veux rien faire, et en plus, j'ai une gueule de bois pas possible. Ah oui c'est vrai, je ne vous l'ai pas dit..., j'ai bu quelques verres lors de la fête de Rodrigue, mon pote, et là, la boisson me rattrape. 

Je fais alors tous les efforts du monde pour finir par me lever, et une fois hors de ma chambre, je me rends compte qu'il n'y a personne dans les environs. Je suis étonné. Arrivé au salon, je regarde l'horloge, il est 9 heures 30, et je comprends enfin : ils se sont rendus à l'église, me laissant là sans doute là, pour surveiller la maison.  

J'ai en effet trouvé une note qui me le stipule. C'est vrai que mes parents sont grandement "branchés Dieu". Le matin, "Jésus", à midi, "Jésus", et le soir, "Jésus". Moi j'y comprends rien à leurs trucs, et même s'ils m'avaient demandé d'y aller, je m'en serai foutu.  

Quoi qu'il en soit, ça tombe un peu mal cette demande du "rester surveiller le domicile", car dans le même temps, ça plombe mon plan de sortie ! Je comptais pourtant faire un saut vite fait  au magasin H&M du coin, afin de me munir du dernier modèle chemise en vogue : une brassière en dentelle, avec de légères déchirures au niveau du coude, la grande classe quoi...  

Dépité, j'entends néanmoins mon téléphone sonner. Il s'agit de Rodrigue (l'ami chez qui j'étais hier). Il est vrai que je l'avais un peu zapper celui-là... Lol !  

-Salut frangin.  (Dit-il)

-Oui bro.  

-ça dit quoi ?

-Je suis là et toi ?  

-Moi je suis fâché contre toi hein...

-Euille ! Il y a encore quoi ?  (Moi, légèrement surpris)

-Je t'invite à ma fiesta, et toi tu pars après sans même prévenir ton ami ?  

-Excuse-moi combi. J'avais un couvre-feu à respecter. Mes parents étaient sortis, et ils ne savaient pas que j'étais dehors. D'ailleurs, j'ai eu chaud hier, mais la prochaine fois, je t'avertirai t'inquiètes.  

-OK, mais dis-moi.  

-Oui ?  

-Tu parlais beaucoup avec une fille hier..., 

-C'est vrai.  

-Et c'était qui ? Tu draguais ? 

-Du calme grand ! Une question à la fois. 

-Réponds alors.  

-Bon..., oui je parlais à une fille. Elle s'appelle Debby, elle a 15 ans. Elle me mange dans la main et oui, je draguais. Tu ignores qui je suis ?  

-Asch ! J'ai confiance. On fait comment pour être comme toi non ? 

-Laisse-moi ça dit donc ! Séduire c'est facile ! (Dis-je, animé d'une grande assurance)  

-Hum ! En tout cas, tu es toujours OK pour qu'on aille avec Francis (un autre pote) au magasin ? Tu es au courant de la dernière sortie non ?  

-Je sais, mais je peux pas sortir.

-Pourquoi ?  

-Je  suis "de garde" à la maison. (dis-je, en utilisant mes doigts pour symboliser les guillemets, même s'il ne me voit pas)  

-Ooor...!!!  

-Gars laisse, on va gérer. Achète aussi ma chemise pardon. Tu me la donneras à l'école demain, et bien-sûr, je te donnerai ton argent.  

-Bon..., d'accord. Tu nous donneras aussi cours pour bien séduire avec la sap.   

-Lol...! OK.  

-À plus gars.  

-Ouaye l'ami !  

-(Bip...Bip...Bip)  

Cet appel m'a fait du bien. Je n'ai plus autant la flemme du coup. Je me prépare alors quelque chose à manger pour le petit déjeuner puis, je fais ensuite le ménage et enfin, me poste sur la TV. Je ne veux en effet pas rater la rédiff des épisodes de "One piece". Dans cette bonne ambiance, j'envisage alors de passer une journée géniale, sans me douter une seule seconde, qu'elle est pourtant sur le point de basculer... 


Sapeur ProOnde histórias criam vida. Descubra agora