Chapitre 7

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Rodrigue m'a énervé. Quelle erreur il vient de faire ? Je vois déjà les nombreux pantalons, et chemises qu'il sera obligé de m'acheter à partir de la semaine prochaine. Je suis gonflé à bloc. Mes pensées ne sont plus focalisées que sur ma future victoire.  

Je me réjouis déjà d'avance, d'autant plus que défi ou pas, je me serai tôt ou tard, mis en tête de conquérir cette fille. La conversation avec mes potes s'achève, car l'on vient de sonner la fin de la pause.  

Je rentre donc en classe, en réfléchissant, sur la méthode que j'emploierai face à ma nouvelle victime. Je sais que ce ne sera sans doute pas comme avec les autres, mais j'aime ce genre de challenge. 

De toute façon, avant de commencer quoi que ce soit, il me faut d'abord l'observer attentivement, non plus en tant que spectateur comme la dernière fois, mais en tant qu'enquêteur dorénavant. Je me dirige donc vers ma salle de classe, en mode "chasseur".  

La deuxième moitié de la journée de cours commence. Les leçons sont dispensées, et je fais semblant d'être concentré. Je regarde ma déesse. Je l'observe, attentivement. Ses réactions, son attitude, ses gestes, sa mine, sa manière de s'adresser aux autres ou encore de répondre aux questions..., tout passe au crible.  

Je ne m'ennuie pas en le faisant, car c'est très plaisant de l'observer. Je la contemple telle un légendaire top modèle. En plus, son sérieux me fait davantage craquer. Elle n'a vraiment rien à voir avec toutes ces autres filles, signe que ce sera ma plus belle conquête.  

Pour une nouvelle, son premier jour est fracassant ! Je me demande même d'où elle tire ce charisme si particulier... quoi qu'il en soit, la journée de cours passe si vite, qu'elle s'est achevée, sans même que je m'en sois rendu compte... je dois donc rentrer.   

Sur le chemin du portail (du lycée), je fais le point. D'après mes observations, ma déesse est une fille sérieuse...conclusion... je ne dois lui faire ma sapologie habituelle. Il va donc me falloir être sérieux également. 

Elle doit aussi certainement aimé les bonnes manières, ou une conduite exemplaire, car elle les applique dans son attitude. Je souris à cause de la justesse de mon bilan, car je suis très observateur. 

Demain, je commencerai à la séduire. Je sais même déjà ce que je vais lui dire dans un premier temps, et ça me ravit. Bah oui ! Je suis content, puisque je vais plier ça en moins de deux ! ça ne va pas traîner ! Bref, je dois rentrer chez moi maintenant, mais tout juste devant le portail, j'entends une voix :  

-Hé...Attends s'il te plaît !  

Je me retourne et là, ma mine se décompose ! Oh non..., pas elle ! C'est Debby, ma conquête de la semaine dernière ! Elle est une pensionnaire de la 2 e B...., les fameux "étrangers", vous voyez ? Oh c'est pas vrai ! Je ne suis pourtant pas d'humeur à jouer la comédie aujourd'hui.  

Même si ce n'est pas l'envie qui m'en manque, je ne peux pas m'en aller ! Je ne peux pas m'enfuir, ou même faire comme si elle n'existait pas, ou que je ne la connaissais pas. Mon talent de séducteur me perdra un jour. 

Mais c'est vrai quoi..., je ne vous dis la vérité ! Je dois en effet, subir l'effet secondaire  de ce don : l'obligation d'être toujours galant ! Je vous jure..., parfois c'est pénible ! Mais malgré ça..., je lui affiche un sourire forcé, et une fois devant moi, elle me dit :  

-Salut mon cœur.  

-Salut.  

-C'est comment ?  

-ça va.  

-Ah ? Pourquoi tu es si froid avec moi comme ça ?  

-Non, ce n'est pas ça. C'est juste que je suis fatigué. Les cours d'aujourd'hui m'ont peu enflé la tête.  

-Ah oui ? Laisse-moi alors t'aider à ta sentir mieux.  

Je la vois s'approcher encore un peu plus de moi. Ses lèvres pulpeuses se resserrent, et cherchent les miennes. Je comprends alors qu'elle veut m'embrasser. Mais, elle a perdu la boule ou quoi ? C'est pourquoi, je l'arrête net ! Elle est surprise, mais comme je dois jouer les galants (encore), je lui déclare :  

-Ce n'est pas l'endroit pour ça, et tu le sais bien. 

-Pourtant, ce n'est pas ce que tu me dis quand toi tu m'embrasses !  

-Ecoute, s'il te plaît, essaie de me comprendre. Un établissement scolaire, ce n'est pas la même chose qu'une fête chez un camarade. Je te promets de me rattraper plus tard, mais là je dois me reposer d'accord ?  

Elle est en colère, bon....un peu dépitée je veux dire. Je m'en fiche. Je pouvais bien la laisser faire (m'embrasser), mais si Anne Merveille m'avait vu..., ça aurait compliqué mon entrée en matière. 

Debby m'en veut, et je comprends qu'elle va finir par en avoir marre de mes caprices si je ne fais rien. Je caresse alors son visage, plus précisément sa joue gauche et, tout en lui lançant un regard de braise plus qu'endiablé, je lui dis :  

-Ma belle..., ne sois pas fâchée OK ? Sérieux, je suis juste fatigué, mais crois-moi, ça me fait plaisir de te voir. Je reconnais que je t'ai un peu négligé ces derniers temps, et je m'en excuse. En plus, tu voulais juste me remonter le moral..., et c'est quelque chose que j'admire chez toi.  

-C'est vrai ? (Demande-t-elle, plus souriante tout d'un coup)  

La situation commence à rentrer dans l'ordre. Pour parachever alors cet état d'apaisement, j'intensifie ma caresse, je la prends dans mes bras, et je lui susurre à l'oreille :  

-Oui princesse. Dis-moi, ça te dirait de sortir avec moi ce Week-end ? Il y a une fête ce Samedi chez mon pote Francis.   

-Avec plaisir !  

-Bien ! Fais-moi alors un joli sourire.  

Elle le fait..., et là je me dis "ouf ! Le problème Debby est réglé..., enfin !" Mais c'est qu'elle n'est pas facile à gérer celle-là. Bof ! Elle est plus sereine maintenant, et je parviens sans problème à me débarrasser d'elle...non...plutôt, à l'éloigner pour le compte de cette journée (restons courtois).  

Je peux enfin rentrer, chose que je fais, sans plus attendre ! Une fois chez moi, je gère le reste de ma journée au calme : je me douche, je mange, puis je me dirige dans ma chambre. Bon c'est vrai, j'ai aussi causé un peu avec les parents, mais bon, c'est pas vraiment important.

En tout cas, je m'en vais piquer un petit som, et comme ma chambre, est voisine de celle de ma petite sœur, je dois d'abord, la traverser avant de m'y retrouver. Sur ce chemin alors, je m'aperçois que sa loge est ouverte, et en passant devant elle, je vois un spectacle...étonnant !

Sapeur ProDonde viven las historias. Descúbrelo ahora