Partie 34

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Je le regarde perdu. Ne sachant pas quoi faire. Les paroles de ma sœur, les souvenirs, les promesses, tout se bouscule dans ma tête. L'ultimatum de Mike n'est pas venu au moment propice. Je ne sais pas si je prends la bonne décision mais je sais que je dois avoir mes réponses. Je m'avance alors vers la porte et tourne la tete vers lui avant de lui dire doucement :

- Je suis désolée.

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BABACAR

Je ne voulais pas mais j'ai craqué. C'est tellement dur que je ne parviens pas à supporter cette douleur atroce qui me malmène le cœur. Je ne veux pas l'appeler, je ne veux appeler personne, je veux vivre ce moment seul. Ça m'apprendra à taire mes sentiments.

Nous les hommes ou certains, nous sommes trop orgueilleux quand il s'agit de sortir ce que nous avons dans le cœur. Nous les noirs en particulier, nous sommes macho et c'est la triste réalité même si dans mon cas il ne s'agit pas seulement de ça. Ce qui me console c'est de me dire que c'est son bonheur qui compte.

Je m'étais préparé à l'éventualité qu'elle se remette avec l'autre, la dernière fois que je l'ai vu, mais je ne mettais pas préparer à ce que les choses aillent si vite et je ne savais pas que je pouvais souffrir plus que je ne souffrais avant.

Savoir et avoir la certitude que la femme que l'on aime est et sera pour un autre homme est la chose la plus horrible du monde. La savoir dans les bras d'un autre, se marier à un autre, faire.... Non non non, je ne veux même pas y penser.

Seul avec ma tristesse, je suis assis dans mon salon, les lumières éteint et je me souviens des moments qu'on avait passés ensemble, je n'ai pas senti quand une larme a traversé ma joue. Je suis un incompris, je ne sais peut-être pas montrer mes sentiments mais personne dans ce monde ne pourra aimer Béa plus que moi je l'aime. Je sais que je dois m'effacer pour qu'elle puisse vivre sereinement sa vie et je le ferais pour son propre bonheur.

Je ferme les yeux et me rappelle.

Mon sourire s'élargit quand les effluves de son parfum me parviennent aux narines.

- Ma belle Béa dis-je avant d'ouvrir les yeux

Je vois une ombre en face de moi. Je referme les yeux et me replonge dans mes pensées. Ce sont les souvenirs qui me font voir des ombres.

C'est la lumière qui s'allume qui m'a fait sursauté, c'est là que je me suis rendu compte que l'ombre que j'avais vu c'est elle et le parfum n'était pas le fruit de mon imagination. Je la regarde longuement.

- Qu'est-ce que tu fais ici ?

- J'ai besoin de réponses

- Quelles réponses.

- Astou m'a parlé

J'ai automatiquement su a quoi elle faisait allusion

- Pourquoi tu ne me l'as jamais avoué

- Concours de circonstance. Ce n'était jamais le bon moment, il y'avait toujours une chose qui m'empêcher de te le dire

- Mais tu aurais dû pourtant

- Ça aurait changé quoi dit moi ?

- Beaucoup de choses

- Comme quoi dit moi Béa ?

- COMME NOUS ESPÈCE D'IDIOT

- Tu penses vraiment ? peut-être mais ça s'est passé comme ça.

- Tu te devais d'être sincère avec moi, tu te devais de me dire après la mort de Ousmane que tu partageais mes sentiments car même après j'espérais que tu m'aimes

Ironie du sort. TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant