Chapitre 7

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Je suis sur le chemin pour rentrer chez moi et j'essaie désespérément de comprendre mes actions de cet après-midi. Je lui ais TOUT dit. Je me maudis intérieurement pour cet instant de faiblesse, mais je suis aussi tellement soulagée... soulagée de savoir que je ne suis plus seule. Enfin, je pense.

Je monte les marches et arrive devant la porte de mon petit chez moi. Je souffle un bon coup, prend mon courage à deux main et prie pour que mon père ne me remarque pas. De toute manière, croyante ou pas, prier et la seule chose qu'il me reste à faire... 

Ma main abaisse silencieusement la poignée et c'est à pas de loup que j'arrive jusqu'à ma chambre. À l'intérieur de mon petit cocon, je ferme immédiatement ma porte à double tours, de peur que mon père apparaisse au bout du couloir. Heureuse d'être passée entre les mailles du filet, je m'installe à mon bureau et commence mes devoirs.

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L'affreux sons du réveil me tire de mon rêve,  c'est tellement dommage, il était si... magique! C'était juste parfait! Je traîne mes pieds jusqu'à la salle de bain et prends une douche rapide, c'est toujours en traînant les pieds que j'arrive à mon armoire où je tire quelques vêtements au hasard. Voyant que je commence à être en retard, j'accélère le rythme qui n'était pas bien rythmé jusqu'à maintenant. Je cours à droite à gauche déterminée à être à l'heure.

Mes joues sont légèrement rosie par la course effrénée que je viens de faire mais je suis à l'heure et c'est l'essentiel. Je baisse la tête et vais m'asseoir à ma place; au fond de l'auditoire. J'aime bien cette place... on y a une vue d'ensemble et j'apprécie ça. Tout savoir. Je ne suis pas concierge mais j'apprécie pouvoir regarder ce que font les autres. Par exemple, je sais que, à l'arrivée du prof', Sacha (un mec de la classe) va rouler une grosse pelle à sa copine. Il fait ça à chaque débuts de cours pour, je cite "marquer son territoire". Comme si sa copine chérie allait s'intéresser à Mme Franklin, notre prof' d'Allemand. Mais voyez-vous, tout le monde dans cette salle, à une habitude un peu bizarre. Même moi. Et moi, j'observe les autres, je vous accorde que dit comme ça, ça fait un peu psychopathe mais bon... chacun ses manies hein!

-Salut!

Je lève la tête pour voir un Hugo rayonnant s'asseoir à ma gauche. Comment dois-je me comporter? Je lui est déballé ma vie mais je ne sais de lui que son prénom! Et, par déduction, qu'il est sympathique. Sinon, il ne m'aurais pas aidé à me soigner, hier. Se rendant compte de mon trouble, mon camarade ouvre la bouche mais il est aussitôt couper dans son élan par l'entrée de la prof.

-Hallo, wie geht's dir? Ich hoffe du bist bereit für dieses neue Jahr!! (Bonjour, comment allez-vous? J'espère que vous êtes prêt pour cette nouvelle année!!)

Sautant sur l'occasion, je me tourne vers la prof' en faignant d'être particulièrement intéressée par ces paroles.  C'est lâche. Mais, vous commencez à comprendre, lâche est mon deuxième prénom... 

Mme Franklin est une professeur sympa et pleine d'énergie, je vous assure qu'on ne lui donne pas quarante ans. Mais entre nous, elle est trop énergique, il est à peine huit heures et demi... Je n'arrive plus à faire semblant d'écouter alors je pose ma tête sur la pile de livre que je suis censée étudier. Je pousse un soupire et joue avec mon bracelet lorsque je reçois un coup de coude.

-Aïe!

-Chut, moins fort! me chuchote Hugo avant d'ajouter. Est-ce que tu vas bien? J'ai l'impression que tu m'ignore.

Je me sens rougir et je gigote sur ma chaise. Je lance le plus normalement possible:

-Non, pas du tout. J'étais concentrée sur le cours et je ne vois pas pourquoi je t'ignorerais... 

Je suis làOù les histoires vivent. Découvrez maintenant