Dans le village de papa, ils apprirent la triste nouvelle. Pour eux, toute la famille a périt dans l’accident. Personne n’a cherché à savoir où sont les corps pour organiser des funérailles, pire, ils se sont mis à la recherche des biens de papa notamment sa maison construite nouvellement, ignorant mon existence. N’ayant aucun contact des personnes proches de papa, je décidai de rester un bon moment chez ma bienfaitrice. Fonctionnaire de son état, dame Elise avec son mari et ses enfants m’apportèrent toute l’affection qu’il faut pour ne pas me voir triste mais la douleur est toujours présente. En un clic ma vie a basculé. La vie ne méritait d’être poursuivie. Que vais-je devenir sans papa, maman, Linda et Hermine ma petite sœur ? Je reconnais les efforts de mes tuteurs mais ils n’étaient pas assez pour faire passer ce chagrin qui me consumait. Plus le temps passait plus je perdais du poids.
Deux mois après l’accident, me sentant un peu bien, je décidai de me rendre à Abidjan. A ma grande surprise tonton Moussa s’est installé dans la nouvelle maison de Papa avec toute sa famille. Jamais il n’a imaginé qu’un seul enfant de papa avait survécu au drame. Il refusa de m’accueillir prétextant que je ne suis pas ce que je tentais de lui faire croire.
- Je connais bien les enfants de Georges. Arrête de me distraire, dites au vigile de mettre cette petite menteuse dehors.
Malgré mes pleurs, Tonton Moussa est resté indifférent. Sa femme et ses enfants ne m’ont pas reconnu non plus. Le vigile me saisit par le poignet et me jeta hors de la maison comme une vulgaire personne. Le comportement de tonton Moussa est peut être compréhensible parce qu’en vérité, j’avais énormément perdu du poids et aussi mon visage a changé d’aspect à cause des grosses cicatrices sur la joue gauche et le front causées par l’accident. Je suis restée devant le portail plus de quatre heures durant en pleurs ne sachant pas où aller. A cette période là, les téléphones mobiles n’étaient pas vulgarisés. Je suis allé à la cabine de téléphonie fixe du quartier pour joindre ma tutrice pour lui faire part de la situation.
- Quoi ! Il a pu bien te faire ça ?
- Oui Maman, malgré les différentes explications …
- Les gens sont méchants. Que comptes-tu faire alors ?- Je pense qu’il serait mieux de me donner la mort. Je n’en peux plus, cette souffrance est insupportable Maman…
- Non tu ne ferras pas cela Sofia, s’il te plait…
- Que veux tu que je fasse Maman ?
- Je te comprends mais garde ton calme. Je joins ma sœur à Yopougon. Elle viendra te chercher pour que tu passes la nuit chez elle.
- J’ai compris Maman
La tutrice essaya de joindre sa sœur mais en vain. Le téléphone ne passait pas. Il est 21h. Impatiente, n’ayant plus de choix je me réfugiai dans une Eglise Catholique où je passai la nuit sur un banc, affamée.
Le peu d’argent qui me restait ne me permettait pas de prendre un billet pour retourner chez ma tutrice. N’ayant aucun autre recours, je décidai malgré moi de frapper à la porte d’un de nos voisins.
Quelqu’un vint m’ouvrir. C’est la fille de ménage. Je lui demandai de rencontrer sa patronne, elle accepta de me faire entrer dans la maison et m’installa sur la terrasse. Les minutes suivantes, sa patronne vint me trouver.- Oui demoiselle que puis-je faire pour vous ?
J’ai tout de suite compris qu’elle ne m’a pas reconnue elle aussi, je fondis en larme. La bonne Dame me réconforta et me demanda de lui expliquer mon problème. Après un bon moment d’explication de l’accident tragique, je déclarai mon identité à la dame.
- Doux Jésus ! Sofia c’est toi vraiment ?
- Oui Madame…
- Tout le monde a cru que vous avez tous périt dans l’accident…
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LE DESTIN DE SOFIA
RandomLe Destin de Sofia Âme sensible s'abstenir. L'histoire que je vais vous raconter est celle d'une jeune fille adolescente d'une famille très aisée. Sofia est la deuxième fille de Monsieur Bamba, haut cadre de l'administration publique de son pays...