LE DESTIN DE SOFIA EPISODE 8

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Pendant qu’il parlait, une bouteille de vin rouge juste à côté lui, lui donnait de l’inspiration. A la fin de ses conseils, il a fondu en larme. Je ne savais vraiment pas pourquoi. J’ai pris une serviette dans la chambre pour essuyer ses larmes.

- Merci Sofia.

- Arrête de pleurer Papa. Il va falloir que tu cherches à prendre ta douche.

Après sa douche, il n’a pas voulu partager mon lit. Dans le canapé au salon, il m’a demandé de lui donner un drap pour se couvrir.

- Mais Papa s’il te plait, tu peux dormir sur le lit et moi dans le Canapé !

- Non laisse ma fille, pars te coucher. Je resterai ici. Ne t’inquiète pas pour moi.

Je n’arrivais toujours pas le comprendre. Qu’est ce qu’il est venu faire au juste ? Avec beaucoup  de doute je me rends au lit. Je n’ai pas pu fermer l’œil toute la nuit. Je n’avais vraiment pas confiance à cet homme. Aux environs de 3h 30 le sommeil a eu raison de moi.
Couchée dans mon lit, j’entends.

- Ma princesse réveille toi. Papa a coulé ton bain, tu dois te laver, prendre ton petit déjeuner et te mettre à bosser.

Il est 7h 30 minutes. Je me suis mis à me vérifier si Papa Diomandé n’avait pas couché avec moi à mon insu. Dieu merci pas de trace mais je restai toujours sur mes gardes. Après ma douche et le petit déjeuner, j’ai joins mon petit ami pour qu’il me rejoigne à la maison. Papa, ayant fini sa tâche, nous a laissé mon ami et moi et il s’en est allé me laissant un peu d’argent pour mes besoins hebdomadaires.

Je n’ai plus eu le courage de continuer à bosser parce que le geste que Papa Diomandé venait de faire cette nuit m’a profondément marqué. Les souvenirs de mon défunt père ont envahi mon esprit. En présence de mon petit ami, je me suis abstenue de pleurer.
Seule dans les toilettes je ne pouvais pas résister. A chaude larmes, à gorge déployée, je me suis mis à pleurer. Des pleurs qui en disaient long. Yanis vint me trouver dans les toilettes, assise à même le sol, tout le visage rempli de larmes.

- Qu’est ce qui ne va pas ? Pourquoi pleures-tu ?

Je ne pouvais pas parler. Il récupéra la serviette sur la porte de la douche et essuya mes larmes. Il me prit par la main et me ramena au salon.

- Dis-moi ce qui te fait pleurer mon bébé.

J’avais caché à Yanis les anciennes intentions non avoués de Papa Diomandé. La confiance que j’ai placée en Yanis me permit de tout lui dire.

- C’est la raison qui m’a poussée à le faire avec toi. Si j’avais su que ce Monsieur allait abandonner son projet, j’aurais attendu jusqu’au mariage avant d’avoir des rapports sexuels.

- Je suis désolé Sofia. La vie nous réserve pleins de surprises. Il faut rester en prière pour qu’il ne change pas d’avis.

- Yanis, l’homme avec qui j’ai passé la nuit dans cette maison est différent de celui chez qui j’ai vécu durant ces derniers mois. Dans sa façon de me parler, j’ai senti qu’il regrettait beaucoup son acte.

- Croisons les doigts. Comme on le dit très souvent, on ne sait jamais.

Je n’ai plus eu la force de poursuivre la bosse. J’ai préféré me reposer la tête. Yanis quant à lui,  ramassa ses affaires et se rendit chez lui.

Depuis ce jour Papa Diomandé ne passait pas une journée sans voir sa jolie fille que Dieu lui a offerte. Il était pour moi un père idéal, attentionné et beaucoup aimable. Je me posais la question de savoir les raisons de ce changement. J’avais la certitude qu’il m’aimait plus que sa fille. En plus des dépenses de la maison, Papa Diomandé me couvrait de pleins de cadeaux que mon vrai père, de son vivant ne m’offrait pas. Finalement j’ai commencé à me sentir gênée pour ce grand amour débordant. Il faudra encore prendre conseils auprès de ma bienfaitrice.

- Ta prière a payé Sofia. Il faudra continuer encore et encore.

- Oui Maman. Ce qui me fait peur, c’est le fait que sa femme ne soit pas informée de ma position actuelle. Je doute qu’elle nous soupçonne un jour.

- Oui c’est vrai. Que comptes-tu faire alors ?

- Je pense que l’informer serait le mieux.

- Ok bonne idée. Mais il faut t’arranger pour ne pas que ton Oncle ne soit au parfum.

- Compris Maman.

Cette fois, je n’ai pas écouté les conseils de ma bienfaitrice. De peur de mettre mal à l’aise Papa, j’ai décidé de ne rien dire à sa femme. Vu le temps que passe Papa chez moi, sa femme a fini par remarquer les absences répétées de son mari. Elle essaya d’en savoir d’avantage. Dans un dialogue qui finalement a tourné à une dispute houleuse, Papa n’a pas pu convaincre Maman Bertine. Cette nuit, il  a préféré la passée avec moi. J’ai senti la colère dans son regard quand il est rentré.

- Un peu d’eau Papa…

- Non, plutôt un jus d’orange.

Après avoir fini de se rafraichir, je lui demandai.

- Papa pourquoi tu es si anxieux ?

- Désolé ! Mais ça va aller…

- Parle-moi s’il te plait. Je suis ton bébé ou pas ?

- Sofia arrête, je ne suis pas d’humeur à bavarder.

- Je ne supporte pas te voir dans cet état Papa. Aller raconte moi ce qui ne va pas s’il te plait.

Dix minutes ont suffit à Papa pour me parler de l’entretien houleux qu’il a eu avec maman Bertine à propos de ses retards et absences à la maison.

- Je m’en doutais. Et je pense qu’il est important de l’informer avant qu’elle ne découvre elle-même.

- Non, Sofia ! Je ne veux mettre personne au courant. J’ai le sentiment que Bertine ne pourra pas garder ce secret. Et tu es d’accord avec moi que ton Oncle criera sur tous les toits lorsqu’il apprendra que je m’occupe de toi en cachette. Il s’imaginera un tas de trucs qui pourront me nuire.

- Je n’y avais pas pensé. Oui tu as raison papa.

Tellement nous étions concentrés à échanger, qu’on n’a même pas entendu le bruit de la sonnerie du portail. Émilienne, la fille qui me faisait à manger vint nous informer.

- Une dame devant la porte veut vous voir…

- Moi ! quelle est cette femme ? demanda Papa Diomandé.

- Elle n’a pas voulu donner son nom.

Je me précipite devant la porte pour vérifier. Nom de Dieu ! C’est Maman Bertine, la femme de Papa Diomandé. Les choses devinrent de plus en plus compliquées. Impatiente de rester arrêtée devant le portail, elle commence à tempêter.

- Diomandé je t’ai vu entrer dans cet appartement. Ouvre sinon je casse cette porte et tu assumeras les conséquences…

Prise de peur j’ai décidé d’ouvrir moi-même.

- Sofia ! Attend je rêve ou quoi ! Sofia ! donc c’est à cause de toi mon mari découche ?

- Maman je vais t’expliquer,

Maman Bertine avait de la rage. Je ne l’ai jamais vu dans cet état. Elle me donna une raclée. C’est en bas de la table à manger que je me suis retrouvée. Elle me rejoignit pour poursuivre ce qu’elle a commencé. Ses vociférations ont réveillé tout le bâtiment. Les voisins se précipitèrent sur les lieux pour me sauver des griffes de Maman Bertine qui tenaient mes cheveux voulant les arracher.

- Une petite fille que j’ai acceptée d’héberger chez moi, c’est elle qui ose détourner mon mari. On est où là ? Je vais te tuer pour faire la prison… s’exclama Maman Bertine toute en colère.

Pendant ce temps Papa Diomandé, ne pouvant pas rester en mage, s’est associé aux voisins pour calmer la tension. J’étais en larmes, j’avais très mal. Papa a essayé de la ramener à la raison mais Maman Bertine ne voulait rien savoir. Elle le saisit par les colles, voulant le mettre par terre, mais elle ne réussit pas. Les voisins se sont à nouveau interposés.

Après s’être donnés en spectacle pendant une demi heure, elle redescendit de l’immeuble, prit sa voiture et s’en alla.

A SUIVRE ...

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