LE Destin de Sofia episode 9

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Sans perdre trop de temps, Papa Diomandé la rejoignit à la maison pour tenter une fois de plus lui faire comprendre le bien fondé de son action à mon égare.

- Tu as parfaitement raison Bertine. Je me mets en genou. Si tu veux, je me couche. Marche sur moi, fais tout ce que tu veux de moi. Je te comprendrai. Si je n’aide pas cette petite fille innocente, personne d’autre ne le ferra.

- Si. c’est vrai ce que tu avances mais pourquoi tu me l’as caché? J’ai été celle qui a favorisé son hébergement dans cette maison. Si elle a des problèmes chez son oncle, pourquoi tu ne m’as pas informé ? Je veux très bien te croire mais laisse-moi le temps s’il te plait. 

Papa avait peur que la nouvelle arrive dans les oreilles de l’Oncle Moussa. Maman Bertine est une femme qui aime se confier à ses copines parmi lesquelles figurait la marraine d’Aliman. Une fois celle-ci informée, elle passera la nouvelle à sa filleule qui à son tour transmettra l’information à son père Moussa. Il faut vite trouver une solution.

Dans la précipitation, j’appelai ma bienfaitrice à qui j’explique tout. Ensuite je lui demandai de joindre Maman Bertine pour la convaincre. Chose qu’elle fit mais hélas, Maman Bertine a fermé son téléphone cette nuit là. Il va falloir attendre le lendemain matin pour relancer son numéro.

Les coups de poings de Maman Bertine ont laissé des traces sur ma face. J’ai eu le visage enflé et des maux de tête qui ne m’ont pas permis de fermer l’œil. Je suis restée éveillée toute la nuit le cœur meurtri. Si mon Oncle Moussa dénonce Papa, que deviendrais-je ?  Il faut que je fasse tout mon possible pour empêcher maman Bertine de répandre l’information.

Le lendemain à 5h du matin, j’ai rappelé ma bienfaitrice. Elle attendit 06h pour joindre Maman Bertine.

- Excusez-moi Madame. C’est vrai, nous ne nous connaissons pas mais je souhaiterais vous parler.

- Qui êtes-vous ?

- Je suis la femme qui s’est occupée de Sofia après son accident.

- Et qu’est ce que vous avez à me dire ?

- Je suis informée de ce qui s’est passé la veille entre vous et Sofia. Je vous appelle pour vous éclairer sur la question. Je connais très bien cette fille à qui la vie joue un sale tour en ce moment. C’est vrai que je ne connais pas bien votre mari, mais selon l’explication de la petite Sofia, il n’est pas le genre d’homme à vouloir coucher avec une fille comme votre protégée…

Ma bienfaitrice a parlé pendant plus de trente minutes pour convaincre Maman Bertine. Pour conclure, elle ajouta.

- L’avenir de cette innocente orpheline est entre vos mains. Ne laissez pas le diable vous tromper et vous détourner de votre objectif, celui de rendre les autres heureux…

Les dernières paroles de ma bienfaitrice ont tellement touché le cœur de maman Bertine qu’après la conversation, elle s’est rendue immédiatement chez moi pour me présenter ses excuses.

- Maman tu n’as pas à t’agenouiller devant moi. Relève-toi. Tout ce qui m’arrive est certainement écrit quelque part. Je pense que c’est mon destin. J’ignore encore ce qui m’attend dans l’avenir. Pourquoi moi ? Qu’ai-je fais de mal pour subir un tel sort ? Suis-je en train de payer pour ce que mon défunt père a fait ? Je n’ai plus de force pour continuer Maman. Je suis épuisée, moralement épuisée. Je n’en peux plus…

Une fois de plus j’ai fondu en larme devant maman Bertine qui, toute confuse, elle aussi coula des larmes.

- Si je l’avais su, je t’aurais apporté mon soutien ma fille. Ton Papa me l’a caché de peur que notre voisin ne l’apprenne. D’une part il a raison. Ce qui est fait, est fait. J’espère que tu me pardonneras. Tu sais combien de fois je t’aime.

- Oui Maman je sais. Tu es pardonnée. Tu es pour moi une mère et je te comprends parfaitement.

Après notre échange, elle me remit de l’argent pour mes soins à l’hôpital et me promit de passer me voir régulièrement. A quelque chose malheur est bon, le dit-on en Afrique. En plus de Papa Diomandé, un autre soutien. Croisons les doigts pour ne pas que Tonton Moussa ne l’apprenne et fasse un scandale. 

De retour chez elle à la maison, elle tomba sur une scène de bagarre entre son mari et Tonton Moussa. Un employé de la maison a du vendre la mèche. Sans complexe aucun, Maman Bertine se rangea radicalement du côté de son mari et se dressa contre le voisin.

- Si tu es incapable de prendre en charge la fille de ton frère, laisse les autres le faire… C’est quoi ton problème ?

Surpris de la réaction de Maman Bertine, Ton Moussa lui dit.

- Ah bon ! je constate que c’est un complot familial. Je vais porter plainte contre vous et vous verrez…

- Va te plaindre où tu veux Moussa nous sommes fatigués, d’ailleurs pour te faciliter la tâche attend que je te donne le numéro du procureur de la république repliqua Maman Bertine…

Très en colère, Tonton Moussa quitta la maison de la Famille Diomandé en claquant la porte.

- Ne t’inquiète pas Diomandé. De toutes les façons, Moussa n’a pas de preuves contre toi. Il ne pourra rien faire. D’ailleurs il risque d’être confondu et je te promets chéri, je suis prête à tout mettre en œuvre pour que tout se retourne contre lui, lui dit sa femme.

Renversement de situation. Papa Diomandé ne comprend plus sa femme. Il n’était pas informé du coup de file de ma bienfaitrice. Tout pantois, il soutient quand même la position de sa femme en ces termes.

- Je suis désormais serein par ce que je n’ai rien à me reprocher moi...

Ils recevront plus tard une convocation du commissariat du 22e Arrondissement. Avant de s’y rendre, Monsieur et Madame Diomandé m’ont demandé  de les rejoindre. J’étais à l’hôpital et malheureusement, je n’ai pas pu. 

Arrivés au Commissariat, Papa et Maman Bertine ont été surpris de voir des voisins venir soutenir la plainte de Tonton Moussa.

- Voici les faits qui vous sont reprochés Monsieur Diomandé, s’exprima l’officier en charge du dossier.

- Je ne me reproche rien. Bien au contraire, je fais le travail de Moussa à sa place. Cette fille dont il réclame aujourd’hui la garde a été refoulée de la maison de son propre père que ce Monsieur occupe aujourd’hui. Je l’ai accueillie chez moi. Je l’ai soignée parce qu’elle a été victime d’un accident de route dans lequel tous ses parents ont péri. Elle avait beaucoup besoin de soutiens : soutien moral surtout…

L’officier  interrompit Papa Diomandé  tellement son intervention a pris du temps. Il avait beaucoup à dire. L’officier questionna Oncle Moussa à son tour.

- C’est vrai ce que Monsieur Diomandé a avancé ?

- Sans mentir oui mais ce Monsieur a d’autres intentions c’est pourquoi je ne veux pas que ma nièce reste chez lui.

- S’il la libère êtes vous prêts à assurer ses cours ?

Tonton Moussa a commencé à gratter sa tête sur laquelle il n’y avait aucun cheveux.

- Pas vraiment mais …

- Il n’y a plus débat, laissez ce Monsieur faire le bonheur de votre nièce si vous êtes incapable de l’assurer …

C’est à la fin de l’intervention finale de l’officier que je suis arrivée au commissariat avec quelques amis qui ont décidé de m’y accompagner. Cela ne m’a pas empêché de dire tout ce que j’avais sur le cœur sans qu’on ne me donne la parole. Tous ont été surpris de me voir agir pareillement malgré mon jeune âge. J’étais très en colère contre Tonton Moussa. 

A SUIVRE ...

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