• Secrets • { Reddie } •

• 04 : Sunflower •

• Let me inside, I wanna get to know you
I don't wanna make you feel bad
But I've been trying hard not to act a fool
My sunflower •

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Eddie était installé sur sa chaise de bureau alors que Richie touchait, ouvrait, lisait tous les objets d'Eddie. Il avait d'abord fait des commentaires sur les peluches d'Eddie, puis sur sa décoration en général, sur ses murs blancs et ses meubles bien dépoussiérés. Il faisait des remarques sur le "matériel médical" qui était posé sur le bureau de l'asthmatique, sur le nombre de flacons de désinfectant qu'il possédait et sur les pansements cachés dans une petite boîte bleue ciel.
Bien sûr, il avait aussi ouvert ses carnets et lu les pages à voix haute bien qu'Eddie lui avait demandé d'arrêter une centaine de fois. Mais Richie Tozier à toujours été très têtu et beaucoup trop curieux.

"- Tout le monde a trois vies : une vie publique, une vie privée et une vie secrète. Gabriel Garcia Marquez." Dit Richie en tenant le carnet avec des tournesols en couverture de l'asthmatique entre ses mains. "J'ai jamais entendu cette citation. Ça vient d'un film ?"

"- Richie je t'ai déjà dit d'arrêter de fouiller dans les carnets." Intervient Eddie en roulant ses yeux. "Viens plutôt t'asseoir et préparer le projet avec moi. Je vais pas tout faire tout seul." Étonnamment, Richie appliqua ses paroles en refermant le carnet et en le reposant sur le chevet du brun puis en prenant place à côté de lui.

Le bouclé observait ce que faisait Eddie, ça ressemblait à un plan pour la présentation orale. Il trouvait ça inutile, passer un oral n'est pas si compliqué et quoi qu'il arrive, le plan n'est jamais suivi.
"- Du coup t'as pas répondu à ma question."

"- Quelle question ?" Demande Eddie, visiblement agacé par le garçon qui n'arrêtait pas de parler et de le déconcentrer.

"- La citation, ça vient d'où ?"

"- Ça t'intéresse vraiment ?" Eddie regardait le garçon, les sourcils froncés et le visage exprimant un mélange de sensations. Le bouclé hochait la tête pour acquiescer. "Je l'ai lu dans un livre de Musso, la vie secrète des écrivains."

"- Je m'y connais pas trop en littérature."

"- Musso c'est un romancier français. J'aime bien la littérature française et j'aime bien ses livres. Je te recommande de les lire d'ailleurs."

"- Je vais essayer de retenir son nom alors. Ça changera de mes livres de science-fiction et de mes bd."
La chambre retrouva son silence initiale, on y entendait seulement le bruit du crayon d'Eddie noircir sa feuille. Richie observait la chambre du brun, encore. Et il l'observait. Il n'avait jamais vraiment fait attention aux tâches de rousseur qui parsemaient ses joues et son nez comme les étoiles dans le ciel. Il n'avait jamais remarqué la longueur de ses cils. Tout ce qu'il a toujours vu, ce que tout le monde a toujours vu d'Eddie, sont les choses évidentes, sa petite taille, sa maigreur, ses bananes. Mais aujourd'hui il l'observait vraiment, il voyait la véritable couleur de ses yeux, les reflets et les différentes teintes de marron, il voyait ses lèvres, roses à en paraître douces. Eddie a toujours été un beau garçon aux yeux de Richie, mais aujourd'hui il l'était encore plus.

Eddie sentait le regard de Richie posé sur lui et essayait tant bien que mal de ne pas rougir. C'est seulement au moment où le bouclé retournait fouiller dans sa chambre qu'il laissa ses joues s'empourprer.
Alors il attendit que ses joues refroidissent pour se retourner.
"- Je sais où je veux t'emmener pour la première semaine."
Le bouclé se retourna en reposant l'appareil photo qu'il observait.
"- Au Tony's. Comme t'es pas un mec facile, je t'emmène dîner."