Kilo-drames TOME II

Partie 17 - « Nid à problème »

Hey tout le monde !
Voici la suite.
Il ne reste plus que 3 parties before THE END !
Comme d'habitude, on se retrouve dans les commentaires.
Bonne lecture.

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Je pourrais partir et les laisser discuter. Je pourrais ne pas écouter leur conversation. Je pourrais même passer mon chemin. Je pourrais retourner à mes occupations. Mais je peux pas. Impossible de les laisser que tous les deux. C'est plus fort que moi ! Je veux savoir ce qui se passe. Ça me démange.

Il avait raison sur une chose : elle allait le retrouver si elle avait besoin de quelque chose. Ça doit pas être difficile pour une personne comme elle.

Elle vole. Pour faire ce qu'elle fait... il faut avoir le sens de l'observation et un sens de l'ouïe plutôt développé pour savoir quand attaquer. En gros, avoir le cerveau en ébullition à chaque instant. La kleptomanie c'est tout un art.

Avoir son talent et son physique permettrait d'ouvrir même la caverne d'Ali Baba. Elle n'a sûrement pas eu à se creuser les méninges, ni à dire une formule magique pour trouver son lieu de travail.

Djibril se lève. Il s'approche d'elle. Qu'est-ce qu'il fait ? Je commence à bouillir. Il va s'installer sur son bureau. Le fait qu'il se rapproche d'elle me donne envie de couper court à leur entretien.

Il lui tend un mouchoir...

L'un de mes collègues passe à côté de moi. Il m'analyse sans trop comprendre ce que je fais. Je me tiens droite et avec dignité pour ne pas qu'il s'imagine je ne sais quoi. Il disparaît.

- J'te rembourserais jusqu'au dernier centime.

- Je dois croire une voleuse ?

- T'as le droit de pas me croire mais... fais-moi confiance... tu me faisais confiance avant... et, je t'ai jamais menti Djibril.

- Avant t'étais pas cette femme que je reconnais pas.

- J'te jure sur mon fils que je te rendrais tout ce que tu me prêteras même s'il faut que je finisse plus bas que terre...

Qu'elle évoque leur passif m'a retourné le cœur. Elle est entrain de tenter le tout pour le tout pour l'émouvoir et obtenir son aide. D'un côté, elle me fait de la peine, de l'autre je la trouve très culotté.

- T'es au fond, tu peux pas finir plus bas.

- Je te rendrais ton argent. J'te jure sur mon fils que je te le rendrais si tu me le prêtes.

- Je m'en fou que tu me le rendes ou non. J'en ai rien à foutre de l'argent ! C'est pas le soucis ! Pourquoi tu t'es mis à te vendre pour vivre ? T'avais d'autres solutions. Pourquoi ça ?

Le silence traverse la salle. La question qui fait mal. Elle se lève. Je la sens très anxieuse. La réponse ne transperce pas la pièce. Elle recommence à pleurer. Ses sanglots se font de plus en plus fort. Elle tombe dans ses bras... :

- S'il te plaît... J'ai besoin de ton aide... s'il te plaît aide-moi... répète-t-elle la voix brisée par les larmes, tu vas m'aider à pas perdre mon fils hein ? Tu vas m'aider ?

Il y a un moment de flottement. Sa voix tremblote. Elle a cristallisé les lieux.

Djibril a sûrement senti ma présence. Ses prunelles sont brillantes. En le voyant sans réaction, elle se détache de lui. Il se déplace pour rejoindre sa place. Il s'éclaircit la voix. La gêne est au maximum. Sa tête pivote en ma direction.

J'entre. Elle essuie ses larmes. Je remarque un hématome sur son visage. Je ferme derrière-moi. Son état est déplorable... voire pitoyable. Je ne sais pas ce qui s'est passé mais elle semble avoir été battu.