Kilo-drames TOME II

Partie 22 : « Les battements de son coeur »

Je suis monté à bord d'un avion qui s'apprête à se crasher. Passagère, je ne sais pas comment m'échapper sans égratignure. Je suis coincée. Sans parachute, l'atterrissage risque d'être mouvementé.

Je ne sais pas ce que me veut le destin en cette fin d'année, mais ce qui est sûr, c'est qu'il est délibérément entrain de me faire vivre un cauchemar. Pire. Un parcours de combattant. Ayant perdu mes facultés de combattante, je ne sais pas comment passer toutes ses épreuves. J'aimerais fermer les yeux et me dire que rien de tout ça n'est entrain d'arriver. Ma vie était platonique ces dernières années. Il a fallu que j'aille à Londres pour qu'elle prenne un autre tournant. Je suis dans une mare boueuse dont j'aimerais me dégager.

Les avoir tous les deux au même endroit, au même moment me met mal à l'aise. Ce n'est pas une situation habituelle. Je ne suis pas armée pour ce genre d'éventualité !

Qu'ai-je fais au bon Dieu pour mériter un moment pareil ? Raaaaah ! Je vais devenir folle à force.

Pourquoi, au même moment, je dois tomber sur Djibril ? Celui que j'ai considéré comme mon présent rencontre mon passé. Non. Celui qui a l'air d'être mon présent rencontre mon passé. Comment formuler cette phrase ? Je vais finir par m'arracher les cheveux à cause de toutes ses réflexions !

La seule chose que je retiens c'est que mon passé et mon présent étaient, il y a quelques secondes, dans le même couloir.

Pourquoi je m'inquiète de la présence de Djibril ?

Notre relation est terminée. Depuis longtemps. Oui, mais, le Serpent qui vient de te mettre un ultimatum à l'instant, a mis son venin dans votre relation. Si on fait un retour dans le passé, la situation peut porter à confusion.

Je m'inquiète de la présence de Djibril par soucis de conscience.

Mon for intérieur le sait et n'hésite pas à me le faire savoir.

Même si Djibril l'a très peu montré, je sais que, lorsque Junayd était dans notre vie, il l'a très mal vécu. Même lorsqu'il est parti définitivement de nos vies, il a eu du mal. N'oublions pas que je l'ai laissé planté dans notre appartement sans rien lui dire et j'ai couru à l'aéroport. Ce jour-là, il a cruel à juste titre que je l'abandonnais pour le reptile qui semblait m'avoir charmé.

À mon retour, j'ai eu du mal à retrouver sa confiance. Mon intention a été mal interprété. Ce qui est parfaitement compréhensible. Après quelques jours on a réussi à communiquer. Je lui ai exposé ce que j'avais en tête en filant de cette manière. Il m'a exposé ses doutes me concernant. Et avec du temps et de la confiance, les choses se sont recollées. Doucement mais sûrement.

L'amour nous a bercé sur la mer agitée qui s'est offerte à nous.

- Leyäna, ma chérie, tu vas dans la cuisine préparer de quoi faire des crêpes ? J'te rejoins tout de suite.

- Oui ! J'avais envie de crêpes en plus ! On peut faire des cookies aussi ?

- Si tu veux.

- Bon, Papa travaille bien et pas de bêtises ! dit-elle en regardant son père.

Elle lui fait un bisou sur la joue avant de filer. La manière dont elle materne son père me fait toujours sourire.

Je suis maintenant seule avec Djibril. Il est silencieux mais pour très peu de temps. Je le connais. Il cherche ses mots. Il cherche comment tourner sa bombe avant de me la lancer... pour qu'elle m'explose bien à la figure.

- Il est de retour.

Sa phrase était simple et dépourvue d'émotions.

- Je sais pas... enfin... oui.