La Justice

Chapitre 15: Un mois déjà

Cela faisait bientôt un mois que Tésis vivait avec les deux oiseaux. Il n'avait pas revu ses parents dans ce laps de temps et ne comptait pas les revoir jusqu'à ce qu'ils signalent sa disparition. Il était presque sûr qu'ils ne le feraient pas, ils préféraient se faire discrets, et cela arrangeait bien le jeune chat.

Durant ce presque mois, la relation entre les trois occupants de l'appartement n'avait pas réellement évoluée. Il y avait bien eu quelques baisers volés par ci par là, mais rien de plus et jamais à trois.

Tésis avait fini par s'habituer au rythme de vie étrange des employés de la Justice, il arrivait même à faire des nuits complètes sans être réveillé par les allés et venus des deux oiseaux.

Quant aux deux volatiles, ils prenaient leurs temps pour intégrer le munchkin dans leur vie quotidienne. Ils ne voulaient pas le brusquer et le faire fuir, ils attendaient que leur quotidien devienne le sien pour passer à l'étape supérieur, ce qui arriverait bientôt.

Tésis avait revu et subi les moqueries et remarques déplacées de Edeur et toute sa bande, mais avait réussi à passer outre grâce aux attentions de Erneul et Leurmé, qui se faisaient plus doux encore en le voyant revenir en larmes ou la queue basse.

La fin des études pour tous était proche, et Tésis redoutait de plus en plus le jour de la mise en commun des affectations. Il vouait désormais une confiance quasi absolut en Leurmé, mais avait peur que les autres chefs de castes ne le suivent pas dans son refus d'envoyer le joli petit chat que tout le monde disait qu'il était travailler en tant que courtisan. Après tout, certains des chefs devaient bien aller dans des bars de temps à autre, et peut être que Tésis leur plairait assez pour qu'ils aient envi de l'y retrouver.

Heureusement, Erneul avait un talent pour la déduction et faisait toujours tout pour faire oublier l'arrivée des affectations au jeune félin quand il venait à trop y penser.

Tésis était justement en proie aux doutes quand Erneul entra dans l'appartement. L'aigle lisait dans ses gestes et expressions aussi bien que sur une projection, et quand il posa ses yeux sur lui, il remarqua sa queue qui fouettait l'aire énergiquement et son doigt qui pianotait la table dans laquelle il regardait. Il savait depuis peu que le chat était doué dans ces études, ce n'était donc pas la leçon qu'il lisait qui le mettait dans cet état.

L'oiseau passa discrètement derrière le dos du chat qui ne l'avait pas entendu arriver, trop absorbé par ses pensées. Il sursauta en sentant deux bras passer autour de son cou et se croiser sur son torse, il tourna la tête et sourit à Erneul qui lui souriait déjà. Le rapace posa ses lèvres sur le front du chat et y resta quelques secondes, attendant les doux ronronnements qui vinrent rapidement, avant de les décoller et les replacer sur le nez du félin qui ferma les yeux et rit doucement.

Ils allèrent tout les deux s'asseoir dans le canapé en attendant le retour de Leurmé, qui avait de moins en moins de temps libre. Tésis posa la tête sur l'épaule de l'aigle qui lui raconta sa journée en l'entourant de nouveau de ses bras.

Il était tard quand l'albatros rentra, mais les deux autres l'avaient tout de même attendu pour qu'ils puissent manger tous ensemble. Leurmé, qui chérissait les moments passés avec ses compagnons, les embrassa passionnément tout les deux, surprenant le chat qui s'était habitué à ses tendres baisers.

Erneul et Leurmé s'enlacèrent et Tésis se retrouva agréablement piégé dans leur étreinte. Décidément, cette vie en compagnie des deux volatils était celle qu'il voulait vivre.