Chapitre 16: Amour

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Le jour des affectations était le lendemain et Tésis en craignait l'issu. Leurmé et Erneul avaient promis qu'ils seraient rentrés pour le soir, afin de ne pas laisser le munchkin seul avec ses peurs toute la nuit.

Le jeune chat sortit de l'établissement d'enseignement la tête basse en se mordillant la lèvre inférieur. Edeur avait été exécrable, sûrement à cause des affectations qui seraient divulguées le lendemain soir, après la réunion des chefs de castes.

Il continua de marcher sans même y penser vers l'appartement, mais s'arrêta sur le pont qui avait vu sa rencontre avec Erneul. Cet instant qu'il chérissait ne pris malheureusement pas le dessus sur ses doutes à propos de son futur. Il repartit donc sans conviction vers le quartier des rapaces.

Il avait tellement imaginé se que serait sa vie si Leurmé échouait à faire changer son affectation qu'une pensée plus désagréable que les autres avait mûrie: pourquoi les deux oiseaux le garderaient-ils près d'eux si son travaille consistait à tenir compagnie, voir plus, à d'autres? Être abandonné par ceux qui l'avaient recueilli serait certainement aussi dur que d'apprendre qu'il deviendrait courtisan, voir même plus.

Tésis ne savait pas s'il pouvait se considérer comme leur amant, après tout, ils n'avaient fait que s'embrasser et il était certain qu'ils ne s'arrêtaient pas à cela quand ils étaient seuls tout les deux.

Le jeune chat atteignit l'immeuble, perdu dans ses pensées sombres et entra dans l'appartement grâce à sa puce qui était désormais enregistrée. Il fut étonné de voir l'aigle et l'albatros, discutant l'un en face de l'autre sur le canapé, leurs ailes prenant l'espace restant.

Ils tournèrent la tête à l'unisson quand Tésis marcha dans leur direction. Leurmé sourit tendrement et Erneul lui fit signe de les rejoindre. Le chat déposa son sac au sol et les rejoignit d'un pas incertain. Il voulait leur poser la question qui lui brûlait les lèvres mais redoutait la réponse. Il s'assit entre ses deux compagnons sans les regarder, gardant la tête basse.

Erneul était heureux de voir son chat mais sentait que quelque chose n'allait pas, autre que ses doutes quant à son affectation. Il leva la main et caressa ses oreilles qui se rabattirent sur sa tête pour le laisser faire. Tésis ferma les yeux et ronronna, mais garda la tête baissée et une expression étrange sur le visage.

- Tu as salué tous tes professeurs aujourd'hui? Tenta-t-il pour essayer de comprendre ce qui l'inquiétait tant, le dernier jour de cours obligatoires est souvent assez fort en émotions.

Tésis se contenta de hocher la tête, gardant obstinément le regard vers le sol. Erneul enleva sa main de ses cheveux et Leurmé pris la suite des caresses. Même si le jeune chat avait arrêté de ronronner, ils savaient qu'il aimait leurs attentions.

L'aigle, par manque d'idées, finit par attraper la tête de Tésis dans ses mains et la lui relever pour le regarder droit dans les yeux. Il avait plus ou moins compris que le problème était lié à eux deux mais ne savait pas quelle en était la nature.

Une larme coula paresseusement sur la joue du chat qui ne quittait plus le rapace des yeux. Leurmé se figea quelques instants dans ses cheveux, puis descendit sur son cou qu'il caressa du pouce de manière réconfortante.

- Que t'arrive-t-il? Demanda Erneul, son inquiétude grandissant de secondes en secondes, si nous avons fait quelque chose qui t'a rendu triste dit-le-nous, je t'en pris, je n'aime pas ignorer se qui te chagrine.

Tésis vit dans les yeux de l'aigle toute la sincérité de ses paroles et se décida, maladroitement, à parler:

- C'est juste que... je ne sais pas si... est-ce que je peux dire que... enfin qu'on est ensemble? Tous les trois?

Erneul expira tout l'aire de ses poumons et Leurmé sourit tendrement à son aigle qui lui avait lancé un regard presque perdu avant de venir embrasser amoureusement le cou du chat.

- Oui, nous sommes ensembles, répondit Erneul après avoir repris contenance, nous sommes en couple, enfin trouple, ou triade, ou peu importe comment on appelle ça.

- Ça... enchaîna timidement Tésis, veut dire que vous m'aimez?

- Évidemment, répondirent les deux oiseaux en cur.

Tésis rit de joie, des larmes coulant sur ses joues. Les deux autres le prirent dans leurs bras, attendris.

Le garçon pleura encore quelques instants et les oiseaux le caressèrent patiemment en attendant qu'il se calme.

- Je vous aime aussi, laissa-t-il entendre entre deux sanglots.

Et ils le couvrirent de baisers.

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Bonjour/Bonsoir petits ou grands lecteurs ! Comme vous l'avez remarqué, ou pas, je n'ai publié qu'un chapitre cette semaine. La raison est simple: je suis en vacance! Le rythme de publication risque donc de changer un petit peu pendant cette période.

Merci de lire mes écrits et passez tous une bonne journée/soirée/nuit et de bonnes vacances, pour ceux qui sont en vacances bien sûr.

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