Chapitre 6: L'appartement

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Tésis trouva l'endroit tout à fait charmant. Ce qui semblait être le salon possédait des meubles raffinés et minimalistes sans être surchargés. Le coin où ils se trouvaient possédait un canapé qui, pour le chat, semblait beaucoup trop confortable et devant celui-ci, un mur blanc qui coupait légèrement la pièce et qui devait servir à séparer le salon de la cuisine ainsi qu'à projeter. Le fait qu'il y ait une cuisine prouvait que Erneul vivait bien et avait un bon travail. La pièce semblait pouvoir contenir à elle seule tout l'appartement du chat.

La porte par laquelle ils étaient passés n'était pas l'entrée principale, Tésis se sentait privilégié d'avoir pu passer par l'entrée secondaire dès sa première visite.

- Tu veux prendre une douche? Commença l'aigle en se dirigeant vers la cuisine. Après je t'installerai un endroit où tu pourras dormir.

Erneul n'avait pas vraiment prévu qu'il n'y avait qu'un seul lit dans l'appartement, plutôt grand serte. Mais il n'était pas question qu'ils dorment ensemble, il prendrait le canapé s'il le fallait.

Voyant que Tésis ne bougeait pas et le regardait avec la tête penchée, il compris qu'il avait failli à ses devoirs d'hôte.

- Excuse-moi, je t'y emmène tout de suite. Je t'apporterai des vêtements propres, même si je pense que la taille ne sera pas vraiment la tienne.

Tésis suivit le rapace qui l'emmena dans la salle d'eau. Elle était aussi grande que sa chambre et rien que la cabine de douche devait faire la moitié de la pièce. En dehors de celle-ci, ne se trouvaient qu'un robinet et une ventilation sur le plafond.

-Il faut de la place pour ne pas se sentir à l'étroit avec des ailes, commenta Erneul qui avait remarqué l'aire surpris du chat.

Tésis regarda le bel aigle, et plus particulièrement ses ailes. Elles étaient majestueuses, même pliées ainsi, et les reflets que laissait paraître la lumière murale leur donnait une allure divine.

Tésis commença à battre l'aire de sa queue sans s'en apercevoir. C'est le petit rire attendrit de l'aigle qui le détourna de sa contemplation et le fit rougir.

Erneul trouva le chat encore plus adorable maintenant, le rouge qui apparut temporairement sur ses joues était beaucoup plus beau que le bleue à sa tempe. Avant de pouvoir se retenir, il gratta le bas de l'oreille du jeune garçon qui poussa sa tête vers sa main en ronronnant. Que ce son semblait doux à ses oreilles!

Il se décida à le lâcher avant qu'il n'ait envie de le toucher plus. Il partit dans sa chambre et pris ce qu'il avait de plus petit dans son armoire pour revenir le donnait à Tésis. Quand il entra de nouveau dans la salle d'eau, le chat était en train de se battre avec son haut pour réussir à l'enlever. L'aigle trouva la scène amusante et pris le temps de poser délicatement les habits sur le bord du robinet avant de venir l'aider.

A deux, ils vinrent à bout du tissu qui finit au sol. Maintenant que le chat était torse nu, le rapace pouvait voir l'ampleur de ses blessures. Ce qui ne lui plut pas du tout.

Voyant que le regard de son hôte s'assombrissait, Tésis essaya de se cacher du mieux qu'il put avec son bras valide.

Le mouvement que fit le chat blessé ne plut pas non plus à l'aigle qui lui pris son bras sèchement avant de venir contraster son geste par de douce caresses au niveau des bleues. Il voulait vérifier que les blessures n'étaient pas trop graves, il appuya donc un peu dessus. Le miaulement plaintif qu'il entendit lui serra désagréablement le cur.

Il lâcha le garçon qui le regarda sans dire un mots. Il le pris dans ses bras avec toute la douceur dont il était capable et lui caressa le dos et la tête.

Le chat se laissa couler dans son étreinte et se mit de nouveau à ronronner, lui qui ne le faisait que rarement. La proximité de leurs corps éveilla quelque chose de nouveau en lui qu'il préféra laisser de côté pour profiter du moment. Erneul s'éloigna de lui bien trop vite à son goût et le laissa seul en lui disant de l'appeler s'il avait besoin de lui.

Tésis alla dans l'immense cabine et actionna le processus de lavage. Il repensa à son premier vol, aux sensation que lui avait fait ressentir Erneul, aux caresses, aux baisers, à cette sensation de bien être qu'il avait ressentit. Il regarda son entrejambe qui avait commencé à se tendre et demanda plus d'eau froide en espérant que tout s'arrêterait là.

Il ne devait pas se faire d'illusions, il n'était qu'un chat errant dont le bel aigle avait eu pitié. Il n'était qu'un petit être fragile qui avait besoin d'aide pour régler ses problèmes. Bon sang, il ne voulait pas qu'il pense ça de lui! Dorénavant il sourirait, il rigolerait devant lui. Il se comporterait bien, comme ces parents voulaient qu'il le fasse.

Il chassa d'un geste symbolique de la main cette pensée. Peut-être ses parents finiraient-ils par le chercher, au bout de quelques jours sans nouvels.

Il sortit de la cabine, se laissa sécher et enfila les habits que Erneul lui avait laissé. Puis il alla rejoindre l'aigle qu'il pensait trouver dans le salon.

Quand il vit Tésis revenir, l'oiseau étouffa un sifflement appréciateur. Les habits qu'il lui avait laissé étaient beaucoup trop grands pour lui et une de ses épaules était visible, une épaule sans bleues. Il était à tomber. Il secoua la tête avant d'avoir d'autres pensées bien moins appropriées.

- Il n'y a qu'un lit donc je prendrai le canapé pendant la journée, dit-il pour s'occuper l'esprit.

- Inutile, je vais le prendre, répondit le chat, il fait la même taille que mon lit de toute façon.

Tésis essaya de sourire du mieux qu'il put et le résultat dû être convaincant car le rapace lui sourit en retour.

- Je reviendrai certainement après que tu sois partit demain, alors reviens ici demain soir, s'il te plaît.

La voie de Erneul était si douce que le chat ne put qu'acquiescer.

Ils installèrent ensemble des couvertures sur le canapé et le petit chat se mit en boule dessus en souhaitant bonne nuit à son hôte. Erneul voulut lui caresser la tête une dernière fois mais se retint et parti se doucher, puis s'en alla après avoir vérifié que le chat dormait.

Tésis fut réveillé par quelque chose, il était trop ensommeillé pour savoir quoi mais un bruit dans l'appartement fit se dresser une de ses oreilles. Il était le milieu de la nuit, Erneul était au travail. Il y avait un intrus.

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