La Justice

Chapitre 7: Amant

Leurmé rentrait d'une réunion qui avait commencé en milieu d'après-midi et qui venait de se finir. Tout se qu'il voulait en cet instant, c'était retrouver son lit avec, si possible mais il en doutait, son amant à l'intérieur. Il se débarrassa de sa veste de costume et commença à déboutonner ses manchettes. Il allait se diriger vers la chambre quand il repéra une forme sur le canapé du salon. Il tourna la tête et vie un jeune chat emmitouflé dans une couette qui lui cachait la moitié du visage.

Tésis resta immobile en espérant que l'intrus ne le verrait pas. Les lumières s'étaient allumés automatiquement sur le passage de l'inconnu qui semblait bien connaître les lieux.

Il sentit une main sur son visage qui saisit la couverture et la plia de manière à se qu'il soit visible. Il se décida alors à ouvrir les yeux, faisant bien comprendre à l'intrus qu'il l'avait réveillé. Ses yeux verrons se dirigèrent vers le visage de l'homme qui, à première vue, n'avait pas l'aire mal intentionné.

La personne debout en face du chat portait le costume de la Justice qu'avait aussi Erneul, et ses ailes blanches aux bouts plus foncés prenaient encore plus de place que celles de l'aigle. L'oiseau avait par ailleurs l'aire bien plus grand que ce dernier.

Tésis décida de se lever pour détailler son visage et dû lever la tête pour pouvoir le regarder. Il pouvait passer pour un jeune enfant à côté de lui et cela ne le rassurait pas. Son visage était aussi pâle que le sien et ses yeux aussi bleues que son il gauche. Il possédait une mâchoire carrée et des cheveux longs et blancs comme ceux de Erneul mais tachetés de gris.

Tésis baissa le regard le plus rapidement possible et voûta ses épaules en aplatissant ses oreilles dans ses cheveux. Cet homme était intimidant de par sa taille et sa prestance. Le jeune garçon se tendit quand il sentit une main se poser sur son épaule, puis se relâcha quand elle vint gratter le bas de son oreille qui se redressa.

Cette grande main pouvait faire des choses assez agréables.

- Tu es Tésis, nest-ce pas? Commença l'inconnu, je m'appelle Leurmé, je suis le compagnon de Erneul. Il m'a beaucoup parlé de toi, un peu trop même.

Tésis se décomposa à l'entente de ses mots. Son compagnon, hein? Alors il avait raison, Erneul était déjà pris.

A cet instant, tout ce que voulait le garçon c'était partir le plus loin possible de cet endroit. L'odeur de l'aigle qui y flottait lui mettait les larmes aux yeux, larmes qu'il retint avec rage. Ce n'était pas en pleurant qu'il allait régler ses problèmes.

- Je suis désolé de m'être imposé chez vous, énonça-t-il, je devrait partir.

Il allait se diriger vers la sorti et prendre ses affaires quand il fut bloqué par le grand corps de l'homme.

- Ta présence ne me dérange pas, au contraire, reste.

Tésis garda les yeux au sol et pinça les lèvres. Il était gentil en plus d'être beau, pas étonnant que Erneul l'aime. Avant qu'il ne puisse l'en empêcher, une larme coula sur sa joue. Il allait l'essuyer quand une grande main se posa sur sa joue et lui releva la tête.

- Tu es adorable quand tu pleures mais je préférerais te voir sourire, peux-tu faire ça pour moi?

Le compliment plus que la demande lui étira le coin des lèvres où d'autres larmes vinrent se poser. Stupide chat, à quel point pouvait-il paraître pathétique pour qu'un inconnu le réconforte, encore.

- Tu as besoin de sommeil, petit munchkin, et tu dois dormir dans un vrai lit, dit le grand oiseau.

Il attrapa ensuite le chat en passant un bras sous ses genoux et un autre sous ses épaules, en faisant bien attention à son bras abîmé. Il le souleva et l'emmena dans la chambre. Pendant tout le trajet, il observa la petite main qui s'était agrippé à sa chemise noir, et la trouva mignonne sans être enfantine.

Il déposa le chat sur l'immense lit et s'y allongea à son tour. Pour éviter qu'il ne tente de partir pendant le reste de la nuit, il passa un bras sur son ventre.

- Ne pense plus à rien, dors, commanda-t-il avant de fermer les yeux.