Chapitre 3: La Punition

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Les deux félins entrèrent dans l'immeuble après avoir été invité à le faire par un tigre peu amical. L'intérieur était éblouissant, partout où Tésis tournait la tête, il y avait des objets dorés posés sur des meubles d'un bleu royal. Ce n'était que l'entrée de l'immeuble des lions mais déjà on pouvait apercevoir touts les privilèges qu'ils avaient à faire parti d'une espèce aussi puissante. Jamais la famille de Tésis n'aurait pu payer la moitié de ce qu'il y avait dans cette pièce. Il se répéta encore un fois que ce n'était que l'entrée et ses yeux ainsi que sa bouche s'ouvrirent tandis que ces oreilles s'affaissaient légèrement sur sa tête.

Même avec un poste haut placé dans la Justice il ne pourrait pas se payer ce diamant incrusté dans le tiroir de la table devant l'ascenseur.

Penser à la Justice le fit se souvenir d'un être qu'il aurait aimé voir en se moment même. Il aurait aimé le voir à la place de Edeur, tenant sa nuque de manière possessive, un doux sourire plaqué sur le visage et ses ailes soyeuses lui chatouillant le bras pendant qu'il marchait. Étaient-elles vraiment si douces, ces ailes? Il aurait tant aimé le vérifier.

L'ouverture des portes de l'ascenseur devant lui le ramena à la réalité. Il ne s'était pas aperçu qu'ils étaient déjà arrivés. Il sentit encore la main du lion sur sa nuque et cela commença à le déranger. Il ne voulait pas de cette main rugueuse et noueuse, il voulait celle douce aux longs doigts fins qu'il avait tant aimé sentir contre sa peau. Il fut soulagé de sentir l'intruse partir mais se tendit quand il compris pourquoi.

- Tu dois entrer tout seul, père ne veut voir que toi, annonça Edeur avec un sourire en coin.

Tésis n'aimait certainement pas le jeune lion, mais ce retrouver seul devant son père, chef de sa caste, lui glaçait le sang. Il pris une inspiration profonde sous l'il satisfait de Edeur avant de rentrer courageusement dans la pièce, ses oreilles aplatis témoignant de sa terreur.

Il referma la porte derrière lui et observa la décoration de la pièce, surtout pour penser à autre chose que la personne assise devant le bureau central.

La pièce était encore plus luxueuse que l'entrée de l'immeuble. Les murs et le mobilier étaient tous, partiellement ou entièrement, du même bleu qu'il avait vu plus tôt. Les dorures des meubles étaient plus nombreuses et plus brillantes que plus bas. Tésis trouvait la pièce surchargée, trop tape à l'il et le bureau lui semblait trop petit pour étaler convenablement la paperasse.

Après avoir fini sa critique de la pièce, il regarda l'homme qui le regarda en retours. Ces yeux étaient plissés, ses oreilles tendues, ses mains croisées et le bout de sa queue beige finit par une touffe noir s'agitait au dessus du bureau. Il devait bien avoir le double de son âge et de son poids, alors Tésis baissa les yeux et attendit sagement qu'il commence à parler.

- Tu n'es qu'un petit chat sans valeur, un munchkin qui plus est, croyait-tu pouvoir insulter une espèce aussi influente que la notre sans en assumer les conséquences?

Tésis bredouilla un «non» qui ressemblait plus à un gémissement qu'à un mot.

- Tu es en dernière année, le choix de ton affectation aura lieu à la fin du mois.

C'était plus une affirmation qu'une question mais le jeune chat hocha frénétiquement la tête tout de même. Il ne comprenait pas pourquoi il lui demandait cela, et il ne voulait pas chercher à comprendre.

- Tu es plutôt mignon, je suis sûr que le Divertissement serait ravi de t'avoir.

Tésis releva brusquement la tête. Ce compliment lui avait glacé le sang et le sourire qu'il vit sur les lèvres du lion le pétrifia totalement. Il ne voulait pas, il ne pouvait pas, tout mais pas ça.

- Tu comprend vite, tu as l'air intelligent, dommage. Je suis sûr que tu feras un très bon courtisan, il y a justement un bar qui en cherche un.

- Non! Pitié! Pas ça! Implora Tésis, des larmes commençant à couler sur ses joues. C'est de mon avenir dont il est question! Ce n'était qu'une saute d'humeur, pitié.

- Je suppose que tu feras plus attention à ton humeur dorénavant, dit le lion avec un air satisfait, sors maintenant, j'ai du travail.

Et il pris un papier qu'il commença à lire sans plus faire attention au chat qui continuait de pleurer. Tésis essaya en vint de sécher ses yeux à l'aide de sa main valide et reparti la queue entre les jambe et la tête encore plus basse que quand il était entré.

Edeur l'attendait toujours devant la porte du bureau et eut l'air satisfait de le voir dans cet état. Tésis se laissa docilement raccompagner jusquà l'entrée de l'immeuble. Il se retrouva seul devant la demeure des lions et essuya encore une fois ses larmes, il ne devait plus y penser, au moins jusqu'au soir.

Sa journée de cour continua comme d'habitude et il força son esprit à ne pas se laisser distraire par de sombres pensées. Malgré ses efforts il ne put se résoudre à aller au Réfectoire, il n'avait pas faim.

La dernière heure de cour se termina et il put rejoindre le pont qu'il aimait tant, marchant sous le soleil couchant. Ce pont reliait la cité des félins à celle, plus grande, des oiseaux. Il s'asseyait là quand il ne voulait pas rentrer ou quand il était triste.

Il repensa à la discution qu'il avait eu avec le chef de sa caste et les larmes revinrent envahir ses yeux. Il ne voulait pas passer sa vie dans un bar à séduire des clients qu'il ne pourrait pas choisir, ou refuser. Il ne voulait pas se faire déflorer par un homme un peu trop ivre qui se ficherait bien de son consentement. Non, il ne voulait pas ça, tout mais pas ça.

Quelqu'un s'assit à côté de lui, le faisant sursauter. Il se tourna vers l'aigle qui le regardait avec tristesse et sauta dans ces bras en sanglotant dès qu'il eu la certitude que c'était bien lui. Les bras de Erneul se refermèrent sur son petit corps et sa main vint caresser ses oreilles et sa tête.

- Du calme, du calme, voilà, j'espère que je ne te verrai pas pleurer à chaque fois qu'on se rencontrera.

Tésis se blottit plus encore dans les bras de l'aigle qui le serra en retours, essayant de lui témoigner son réconfort.

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