Chapitre 2: Visite Médicale

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Tésis s'était attendu à pire, au yeux de ses parents qui prônaient la soumission et l'obéissance, un manque de respect comme celui dont il avait fait preuve devant une personne haut placée dans la caste aurait bel et bien dû valoir la peine de mort. Mais il s'en tirait avec seulement des bleues et un bras cassé, il avait même réussi à ne pas réveiller ses frères et surs avec ses miaulement de douleur. Il avait su gérer ses parents, ne lui restait plus qu'à subir le courroux de la famille qu'il avait insulté et l'affaire serait, à ses yeux, réglée.

Il dormi peu cette nuit là et pensa beaucoup à Erneul, il s'imaginait discuter encore avec lui, lui prendre le bras, le toucher. Il partit de chez lui tôt le lendemain pour passer voir le médecin avant d'aller en cours. Il arriva dans la clinique, vide à cette heure où les espèces nocturnes et diurnes se relayaient, et se dirigea par habitude vers le cabinet du docteur Verpé qui lui souris tristement en le voyant arriver. Il avait l'habitude de voir débarquer de temps en temps Tésis pour faire soigner ses blessures, dont il n'avait aucun doute de la provenance.

Le médecin fit asseoir son patient et commença à l'examiner avec des gestes mécaniques, forgés par l'habitude. Quand il eut finit, il écarquilla les yeux et ses oreilles couchées trahirent son inquiétude.

- Tu as l'os du bras droit fracturé et des bleues un peu partout sur le corps, énonça-t-il d'une voix blanche. D'habitude je ne dis rien, mais là c'est vraiment grave, j'appelle la Justice.

- Non! Cria-t-il en se levant. C'est inutile, j'ai bientôt dix-huit ans, on va m'assigner un travaille ou des études à faire et je ne verrai plus mes parents.

Tésis savait qu'il devrait retourner les voir de temps à autres, pour faire bonne mesure, mais il ne voulait pas inquiéter plus Verpé. Si ses parents étaient déclarés coupables et emportés par les Etriens, ses frères et surs se retrouveraient seuls et seraient pris en charge par la Justice. Il ne voulait pas que cela arrive.

Le médecin ne savait plus quoi faire, les parents de Tésis allaient finir par le tuer. Il ne pouvait rien faire d'autre que prévenir la Justice et le garçon refusait. Il ne voulait plus que le jeune munchkin revienne avec des os cassés. Il avait fini par beaucoup l'apprécier le petit chaton apeuré qui était venu le trouver pour lui demander, en pleurant, de le soigner. Le temps avait passé et les marques sur son corps s'étaient aggravées, mais désormais il était là pour panser ses blessure.

- Je te fais tes bandages et tu pourras partir, mais pas de folies, compris?

- Oui Verpé, je te le promet.

Le jeune munchkin reparti de la clinique après une caresse paternel de la part du médecin sur sa tête qui le fit ronronner.

Il arriva en cours avec une dizaine de minutes de retard, frappa à la porte et entra sans attendre de réponses. Le professeur fronça les sourcils mais ne fit aucune remarques et continua de parler. Il avait déjà deviné la raison de ses bleues fréquents, comme beaucoup d'autres professeurs, mais il était trop peureux pour parler. Ce fichu dogue allemand se faisait tout petit devant un élève un peu trop difficile alors il ne risquait pas de comparaître en tant que témoins pour une affaire de violence familiale devant la Justice.

Tésis passa l'heure à regarder la plus grande tour de la ville par la fenêtre. C'était là qu'il travaillait, cet aigle qui hantait son esprit depuis la veille au soir. Le jeune chat se pris à rêver d'être affecté à des études de droit, il n'était pas stupide donc il en était normalement capable. Et puis, quand il travaillerait enfin là-bas, il pourrait peut être le croiser au détour d'un couloir...

La sonnerie retenti, le ramenant à l'instant présent. Il se dépêcha de ranger ses affaire dans son sac, il avait fait exprès d'en sortir peu, et se précipita vers la sorti tout en ayant l'air naturel. Malheureusement pour lui, Edeur et toute sa bande l'attendait déjà dans le couloir.

- Alors comme ça papa et maman chat ont déjà fâchée le petit matou? Commença-t-il d'une voix exagérément douce. Navré de t'annoncer que tu vas quand même devoir me suivre jusqu'au préfet de la cité félin.

Tésis n'avait jamais vraiment espéré pouvoir y échapper, mais il fut tout de même déçu. Il avait deux heures de libre avant son prochain cours, c'était largement suffisant pour aller voir le père du jeune lion et revenir en classe.

Il se laissa donc conduire par Edeur en direction de l'ascenseur qui les mènerait au rez-de-chaussé. Pendant qu'il marchait, il voyait les têtes se tourner sur son passage, les oreilles se dresser de curiosité et les queues battre l'air d'anxiété. L'étage de l'immeuble d'apprentissage où ils se trouvaient était, à cette heure, fréquenté uniquement par des félins. Cela voulait dire que chacun ici savait où ils se dirigeaient et pourquoi.

Le munchkin et le lion entrèrent dans l'ascenseur, il n'était pas très grand. Tésis regardait les étages défiler sans vraiment y prêter attention, il ne voulait pas imaginer ce qui l'attendait et le sourire en coin d'Edeur ne lui inspirait pas confiance.

Ils arrivèrent en bas et le lion saisit le chat par la nuque pour le guider et asseoir son autorité. Tésis ne put s'empêcher de trouver cela puéril.

Ils marchèrent comme cela jusqu'au quartier des grands félins, des passants se retournant parfois sur leur passage en écarquillant les yeux. Ils s'arrêtèrent devant le plus grand immeuble du quartier et Edeur sonna à la porte. Tésis ne devait penser à rien, surtout pas aux genres de punitions qui pouvaient l'attendre.

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