Chapitre 10: Cadeaux

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Tésis passa l'une des meilleurs nuits qu'il n'ait jamais fait. Le départ de Erneul quelques heures après qu'il se soit endormi l'avait réveillé mais il s'était rendormi presque immédiatement après que Leurmé ait prit la place de son compagnon dans son dos.

Tésis émergea d'un sommeil lourd au petit matin, il était désormais seul dans le grand lit. Leurmé avait dû partir au milieu de la nuit pour ce rendre à la réunion dont il avait parlé.

Le chat décida de ne pas traîner plus que nécessaire dans l'appartement vide. Il remarqua, quand il entra dans le salon, des habits posés sur la table ainsi qu'un mot écrit à la vas vite. Il s'empara du papier et analysa l'écriture, se demandant si c'était celle de l'aigle ou de l'albatros. Ne trouvant pas sa réponse, il se décida à lire le mot.

Les habits étaient pour lui et les deux oiseaux ne rentreraient que tard le soir car ils devaient tous deux s'occuper d'une affaire compliquée, celui qui avait écrit lui demandait de rentrer sans trop de détours pour éviter les ennuis avec d'autres oiseaux curieux.

Tésis sourit et alla enfiler les vêtements dans la salle d'eau. Il se passa un peu d'eau sur le visage pour essayer de mettre de l'ordre dans son esprit brumeux. Les habits étaient basiques: un simple pantalon plutôt ample avec un haut assez ajusté. Le tout lui allait vraiment bien et il partit en cours heureux des attentions qu'il avait reçu.

Avant d'aller en classe, il passa comme à son habitude au Réfectoire pour manger dans l'herbe sous le soleil du matin puis alla en cours, toujours avec un sourire léger aux lèvres.

Tésis, ayant oublié qu'il ne devait pas traîner dans l'établissement d'enseignement en se moment, pris son temps pour ranger ses affaires. C'était de toute façon son dernier cours de la journée et heureusement car le chat n'aurait put se concentrer plus longtemps sur ses professeurs. Il n'arrivait pas à arrêter de penser aux deux oiseaux qui l'aidaient et qui semblaient beaucoup apprécier sa compagnie, se qui était réciproque. Tout s'était passé vite entre eux mais ce n'était pas lui qui allait s'en plaindre.

Il sortit de la salle de classe en pensant à la nuit qu'il avait partagé avec Erneul et Leurmé quand une tête familière apparut dans son champs de vision. Une tête qui appartenait à quelqu'un qu'il aurait aimé ne jamais revoir et oublier totalement.

Edeur, seul pour une fois, venait de lui bloquer la route et semblait vouloir lui faire perdre le sourire qu'il avait gardé aux lèvres. Il s'approcha trop près du chat en l'écrasant de toute sa hauteur. Pour ne pas paraître complètement soumis, Tésis devait lever haut la tête pour regarder son camarade dans les yeux.

- Mon père m'a dit se qu'allait être ta punition, annonça le lion sans préambules, tu n'arrêtes pas de sourire alors tu dois en être heureux. C'est vrai que maintenant que j'y pense, tu ferais une très belle pute.

Tésis se pétrifia, il avait presque oublié la raison qui l'avait amené à pleurer et demander l'aide de Erneul le soir de leur deuxième rencontre. Il aurait d'ailleurs préféré ne pas s'en rappeler, ou du moins pas de cette manière et pas avec cette personne.

Edeur s'approcha encore du petit chat qui n'osait plus bouger. Il se colla à lui et lui agrippa les fesses pour faire se toucher leurs entrejambes. Tésis sentit le frisson de dégoût le parcourir tout entier et il poussa un miaulement étrange qu'il n'arriva pas à qualifier lui-même.

- Ouais, répondit Edeur à ses propres interrogations, c'est un beau petit cul de pute.

Et il lui claqua les fesses, assez fort pour que le munchkin ait mal, avant de les malaxer de manière complètement indécente et déplacée par rapport au lieu dans lequel ils se trouvaient. Il en profita aussi pour toucher sa queue qui était statufiée comme le reste de son corps.

Les mots et les gestes du lion permirent au chat de se libérer, avec un temps de latence, de sa torpeur. Il se dégagea en poussant le plus fort possible sur le torse de son agresseur et courut dans le couloir désert. Les larmes se mirent à couler sur ses joues et les rires de Edeur le poursuivirent jusqu'à se qu'il sorte enfin du bâtiment. Il ne s'arrêta pas et continua sa course jusqu'à l'appartement des oiseaux.

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