Chapitre 19: Affectation

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Tésis avait merveilleusement bien dormi. Ses deux oiseaux étaient restés avec lui toute la nuit, ce qui était plutôt rare, et il avait pu dormir jusqu'à une heure avancée puisque les cours étaient momentanément arrêtés.

Le jour des affectations était spécial pour tout le monde car personne, sauf les chefs de castes, travaillait. C'était un jour de fête et de relaxation pour toute la citée sauf pour les élèves qui attendaient nerveusement leurs affectations.

Erneul se réveilla après Leurmé et Tésis et eut donc la surprise de trouver le lit vide. Il enfila des vêtements d'intérieur et se dirigea vers le salon. Il trouva son chat assis à la table en train de grignoter se que Leurmé leur avait laissé. Il avait pris une chemise qui devait être restée sur le sol de la chambre et qui lui arrivait au moins mi-cuisses.

Tésis vit l'aigle arriver et lui sourit timidement avant de baisser la tête vers la nourriture. Il n'était pas vraiment gêné de se qui s'était passé la veille, mais il se sentait étrange, comme différent. Il avait l'impression que plus rien n'était à prouver mais que beaucoup pouvait encore être fait et il avait envie de le faire. C'était cela qui le gênait.

Erneul lui sourit en retour et lui posa un baiser entre les deux oreilles qui frémirent de bonheur. Il s'assit à côté de son chat et commença à manger sans dire un mot.

Ils terminèrent le repas en silence et se levèrent de concert. Leurs regards se croisèrent et Erneul pris finalement la parole.

- Tu veux te laver avec moi? Demanda-t-il d'un air joyeux.

Tésis acquiesça et sa queue battit l'aire avec enthousiasme, montrant la joie avec laquel il acceptait.

Erneul saisit la main de Tésis et l'emmena jusqu'à la chambre pour prendre des affaires propres puis vers la salle d'eau. Il l'aida à enlever la chemise qu'il portait pour seul vêtement puis retira les siens qu'il avait enfilé quelques instants plus tôt.

Tésis avait les joues rouges et regardait le sol, les mains jointes. Erneul pensa qu'il était mal à l'aise alors il entra dans la cabine le premier. Le chat le suivit presque aussitôt. Les ailes de l'aigle prenaient beaucoup de place et Tésis eut du mal à enclencher l'eau.

Erneul pris le savon et le passa sur le corps du chat. Il était doux et prévenant. Tésis commença à ronronner en continu et ne s'arrêta que quand Erneul eut finit de le nettoyer des oreilles à la queue.

Le munchkin, pris d'un élan de confiance, pris le savon des mains de l'oiseau et passa dans son dos. Ce dernier sourit et s'avança pour lui laisser de la place.

Tésis commença à toucher du bout des doigts les ailes brunes. Il était rare pour un félin d'en voir d'aussi près. Il partit de la pointe et remonta vers la peau.

Erneul sentit un long frisson le parcourir et étouffa un gémissement, les lèvres pincées. La naissance des ailes était un endroit très sensible.

Tésis sentit la réaction de l'aigle et sourit. Il se rappellerai de cet endroit.

Il le lava lui aussi avec douceur et ils se laissèrent sécher en s'enlaçant, les ailes déployées prenant beaucoup d'espace.

Ils se parlèrent longtemps sur le canapé en attendant le retour de Leurmé. Quand il arriva par le balcon, ils se levèrent et les yeux du chat le regardèrent avec un mélange de détresse et d'impatience. L'albatros lui rendit un grand sourire et l'accueillit dans ses bras quand il s'y jeta. Erneul se contenta de l'embrasser sur la joue pour lui souhaiter un bon retour chez eux.

Leurmé, obligé de garder le secret sur les affectations, fut assommé de questions par son chat qui ne lui soutira rien.

Le soir arriva et Tésis projeta son profil scolaire dans la table du salon. Erneul et Leurmé regardèrent au-dessus de ces deux épaules pour lire l'hologramme. Sans surprises, l'albatros y lut se qui avait été annoncé: Tésis ferait des études supérieur en science avec une priorité sur la biologie.

Les oreilles du chat se dressèrent sur sa tête et il se retourna pour embrasser ses deux amants qui le serrèrent en retour.

Les problèmes étaient terminés, ils pourraient enfin profiter les uns des autres sans se soucier de devoir un jour se séparer pour une raison ou une autre, car maintenant qu'il avait eu son affectation, Tésis était officiellement libre de quitter sa famille.

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