4 - Face à face : l'instant de vérité...

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Palawan, quelques minutes après l'évanouissement de Raquel...


Sergio avait tenté de la réveiller en vain et commençait réellement à s'inquiéter. Ses gestes étaient robotiques, mal assurés et ses pensées s'entrechoquaient dans son cerveau. Il essaya de se souvenir combien de temps une vie humaine pouvait rester inconsciente après un tel choc. De plus, il culpabilisait d'avoir prononcé cette dernière phrase, il aurait tout donné pour revenir en arrière. Vérifiant pour la énième fois qu'elle respirait et que son pouls était correct, il prit une chaise et l'observa, attendant le plus patiemment possible son réveil. Il posa ses mains sur ses genoux, serra ses jambes, se redressa et fixa son regard sur les paupières de Raquel, fermées.

Celle-ci n'était pas dupe, elle savait que tôt ou tard, il lui faudrait ouvrir les yeux mais elle ne le souhaitait pas. Alors, elle feignit le prolongement de l'évanouissement, cela lui laissa le temps d'intégrer, ou non, la dernière information qu'elle venait d'apprendre. Elle se sentait trahie, anéantie et furieuse. Cette colère se dirigeait autant contre lui que contre elle-même. Durant ces dernières semaines, elle s'en était voulue et avait maudit son impuissance face aux tourments de Sergio. Elle arrivait un peu moins à dormir et le regardait, de peur qu'il ne refasse des cauchemars où il voyait son frère mourir. Elle avait fait des milliers de kilomètres pour le rejoindre. Avant cela, à cause de lui, elle avait perdu sa profession et était considérée comme une traitresse. Mais là, c'était le pompon. Elle venait d'apprendre que sa mère avait failli y laisser sa vie.

- Comment tu as pu faire cela ?!

A peine ouverts, ses yeux le fusillèrent sur place. Sergio ne bougea pas, ne cilla pas et continua de la fixer. Raquel aperçut tout de même de la joie quand il l'avait vue se réveiller, lui prouvant qu'elle allait bien. Cependant, maintenant elle vit dans son regard une infinie tristesse et de la culpabilité. Elle se leva du lit et marcha jusqu'à lui, restant à un mètre de distance. Elle le domina de son mètre soixante-quatre, ce qui rendit Sergio encore plus nerveux et perplexe qu'il ne l'était déjà. Celui-ci lâcha l'affrontement et baissa le regard en remontant ses lunettes. Il arriva à parler, péniblement tout de même.

- Je ne l'ai pas fait...

- Heureusement que tu ne l'as pas fait ! Mais comment tu as pu penser... à tuer... ma mère ?! Éructa-t-elle, en désignant Marivi qui dormait sur un transat vers la plage pendant que Paula était à l'école.

- Je suis désolé, Raquel... Fit-il faiblement... Je devais protéger le plan et-...

- Hein ?! Tu étais prêt à devenir un meurtrier ?! Pour le plan, tu étais prêt à tout, pas vrai ? Même à abattre de sang froid une femme âgée, sans défense ?!

- Il fallait que je le fasse mais je ne pouvais pas. Je -...

Elle s'avança de quelques centimètres, si ses yeux café avaient pu tirer des balles, il en serait criblé jusqu'au plus profond de son être. Elle le coupa une nouvelle fois.

- Je ne te reconnais plus ! En fait, non... Je ne te connais pas finalement !

Elle le dévisagea de la tête aux pieds comme la plupart des gens reluquent des inconnus, s'attribuant le droit de juger avant de connaître les personnes.

- Tu es celle qui me connait le plus, Raquel. Tu sais très bien que je n'aurais jamais pu tuer quelqu'un, je ne suis pas à un assassin.

- Franchement, je ne sais pas... Je n'ai aucune idée de qui tu es. Un détraqué ? Un psychopathe ou tout simplement un marginal qui essaie de se faire passer pour un héros aux yeux de tous alors que tu es un lâche qui s'attaque aux faibles ? Je ne comprends pas comment j'ai pu me voiler la face ainsi !

SERQUEL Fanfic / Souvenirs souvenirs ...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant