SERQUEL Fanfic / Souvenirs souvenirs ...

8 - Remettre en question le passé permet de penser aux décisions à venir, non ?

- Mais tu étais où ?

La question ressemblait davantage à une supplication mais Sergio ne s'en rendit pas compte. Des émotions extrêmes se déversaient dans son corps mais il ne laissa transparaitre que de la joie même si celle-ci était plus fortement décuplée intérieurement. Raquel le regarda, l'air sérieux et surpris. Elle garda le silence pendant quelques instants, pensive. Puis elle s'assit sur le bord du lit. Sergio la suivit des yeux, attendant une réponse. Ensuite, il s'installa face à elle sur la chaise à bascule. Il patienta. Elle prit une bouffée d'air et se lança dans un monologue, le fixant intensément de ses iris couleur café.

- Ne m'interromps pas, s'il te plait... Tu m'as déçue Sergio, vraiment. Je n'arrive toujours pas à penser que tu as essayé de tuer ma mère et surtout à l'accepter. Tu as failli me déchirer, me retirer une des femmes les plus importantes de ma vie. Après la mort de mon père, avec ma mère, nous avons commencé à nous rapprocher, depuis l'histoire avec Alberto, notre relation s'est encore améliorée même si elle ne me croit pas forcément. Le réconfort dont elle fait preuve, m'aide malgré le fait qu'elle m'infantilise un peu. Bref, tout cela pour dire, que tu as failli me faire du mal, vraiment. Cependant, j'ai repensé à ce que tu m'as dit et je te comprends. Je dois être beaucoup trop empathique... Mais une question me trotte dans la tête depuis presque deux jours. Je peux te la poser ?

Elle s'avança un peu, mit les mains sur ses cuisses, releva le buste et le regarda fixement voire froidement. Il n'avait pas bougé d'un millimètre et avait écouté attentivement, essayant de ne pas baisser les yeux ou les dévier. Face à ce visage fermé, il déglutit difficilement et eut soudain peur. Il remonta ses lunettes et tout en gardant sa lucidité, il lui répondit.

- Vas-y.

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Palawan, deux jours plus tôt (Point de vue Raquel)

Je m'enfonçais, littéralement, dans l'océan. Une vague gigantesque m'avait aplatie et l'intensité m'entraînait vers le fond, encore et encore. J'essayais de me débattre, en vain. Je coulais. Quelle sensation de plénitude et de bien-être. Quand j'étais petite, je rêvais que je me noyais. Quelle douce impression. Mais là, maintenant, je ressentais également cet apaisement. Étrange. On m'avait dit que pour les rêves de ce style, la signification serait qu'on voudrait retourner dans le ventre de sa mère et retrouver le liquide amniotique. Je ne sais pas quoi en penser. « Maman ». Ce mot se matérialisa et je la vis. « Paula », le visage angelin de ma fille se dessina devant moi. « Sergio », je fronçai les sourcils.

Enfin, je me rendis compte de mon état, cela faisait quelques secondes que je me laissai aller. D'un mouvement brusque, j'observai frénétiquement les alentours. De l'eau, de l'eau, des poissons et de l'eau. Tout à coup, l'air commença à me manquer, je suffoquais. La panique s'accentua de plus belle et je me débattis. A bout de souffle, je rejoignis l'air libre et j'ouvris la bouche de telle sorte que je puisse m'abreuver d'un maximum de dioxygène. Je respirais difficilement, mes bras et mes jambes étaient endoloris mais j'arrivais à me maintenir sur place, à la surface. Je fis un rapide tour d'horizon, la plage était déserte, j'aperçus Le Professeur rentrer dans la forêt, dans une démarche trainante. Je n'en avais pas fini avec lui. Puis, je vis notre bateau. Il semblait s'être rapproché. Alors, je réfléchis quelques secondes puis me lançai à corps perdu en direction du navire.

Une fois à sa hauteur, je tournai un peu et agrippai l'échelle à l'arrière. Je me hissai et m'affalai de tout mon long sur le pont. Je restai ainsi, telle une étoile de mer, à scruter le ciel, sans penser, dans une sorte de léthargie.