3 - Lors d'une discussion, la vérité était-elle toujours de bon augure ?

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Palawan, 5 jours après les révélations de Sergio concernant son frère...


Près d'une semaine s'était écoulée et Raquel ne parvenait toujours pas à considérer l'homme misogyne et égocentrique qu'elle avait rencontré plus d'un an auparavant, comme le frère du Professeur. Pourtant, cela avait du sens d'un côté. En effet, Sergio n'avait pas hésité à le mettre aux commandes du braquage, à l'intérieur de la Fabrique. Partager un coup comme celui-ci avec son frère coïncidait dans le plan, vu qu'il possédait une confiance inoxydable en lui. Cependant, quelque chose la dérangeait. Pourquoi Sergio avait-il ajouté son frère dans la bande alors qu'il lui avait dit ne connaitre aucune des recrues auparavant ? Il lui semblait même que cet anonymat faisait partie des conditions ou des règles que le Professeur avait édictées. Elle tenta de se remémorer ce qu'il lui avait expliqué. Sans s'en rendre compte, elle les énuméra à voix haute.

- Pas de noms, pas d'informations personnelles et pas de -...

- ... de relations personnelles. Continua Le Professeur, dans son dos.

Raquel émit un petit cri de stupeur, elle ne s'attendait pas à sa présence. Elle le croyait au marché de Mindanao, comme tous les mardis matins. Elle se retourna, reprenant son souffle.

- Tu m'as fait peur... Lui reprocha-t-elle avec un demi-sourire.

- Pardon... Dit-il en remontant ses lunettes, nerveux. Qu'est-ce que tu faisais ?

Il observa la pièce, dérangée. Les quelques cartons étaient retournés après une fouille minutieuse des lieux. Puis il la regarda, sans reproche mais rempli de questionnements. Raquel se sentit honteuse de ce qu'elle venait de faire. Mais elle cherchait des réponses, des indices sur qui était Berlin et souhaitait désespérément certifier de la véracité des paroles de Sergio, même si elle le croyait. Confuse, prise en faute, elle baissa les yeux sur le carton qu'elle était en train d'inspecter.

- Je suis... désolée... Je ne voulais pas t'importuner avec mes questions...

- Quelles questions ? Demanda-t-il fermement.

Elle releva la tête pour répondre mais se raidit quand elle aperçut le regard du professeur sur elle. Celui-ci, se rendant compte qu'il l'observait avec dureté, s'adoucit et il s'assit près d'elle, sur leur lit. Raquel se détendit un peu.

- Sur ton frère... Je sais que je n'aurais pas dû fouiller, comme cela, sans rien te demander. Mais je ne pouvais plus attendre. Cela fait maintenant 5 jours que j'ai appris que tu as un frère mais je n'arrive pas à le croire. Vous êtes si différents. Et je me sens encore coupable par rapport à Berlin, depuis que je sais qui il est...

- Pourquoi te culpabilises tu ? Tu ne lui as rien fait...

- Si. En voulant me venger du Pr... enfin de toi, j'ai diffamé Andrés de Fonollosa sur la place publique pour proxénétisme et traite de blanches, avec mineures. C'est déontologiquement et humainement parlant irrespectueux. Ainsi depuis jeudi, je me dis que je t'ai peut-être déçu, comme moi je me sentais coupable, ainsi que ton frère,... mon beau-frère finalement.

- C'est moi qui t'ai déçue ce jour-là. Tu avais des problèmes personnels et l'ajout de cette diffamation était une conséquence et une vengeance totalement... logiques. Alberto tentait de reprendre la garde de ta fille à cause de l'enregistrement et -...

- Attends, comment tu le sais ?

- Eh bien tu l'as dit, non ? Fit-il, nerveux, essayant de se souvenir.

- Ah peut-être... Mais je n'ai pas le souvenir de te l'avoir dit... Remarqua-t-elle, suspicieuse.

- C'était à Angel, dans la tente. Juste après, vous vous êtes... enlacés... Souffla-t-il, une once de jalousie dans la voix. Il fixait toujours l'océan au loin.

SERQUEL Fanfic / Souvenirs souvenirs ...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant