Chapitre 15 : Aveux forcés

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« Qui aimes-tu, Sabrina Morningstar ? »

Les mots du Dieu Cupidon résonnèrent dans la grotte, signifiant le démarrage de la deuxième épreuve. J’étais celle qui avait demandé et accepté l’épreuve, mais pour autant, j’en étais la plus embêtée. Comment devais-je formuler mes mots ? 

Le problème, c’est que je ne comprenais pas réellement mes sentiments. J’avais réussi à tourner la page sur Nick, mais je savais que je ressentais quelque chose d’étrange pour Caliban, quelque chose d’inexplicable, mais que je ne savais pas comment qualifier. Était-ce de l’amour ? Je n’en étais pas sûre. 

« Je n’aime personne, conclus-je calmement.

-Pourquoi me mentir, jeune reine des Enfers ? Tu n’auras pas ma flèche tant que tu n’avoueras pas, hihi. 

-Mentir ? Comment pouvez-vous savoir si je mens ? 

-Je suis le dieu de l’amour, je lis le cœur des gens. Et tout de suite, le tien me dit que tu me mens, ricana le petit dieu. »

Mais est-ce qu’il considérait mes sentiments flous pour Caliban comme de l’amour ? Voilà la vraie question. La réponse était évidente, mais je n’osais pas l’admettre. Les mots du prince me revenaient en mémoire, « Je n’ai fait que te dire ce que tu avais besoin d’entendre », c’était probablement ça qui m’empêchait de discerner mes sentiments.

Au fond de moi, je savais que c’était plus que de simples sentiments, mais ces mots continuaient de me hanter, et de me faire penser que je ne faisais qu’espérer un amour qui ne serait jamais réciproque. De plus, on se connaissait depuis peu, et j’avais peur qu’il me manipule, c’est un démon, après tout. 

« Sabrina, n’aie pas peur, tout ce que tu diras restera dans cette pièce, tu peux compter sur nous, me dirent gentiment mes amis. »

Ils avaient raison, quoiqu’il en soit, je devais aller de l’avant, et essayer de comprendre mes sentiments. C’était la conclusion que j’avais trouvé lors de la première épreuve, l’amour peut faire souffrir, mais ça fait partie du jeu, il ne faut pas avoir peur de souffrir, ou même de faire souffrir, car on peut presque tout supporter, par amour.

« Je ne sais pas si c’est de l’amour, mais je ressens quelque chose pour Caliban, lançai-je de but en blanc.

-Voilà enfin un peu de vérité dans ce monde qui en est dépourvu ! Malgré ton ascendance démoniaque, je suis fier de toi, Sabrina Morningstar. »

J’étais heureuse, un peu gênée d’avoir dû avouer des sentiments dont je n’étais même pas sûre, mais tout de même heureuse. 

« Est-ce que ça veut dire qu’on peut avoir la flèche ? 

-Pas encore, tes deux amis et ton laquais doivent eux aussi participer à l’épreuve. 

-Laquais ? répéta Caliban, un air exaspéré sur le visage, sans que Cupidon n’y prête attention. »

Mes amis semblaient s’y attendre, mais étaient malgré tout assez anxieux. Je les réconfortais comme ils l’avaient fait pour moi, après tout, l’amitié allait dans les deux sens. 

« Commençons par mademoiselle Walker, déclara Cupidon, le sourire aux lèvres. 

-D’accord, pas de problème là-dessus, j’aime Harvey Kinkle. Ça vous suffit ?

-Oh, très bien ! En voilà une qui sait ce qu’elle veut ! Passons donc à monsieur Kinkle. »

Roz n’avait pas eu la moindre hésitation, mais contrairement à elle, Harvey transpirait à grosses gouttes. Il semblait mort de peur. 

« J-je… Eh bien, je… commença-t-il.

-Qu’est-ce qu’il y a Harvey ? N’aie pas peur, ce ne sont que quelques mots, lui rappela Rosalind.

-Oui, mais… comment dire…

-Attends Harvey… ne me dis pas que… tu ne m’aimes pas ? »

La peur prit encore plus d’ampleur sur son visage, et il commença à pleurer, ce qui n’était pourtant pas habituel avec lui. Il était du genre à s’énerver, pleurer ne faisait pas du tout partie de ses habitudes. Il devait cacher un secret très grave, et si…

« Je suis désolé, Roz… mais mon cœur a toujours aimé Sabrina, et je sais que je t’aime, mais je ne pourrais jamais m’empêcher de ressentir quelque chose pour elle…

-Donc, je n’étais qu’une remplaçante ? Tu ne m’as jamais aimé ? 

-Non, bien sûr que non. Si je suis venu avec toi, c’est parce que tu m’as aidé, tu m’as permis de tourner la page sur Sabrina. 

-Mais tu viens de dire que tu l’aimais toujours ! s’énerva-t-elle.

-Oui, mais peu importe, celle que je choisis d’aimer c’est toi. Je suis désolé de ne jamais te l’avoir avoué, mais j’avais peur de ta réaction.

-C’est vrai que les filles aiment bien qu’on leur dise que leur copain préfère leur meilleure amie, se moqua-t-elle, retrouvant petit à petit le sourire. 

-C’est vrai que ça sonne un peu cliché, comme ça. 

-Et donc… qu’est-ce qu’on fait ? demanda Rosalind. 

-Eh bien, essayons d’aller de l’avant, sans aucun secret ? »

En guise de réponse, Roz l’embrassa, et Cupidon valida les aveux d’Harvey. J’avais été un peu secouée d’apprendre qu’il m’aimait toujours, mais en fait, je ne faisais pas partie du problème, c’était juste une histoire de sincérité entre eux deux, et ça s’était bien fini. Je ne pouvais m’empêcher de sourire en les voyant plus heureux que jamais. 

Mais ma joie fut de courte durée.

« C’est le tour de monsieur le laquais maintenant ! se moqua le dieu de l’amour. »

J’allais enfin savoir si mes sentiments étaient réciproques, et même si c’était peu probable, j’avais de l’espoir.

« Je n’aime personne, répondit-il calmement. »

Mes espoirs avaient encore étaient déçus… mais, sans savoir pourquoi, j’étais tout de même persuadé que ce n’était pas la fin. Cupidon remarqua ma déception, et tel un courant d’air, il s’approcha de moi.

« La princesse aurait-elle cru que les démons avaient un cœur ? murmura-t-il. »

Énervée par sa remarque, je le repoussai. Il revint donc à sa place.

« Quoiqu’il en soit, une promesse est une promesse. La flèche est à vous. Prenez-en soin. »

Un piédestal sortit alors du sol, avec la flèche au-dessus. C’était une relique en cuivre, qui dégageait une énergie magique incroyablement puissante. Lorsque je pris la flèche, Cupidon disparu comme il était arrivé, en un coup de vent. 

Notre quête était terminée. 

***

La quête est enfin terminée, ca aura pris du temps x) Est-ce qu'elle vous a plu ? Qu'est-ce que vous pensez que la flèche peut faire ? Qu'est-ce que vous attendez de la suite ?

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