Chapitre 14 Partie 1

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Cela faisait maintenant plusieurs jours que le petit groupe avait emménagé dans la chambre secondaire du prince, le temps que la principale soit complètement remise en état suite au passage de la tornade portant le nom de Sheraz. Ce dernier était d'ailleurs dans un coin de la pièce en compagnie de son père, méditant avec sérieux, apprenant à gérer le flux de magie s'échappant de son corps. Le jeune demi-djinn commençait peu à peu à transformer son corps, le faisant « fondre » dans l'air environnant. Pour l'instant il arrivait seulement à changer l'une de ses mains. Laban désespérait un peu, trouvant son apprentissage bien trop lent, il passait son temps à grogner en faisant les cent pas.

Le bruit des pas incessant finit par énerver Sheraz qui envoya un coussin dans la tête de son paternel en lui lançant un regard noir. Laban esquiva le coussin avec une facilité déconcertante pour croiser les bras sur son torse en fixant son fils. Sheraz le pointa du doigt et ouvrit la bouche, assez remonté.

– Arrête donc de tourner ainsi ! Tu me dis de me concentrer, mais, te ne fais rien pour m'aider ! Médite, pose-toi, lis, fais quelque chose tant que ces bruits de pas arrêtent !

– Je cesserais de tourner en rond si tes progrès étaient beaucoup plus conséquents alors maintenant au lieu de râler reprend ton exercice. À ton âge je pouvais déjà me fondre dans l'air et dans l'eau.

– J'en aurais été tout aussi capable... Si j'avais eu quelqu'un pour tout m'enseigner lorsque j'étais petit ! Est-ce que j'ai besoin de te rappeler où tu étais ces dernières années ? Ah non je ne peux même pas le dire parce que je ne le savais pas !

– Tu ne vas pas remettre ça sur le tapis. Je me suis déjà excusé alors maintenant reprend ton exercice. Moi je vais aller faire un tour, j'ai besoin de prendre un peu l'air.

Sheraz n'eut pas le temps de répliquer que son père s'éloignait déjà, passant par le balcon pour s'éclipser. Le danseur l'observa faire en fronçant les sourcils. Comme à son habitude, son père aimait partir après avoir eu le dernier mot. Cela avait le don de porter sur ses nerfs. Sheraz finit par se redresser, quittant sa place après s'être étiré tel un félin.

Assam, installer dans son lit le temps de la convalescence n'avait pas perdu une miette à toute la scène. Un sourire au coin, il continuait à observer le danseur tandis que Yelam s'occupait de lui en apposant le baume dans son dos délicatement. Sheraz croisa finalement le regard du prince, fronçant un peu plus les sourcils. Il finit par se rapprocher de lui, bras croisé sur le torse.

– Qu'est-ce qui vous fait rire petit prince ?

– Petit prince ? C'est moi que tu aïe !! Yelam !

Le serviteur s'était redressé, les mains sur les hanches, fixant sévèrement aussi bien le prince et le danseur. Il les fixa tour à tour avant de le réprimander. Yelam était bien le seul domestique capable de parler ainsi au prince sans risquer la moindre punition.

– Allez-vous cesser un jour ? Je ne demande pas grand-chose... Seulement une journée entière de repos sans la moindre dispute ou chamaillerie. Le temps que le corps du prince Assam finisse de se remettre. Après vous pourrez faire ce que vous voudrez dans la limite du raisonnable.

Sheraz fit la moue avant de se laisser retomber sur le lit du prince, un soupire s'échappant de ses lèvres. S'il ne pouvait même plus embêter le prince, il allait clairement commencer à s'ennuyer. Il lança d'ailleurs un regard à ce dernier. Il ne leur fallut qu'une seule seconde pour comprendre qu'ils avaient eu exactement la même pensée. Suite à cela, les deux hommes se mirent à rire en simultanée. Assam se tient le ventre, son autre main se posant sur l'épaule de Sheraz.

– Stop stop stop. Rire me fait bien plus souffrir que nos chamailleries.

Sheraz essuya les larmes aux coins de ses yeux, se calmant peu à peu avant de regarder la main posée sur son épaule. Il venait à peine de s'en rendre compte. Plus le temps passait et moins le contact avec le prince le gênait. Il de dégagea tout de même d'un petit mouvement, restant malgré tout sur le lit. Yelam observa le petit échange et sourit légèrement. Peut-être que tous ces évènements allaient arranger la situation entre le prince et le danseur qui sait. Il l'espérait réellement. Il se rapprocha à nouveau d'Assam, forçant ce dernier à bien se rallonger.

– Si même rire vous fait souffrir alors il faut vous reposer mon prince. Et cessez donc de vous échapper de votre lit en mon absence. Sheraz, je compte réellement sur vous pour le forcer à rester allongé. Je vous autorise à l'attacher ou l'assommer s'il se montre trop têtu.

Assam sembla outré par les paroles de son serviteur, fronçant les sourcils avant de fixer Sheraz, très sérieux.

– Essaye de m'assommer et tu verras. Hors de question de me laisser faire sans protester.

Sheraz afficha un petit sourire malicieux, se tournant un peu plus vers le prince pour se pencher vers lui.

– Est-ce que cela signifie que j'ai le droit de vous attacher ? Cela ne semble pas vous déranger après tout ~.

Assam cligna plusieurs fois des yeux avant de s'agiter pour se redresser dans son lit, protestant une nouvelle fois, essayant d'attraper Sheraz au passage pour le faire regretter ses paroles, mais le danseur était bien plus vif que lui. Ce dernier avait fait un bond en arrière, quittant le lit, son rire s'élevant dans la pièce. Mais cela fut de courte durée, car Yelam vint lui donner un coup dans les côtes en le fixant sévèrement. Il réprimanda le danseur à nouveau.

– Qu'est-ce que j'ai dit ? Le prince doit rester calme et surtout allongé s'il veut pouvoir se remettre entièrement alors je te saurais gré d'éviter ce genre de provocation Sheraz. Cela me rassurerait énormément.

Le danseur se massa les côtes avant de lever les yeux au plafond. S'il ne pouvait plus rire maintenant ? Et puis, lui interdire de provoquer le prince c'était lui interdire son moment de détente et actuellement, il en avait clairement besoin... Son paternel était une véritable source de stresse aux yeux du danseur. Il finit tout de même par relever les mains, faisant signe à Yelam qu'il s'avouait vaincu.

– Très bien très bien Yelam. Je te promets d'arrêter d'embêter le petit prince jusqu'à sa guérison totale, mais je compte bien me rattraper après.

Sur ces quelques mots, il fit un clin d'œil au prince, tirant la langue. Assam fronça les sourcils, mais bien vite un sourire glissa sur ses lèvres. Il ne voulait pas l'avouer, mais il commençait à apprécier les provocations du danseur. Hormis Yelam, il était le seul à réellement oser se comporter ainsi avec lui. Une véritable bouffée d'air pur à ses yeux. Le serviteur les observa quelques minutes avant sourire en relevant la tête. Il adorait les voir se comporter ainsi, leurs échanges de regard. Il pouvait parfaitement voir le lien en train de se créer entre eux et cela le rassurait dans un sens. Car si le prince arrivait enfin à se lier à quelqu'un, il pourrait cesser de s'inquiéter continuellement pour lui.

– Bien, Sheraz fait moi la promesse de ne pas provoquer le prince et vous mon prince restez calme et reposez-vous. Je reviendrais plus tard pour vous apposer à nouveau du baume.

– Je vais essayer Yelam, mais quelques coussins risquent tout de même de voler malgré moi.

Sheraz tira la langue, le regard pétillant de malice. Le serviteur leva les yeux au plafond, un petit sourire amusé malgré tout.

– Essaye tout de même d'accord. Bon je vous laisse.

Yelam s'inclina légèrement avant de quitter la pièce en emportant avec lui les affaires sales du prince ainsi que le plateau où étaient posés plusieurs assiettes et bols. Sheraz le salua de la main avant de soupirer un peu, s'étirant en hauteur, jouant avec ses muscles et faisant craquer ses os. Assam l'observa quelques instants avant de lui faire signe pour qu'il s'installe sur le bout du lit.

– Parle-moi de ce que t'enseigne ton père. Cela m'intrigue.

Sheraz haussa un sourcil, surprit par la demande du prince, mais il obtempéra sans protesté, venant s'asseoir en tailleur à l'autre bout, en face d'Assam. Il commença à lui parler des exercices de méditation puis ceux de transformation. Le danseur commença aussi à libérer sa parole, pestant sans vergogne à propos de son père. Cela arracha un petit rire de la part du prince. Il fallait avouer, Laban était plutôt exigeant envers son fils, mais au moins, il s'occupait de lui. De son côté, cela faisait bien longtemps qu'il n'avait plus aucun espoir à propos de son propre paternel.

 De son côté, cela faisait bien longtemps qu'il n'avait plus aucun espoir à propos de son propre paternel

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