Chapitre 10: La solitude de Clarke

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Hortense passa la journée du samedi à la bibliothèque après avoir remis à Opaline sa lettre. Elle ne vit donc pas beaucoup ses amis, à l'exception de Bryan qui vint travailler l'après-midi. Charlie et Tonks avaient préféré se promener près du lac de Poudlard et pensaient pouvoir faire tous leurs devoirs en seulement quelques heures. Mais le devoir demandé par le Professeur Rogue était particulièrement compliqué. Il n'y avait vraiment pas de quoi remplir deux rouleaux de parchemin. Si bien qu'Hortense, après avoir rédigé plusieurs paragraphes sur la théorie du bézoard, entreprit de recenser toutes les potions dans laquelle on utilisait cet ingrédient et d'expliquer à quoi elles servaient. Mais elle ne trouva qu'une seule potion : l'Antidote aux Poisons courants. Ce qui était bien peu pour ce qu'elle avait imaginé écrire sur ses rouleaux de parchemin.

Elle se souvint qu'en cas d'extrême urgence, si on n'avait pas un antidote sous la main, on pouvait directement avalé cette pierre. C'était d'ailleurs plus simple que de fabriquer un antidote, mais le bézoard était un ingrédient très rare. Une fois son père avait malencontreusement manipulé des plants de raisins de couleuvre, qu'il cultivait dans sa serre pour les étudier. Il avait été rapidement intoxiqué par ces plants venimeux et sa mère lui avait fait avaler un bézoard en catastrophe. Mr Deal s'était rapidement rétabli et avait détruit ses plants de raisins de couleuvre. Il était bien trop dangereux d'avoir des plantes toxiques chez soi et Hortense aurait très bien pu les toucher accidentellement. Grand-mère Deal l'avait ensuite beaucoup disputé pendant plusieurs jours. Et jamais plus Mr Deal ne ramena à la Villa du bigorneau des plantes dangereuses. Mais Hortense savait pertinemment qu'il continuait d'en étudier à la jardinerie – ce que Grand-mère Deal ignorait fort heureusement pour sa tranquillité et pour les oreilles de son fils. Elle cita donc cet exemple pour appuyer cette utilisation peu commune du bézoard. Après tout, elle l'avait vu de ses propres yeux ! En brodant un peu par-ci par-là, Hortense parvint à remplir les deux rouleaux de parchemin. A ses yeux son devoir valait au moins une mention acceptable.

Les autres professeurs n'avaient pas demandé des devoirs aussi longs et aussi complexes. Peu après le début du dîner, Hortense avait tout terminé. Charlie et Tonks les avaient rejoints à la bibliothèque pour les entraîner avec eux dans la Grande salle, mais ils avaient été rapidement effarés en apprenant qu'Hortense avait passé une bonne partie de la journée sur le devoir de potions – elle qui était si douée dans cette matière – et que Bryan n'avait toujours pas terminé le sien. Ils comprirent qu'ils passeraient leur dimanche à la bibliothèque à travailler leurs devoirs et qu'ils ne reverraient pas le lac avant un petit bout de temps. Leurs apitoiements n'échappèrent pas à Miss Pince, la bibliothécaire de Poudlard, qui les gronda de ne pas respecter le silence. Miss Pince était une femme grande et mince à l'air revêche. Elle passait son temps à ranger des livres et à demander aux élèves de se taire avec une voix pincée.

Le lendemain fut davantage plus reposant et appréciable. Hortense s'était octroyée une grasse matinée, mais s'était levée bien plus tôt que Victoria et les jumelles Catburry. Mathilda lui proposa de déjeuner avec elle – Bryan, Charlie et Tonks étant allés à la bibliothèque de bonne heure. Cette invitation surprit Hortense, mais elle ne la refusa pas. Mathilda n'avait jamais eu aucune parole méchante devant elle et elle ne se moquait de personne. Pourtant elle traînait avec Victoria et les jumelles. Les deux élèves de la maison Serdaigle descendirent et prirent leur petit déjeuner dans la Grande salle.

- Ze zuis dézolée du comportement de Victoria... Elle n'est pas zi mésante tu zais.

- On ne peut pas être amie avec tout le monde, répondit Hortense. Mais je n'aime pas qu'on se moque des autres.

La distribution du courrier eut lieu et Opaline transmit une nouvelle lettre à Hortense. Elle l'ouvrirait ce soir. Sa mère avait répondu à sa lettre. Les deux petites sorcières discutèrent des cours et de leurs devoirs, mais Victoria et les jumelles Catburry interrompirent leur discussion. Victoria n'avait pas l'air d'apprécier que Mathilda pactise avec l'ennemie. Hortense ne considérait pas Victoria comme son ennemie, bien qu'elle ne l'aimât pas. Après avoir terminé ses tartines, elle quitta la Grande salle et laissa Mathilda avec ses amies. Elle n'avait pas vraiment envie d'écouter leurs conversations mièvres et dénuées d'intérêt.

Les aventures d'Hortense Deal Meurtres à Pré-Au-LardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant