Chapitre 12 : Des bijoux précieux

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- J'ai rien compris, décréta Hugo lorsque le Maître eut fini de lui expliquer l'utilité de la cendre. Je me barbouille de ce truc gris et je suis censé devenir propre ?

- C'est exactement ça. Maintenant, nous allons te laisser.

Olivier et le Maître quittèrent le bureau, laissant Hugo appliquer la cendre sur sa peau, sceptique. Lorsqu'elle s'illumina, il poussa un cri de surprise :

- Ça alors ! C'est normal que ça brille ? lança-t-il à la porte.

Comme personne ne lui répondait, il continua. Quand il se sentit propre, il enfila les vêtements qu'on lui avaient donnés. Le pantalon noir et la tunique grise n'étaient pas très masculins, mais c'était déjà mieux que son sweet qui sentait la transpiration.

Puis il alla ouvrir la porte.

- Déjà fini ? remarqua le Maître. Tu es rapide. Portes-tu des bijoux ?

- Non, aucun, pourquoi ?

- Pour savoir. L'autre humain, à ton tour.

Olivier entra dans le bureau, laissant Hugo avec le Maître dans le couloir rouge et noir.

Hugo ne sut pas quoi dire. Il trouvait assez gênant d'être à nouveau seul avec cette créature satanique aux longues canines.

Il se souvint alors d'une phrase prononcée la la femme Maître lorsqu'elle était venue le sauver... "Nous ne sommes plus au temps des Dragons"

Cette déclaration avait fortement intéressée Hugo. Se pourrait-il que dans ce monde nommé Héméra, des créatures telles que les dragons existent réellement ? Il aurait pu poser la question au Maître, mais à cause de sa première entrevue avec l'un de leur espèce, il n'accordait pas une extrême confiance à ces créatures. Il n'aurait su dire exactement pourquoi, mais il préférait garder cette information pour lui. L'idée qu'un dragon existe - ou ait existé - lui donnait envie d'en apprendre davantage sur ce monde mystérieux.

Bientôt, Olivier ouvrit la porte, vêtu de la même manière qu'Hugo.

- Portes-tu des bijoux ? redemanda le Maître.

- Non, dit Olivier. Heu si ! se reprit-il soudain, en allant fouiller dans les poches de son ancien pantalon.

Il sortit une bague en or, incrustée d'une énorme émeraude taillée en cabochon.

- Vous portez des bagues comme ça en France ? s'étonna Hugo.

- Moi non, se justifia Olivier. Je l'ai trouvée par terre juste avant...

Il se tut, comme s'il préférait ne pas dévoiler la suite.

- Bref, je l'ai trouvé par terre, et je ne sais pas à qui elle appartient. Mais j'aimerai bien la garder, si possible, demanda-t-il à l'homme rouge.

- C'est une émeraude véritable ? s'assura ce dernier.

- Je ne sais pas, avoua Olivier.

Le Maître observa le bijou de plus près.

- Oui, c'est bien une émeraude. Tu peux la garder : le règlement n'autorise qu'un seul bijou maximum par personne, à condition qu'il porte une pierre précieuse.

- Et si on n'a pas de bijou ? demanda Hugo, étonné d'une telle règle.

- Ben ça ne fait rien, répondit le Maître, qui semblait surpris par sa question.

***

- Bien, il est temps de nous quitter, déclara la femme à Hélène.

- Je vais rentrer chez moi ?

- Pas tout de suite, il faut que nous finissions de répertorier tous les rescapés des incendies. Un Maître va te raccompagner dans sa chambre, et on te servira un repas. Nous verrons le reste demain. Au revoir, ravie de t'avoir rencontrée, jeune humaine.

- Merci... bredouilla Hélène en quittant la salle.

Dans le couloir, le garde qui l'avait amenée depuis sa cellule l'attendait. Il lui fit signe de la suivre, et Hélène s'exécuta, curieuse de voir comment ce garde allait retrouver son chemin jusqu'à la chambre de la jeune fille, qui portait le numéro 2997, si sa mémoire était bonne.

Ils arrivèrent dans la grande salle circulaire qu'ils avaient traversée à l'aller. Les huit portes n'avaient pas changées depuis tout à l'heure.

Alors qu'ils arrivaient au centre de la salle ronde, l'une des huit portes s'ouvrit. Hélène tourna la tête : il s'agissait de deux Maîtres, vêtus d'une cuirasse de métal noir, Ils tenaient par la taille un jeune homme - humain - d'environ vingt ans, qui ne se débattait pas malgré la douleur lancinante qu'il devait supporter. Il était bien maigre et les cernes sous ses yeux témoignaient d'un épuisement qui avait atteint une limite invraisemblable. Il leva la tête et aperçut Helene. Soudain, il se dégagea de l'emprise des deux Maîtres, se précipita vers elle et l'emmena vers le bord de la salle. Le jeune homme, le regard implorant, plaqua la jeune fille contre le mur :

- Ne les crois pas ! Il te mentent ! Ils te mentent tous !

Immédiatement, les gardes s'emparèrent à nouveau du jeune homme. La jeune fille sentit la main du prisonnier lui glisser un objet froid dans la brassière qui lui servait de soutient gorge. Trop impressionnée par la scène, elle ne bougea pas d'un pouce, se contentant d'observer le jeune homme qui, emporté par les deux Maîtres, ne la quittait pas des yeux.

Hélène Et Le Monde D'en Bas [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant