Chapitre 7

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Chinmoku mit sa capuche et commença à marcher dans les rues de Musutafu, les mains dans les poches, essayant de passer pour la personne la plus normale possible. Quelques semaines étaient passées depuis qu'il avait revu Kahei.
Sur le coup, il n'avait pas reconnu sa sœur, il ne pensait pas qu'elle avait tant grandi. Après tout, le noireau ne l'avait pas revu depuis douze ans, ça commençait à faire long.

«Bordel, je vais devoir me trouver une nouvelle planque... J'aurai jamais pensé que quelqu'un allait me trouver... Encore moins Kahei ! Comme le plateau était considéré comme ultra dangereux, je pensais pas que des élèves allaient venir... Bordel... Ça faisait au moins deux ans que je me cachais là dedans... Galère...» pensait il en fixant ses pieds en continuant de marcher.

Comme sa sœur l'avait retrouvé, son ancienne cachette allait forcément être surveillée et fouillée de fond en combles. Il était très fier de cette planque, avec Akutio, c'était les seuls élèves à rester en parfait état après la simulation, si bien qu'eux deux n'étaient autorisés à y aller pendant un temps. Et surtout, personne n'allait penser qu'il irait se cacher dans un endroit où grouillent plein de héros. Chinmoku ne pouvait plus se cacher là bas, il devait trouver un endroit très peu fréquenté, où quasiment personne ne vit, ni ne vient. Heureusement, il allait sans doute trouver son bonheur dans les quartiers abandonnés de la ville.
Certains adolescents appelaient ces quartiers, pour rire, Gotham, car c'était là où vivaient la plupart des petits criminels et des vendeurs de drogue. Désormais, le noireau ne vivait plus dans la justice. Il cherchait juste à survivre et à être en vie. Ça faisait trop longtemps qu'il était en cavale. L'homme était fatigué, mais n'arrivait pas à avoir un seul jour de repos depuis douze ans. Malgré toutes ses années, les recherches sur lui n'avaient jamais été abandonnés. Désormais, tout allait ressortir.
Tout.
Absolument tout.
Les rares personnes qui ne connaîtraient pas l'affaire Yuki seront au courant, sans doute dans la semaine.

«Mais pourquoi moi...?» pensa le noireau en s'arrêtant en plein milieu de la rue.

Soudain, il sentit son corps lâcher, comme s'il allait s'effondrer par terre. Ce n'était pas la première fois que cela lui arrivait, à vrai dire, ça lui arrivait souvent. Pendant ces douze ans, avec sa cavale, le repos n'était que très peu permis à Chinmoku. Cela faisait bien des années qu'il n'avait pas dormi sur un vrai matelas. Il n'avait pas mangé un vrai plat bien cuisiné depuis des mois. Malgré ces douze ans, le corps de l'ancien héros ne s'y était toujours pas. Il était toujours sur ses gardes et ses muscles n'étaient jamais au repos, toujours prêts à détaler si quelqu'un venait à le reconnaître.
De plus, ce n'était pas parce qu'il n'était légalement un super héros que Chinmoku avait arrêté l'entraînement. Au contraire, il s'entraînait bien plus qu'avant, ayant plus de temps libre. Trop. Il épuisait trop son corps et il ne prenait pas un jour de repos, même sans le moindre confort.

Le Yuki se dépêcha de tourner dans la première ruelle qu'il vit pour se laisser tomber contre un mur en cachant son visage dans ses mains.

«Putain de corps, ne me lâche pas... Tu es le seul à ne pas m'avoir lâché, s'il te plaît... Laisse moi vivre... Je veux vivre... Putain...» supplia l'homme, la voix remplie de larmes.

Des gouttes d'eau tombèrent sur le sol gris. Ce n'était pas de la pluie. C'était les larmes de Chinmoku. Même s'il était un homme de vingt huit ans, il pleurait comme un enfant. Sa vue se brouillait et il se depechait de se frotter pour voir clair. Si un policier passait par là, c'était fini...
Le noireaud tenta de se relever mais son corps n'obéissait pas. Il continuait à pleurer. Tout ses muscles tremblaient, ils se reposaient enfin. Des frissons parcouraient la peau de l'homme, faisant dresser ses poils.

«Allez, debout !!»

Après quelques minutes, la bataille entre l'esprit et le corps de Chinmoku prit fin. L'homme se leva et marcha vers le fond de la ruelle. Le noireaud sentait ses yeux se fermer tout seul, contre sa volonté. Pour arrêter son corps à faire l'idiot, il posa ses deux mains à plat contre un mur et frappa violemment sa tête dessus. Son front, évidemment, s'ouvrit, faisant couler du sang sur son visage. Il essuya du dos de la main le sang qui coulait sur ses yeux et recommença à marcher, à la recherche d'une cachette.
Après plusieurs minutes de marche dans les rues sombres du quartier à esquiver des vendeurs de drogue et des hommes malsains, Chinmoku remarqua une bouche d'aération au sol, entre deux caisses en bois. Il s'agenouilla et regarda entre les grilles avant de voir que cela menait à une sorte de petite chambre vide. Le noireaud regarda autour de lui puis décala la grille pour essayer d'entrer dans la pièce qu'il avait vu. Sans le moindre effort, il réussit à entrer là où il souhaitait. La pièce était vide, à part une petite armoire en métal, il n'y avait rien. En regardant bien la pièce, le Yuki remarqua qu'il était un peu sous terre et que surtout, il n'y avait pas de porte. Il tapa sur tout les murs pour voir s'il n'y avait pas vraiment pas d'autres entrées mais il ne trouva rien. Visiblement, à part la bouche d'aération, il n'y avait pas d'entrée. En remarquant une grille qui recouvrait un trou au sol, il comprit alors pourquoi cet endroit existait. Il s'agissait d'une pièce spéciale pour la saison des pluies. Parfois, les égouts étaient tellement bouchés qu'ils ne permettaient pas à l'eau de passer. Ici, une grosse quantité d'eau pouvait être stockée et aller dans les égouts sans souci. Le noireaud regarda la bouche d'aération puis se dit qu'il devrait mettre une plaque de bois pour boucher la grille afin de ne pas avoir d'eau qui vienne. Il pensait faire pareil pour la grille au sol.
Mais Chinmoku devait d'abord penser à autre chose. Il enleva son costume de sa taille et l'étala par terre en se mettant à genoux. Puis, il s'allongea sur son costume en se mettant en boule et ferma les yeux.
Pour une fois, le corps et l'esprit de Chinmoku étaient d'accord. Il devait dormir. Presque quelques minutes après s'être allongé, le noireaud s'était endormi, le sang de son ouverture au front continuait de couler et tachait sa paume.

Lightly Avengers [My Hero Academia Fanfiction] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant