Chapitre 8 : vers une nouvelle vie

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Point de vue de Carla

En montant dans ma voiture je me suis écroulée en sanglot tellement les dernières heures que je venais de vivre avaient étés fortes en émotion. Une fois les larmes sèches j'ai mis le moteur en route et j'ai été à l'hôpital, préparant intérieurement ce que j'allais dire. Même si je voulais être forte et pour la première fois de ma vie choisir librement ma vie, je n'étais pas à l'aise.

Arrivée à l'hôpital je vois Paolo qui m'attends pour m'emmener jusqu'à la chambre.Lorsque j'ouvre la porte je vois mes demie-sœurs, leurs maris et ma belle-mère.En me voyant mes sœurs et leurs maris me lancent des regards furieux. Ma belle-mère en revanche a le regard triste. Ils s'écartent pour me laisser passer. Je vois alors mon père allongé dans son lit et qui en me voyant dit d'une voix faible mais ferme : « Sortez tous ! ».

« J'imagine que tu sais pourquoi tu es ici et pourquoi je suis dans cet état.

- Oui.J'ai juste une question, qui ?

- Matteo.Je regrette vraiment qu'il ne soit pas mon fils.

- Je m'en doutais un peu.

- Commentas-tu pu ? Toi qui a été élevé dans le respect des traditions, à laquelle j'ai sacrifié beaucoup. Je ne pensais pas que tu me décevrais encore plus que tes sœurs. Ce sont des idiotes mais au moins elles respectent ce qui doit l'être, la morale et les traditions. Mais la question n'est pas de savoir comment mais si tu comptes rentrer dans le droit chemin. Matteo est prêt à t'épouser sur le champ et à oublier ce qui s'est passé. Moi aussi. En revanche tu devras te montrer aussi irréprochable que tes sœurs. Si jamais tu refuses tu seras rayée de la famille, tu seras licenciée et je m'arrangerais pour que toi et cette sorcière ne retrouviez jamais de travail. Je récupèrerais l'argent de tes comptes, ta voiture et toutes tes affaires tu n'auras plus que les vêtements que tu portes. Alors que décides-tu ?

- Je n'ai pas choisi de tomber amoureuse d'une femme. Si j'avais pu je serais tombée amoureuse de Matteo, ça aurait été tellement plus simple. Mais l'amour ne se commande pas et je ne veux pas faire de mariage arrangé comme mes sœurs. Ce n'est pas facile pour moi parce que je te t'aime quand même papa, mais je pense que c'est mieux si on n se revoit plus jamais. De toute façon je n'ai jamais réellement compté pour toi et nous n'avons jamais rien partagé.

- Sur ce point là nous sommes d'accord. Tu es si différente de tes sœurs que j'en viens à me demander si tu es bien ma fille. Tu n'as rien hérité de moi.

- Il semblerait que je sois le portrait craché de ma mère. Je te dis adieu en espérant sans trop y croire que tu changeras un jour et que l'on se reverra. »

Je sors de la chambre, je suis lessivée. Devant la porte ma belle-mère attends et dis à mon père qu'elle arrive dans deux minutes.

« Même si je t'approuve pas je suis fière que tu as choisie de suivre ton cœur. Ton père n'a pas le droit de te prendre tes affaires. Va à la maison avec une de tes copines et récupère tes affaires. Tes sœurs et leurs maris en ont encore pour quelques heures pour savoir qui va gérer les affaires de ton père pendant sa convalescence et quelques heures encore à lui cirer le flatter.

- Merci Catarina, tu es vraiment une mère pour moi. »

J'ai envoyé un message à Aurelia, Sofia et Jennyfer pour qu'elles m'aident à récupérer mes affaires. J'aurais préférée que mes amies rencontrent Jennyfer dans d'autres circonstances malheureusement je n'avais pas vraiment le choix.Tout se passe bien. Nous remplissions la FIAT 500 et la Twingo de Jennyfer avant de passer au monospace d'Aurelia (un Lancia Phedra pour les connaisseurs J). Arrivées chez Jennyfer nous débarquons tous et entassons mes affaires du mieux possible. Même si elle n'est pas très à l'aise face à cette situation Aurelia accepte de boire un verre avec nous. Et lorsque mes amies repartent, elle me dit doucement, « Même si je ne t'approuve pas,Jennyfer m'a l'air d'être quelqu'un de bien. ». Une petite phrase à laquelle je ne m'attendais pas, mais qui me fait très plaisir. Jennyfer me prend la main et me fait m'asseoir dans le canapé, m'embrasse et me demande comment ça c'est passé. Nous étions tellement pressées de récupérer mes affaires j'en avais oublié de lui raconter.

« Je suis fière de toi ma chérie. Je t'avoue que je n'étais pas rassurée quand tu es partie, je craignais que tu craques et que tu renonces à nous.

- Je ne sais pas comment j'ai fait mais j'étais un peu comme dans un état second.

- Encore une fois je suis fière de toi.

- Merci.

- Je change un peu de sujet. En t'attendant comme je me doutais que ton père allait nous virer j'ai appelé l'autre entreprise qui voulait me recruter. Le poste de comptable est toujours disponible.

- C'est une excellente nouvelle.

- Pour être honnête, j'ai appelé directement le patron qui avait été très déçu de ne pas m'avoir. Je lui ai tout de suite dit qu'il y avait deux conditions pour que je vienne travailler pour lui. Qu'il accepte d'avoir une comptable ouvertement homosexuelle et qu'il engage sa compagne. J'ai été un peu surprise mais il atout de suite dit oui.

- C'est génial. Comment s'appelle cette société et ce patron aussi ouvert d'esprit ?

- Roger Dumas, patron des Transports Roger Dumas.

- Roger Dumas, T.R.D. !

- Oui.

- Tu veux que mon père fasse une deuxième attaque ?

- Non, pourquoi ?

- Roger Dumas est son plus grand rival. Mon père le déteste.

- Je suis désolée je ne savais pas.

- C'est normal.

- Si jamais tu ne veux vraiment pas travailler pour lui je peux le rappeler.

- Laisse tomber. Au point où j'en suis, ma famille ne peut pas me détester plus. Et puis si ça ne le dérange pas que nous soyons ouvertement en couple, c'est déjà une bonne chose.

- En y repensant je pense que nous n'aurons pas de problèmes avec lui. De ce que j'ai compris il est de la vieille école, sévère, mais juste. Si tu bosses bien il se fiche du reste. Si c'est pas le cas il est assez dur.

- Sévère mais juste en sommes.

- C'est cela.

- Je pense que c'est ce qu'il nous faut à toutes les deux.

- On a rendez-vous demain matin avec lui pour lui remettre tous les documents pour faire notre dossier.

- Normalement ce n'est pas à lui de nous recevoir pour ça, mais le service du personnel.

- Oui mais il y tenait beaucoup.

- Je vais préparer les papiers alors.

- Prépare toi aussi à affronter celui qui va prendre l'intérim de ton père. Ils vont nous convoquer pour nous annoncer que nous sommes licenciées. Mais ne crains rien je serais là et je ne les laisserais pas nous marcher dessus.»

Même si je suis heureuse d'être maintenant avec la femme que j'aime j'appréhende notre rendez-vous de demain matin et avec celui de mes beau-frère qui allait assurer l'intérim, car à n'en pas douter mon père allait désigner l'un d'eux pour assurer la direction de l'entreprise.

Jennyfer et CarlaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant