Chapitre 2 : la découverte

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Point de vue de Carla

Encore une fois, j'arrive en même temps que Jennyfer. Là encore elle ne me remarque pas et encore une fois nos mains se posent en même temps sur la porte. Nos regards se croisent et elle me sourit.
« Tu as tenu compte de mes conseils, ça me fait plaisir. Ça fait plus sérieux comme ça ... Et tu es plus jolie aussi. »
Je souri au compliment de Jennyfer. Cela me fait plaisir qu'elle me complimente et j'oublie sa remarque d'hier matin. On me le dit rarement de cette manière, c'est agréable. La journée se passe mieux que la précédente, Jennyfer ne me semble plus aussi froide envers moi.

Point de vue de Jennyfer

Comme d'habitude, je fonce comme une balle dès que je suis descendue de voiture et comme hier je ne vois pas Carla jusqu'au moment où nos mains se posent en même temps sur la poignée de porte. Il me faut quelques secondes pour la reconnaître tant elle a changé depuis hier. Veste claire, chemisiers blancs, pantalon noir et chaussures à petits talons, maquillage léger. C'est très classique, mais ça lui va bien. Débarrassée de son style Barbie elle est même mignonne.
Après le café nous commençons à travailler. Carla est quasiment autonome et travaille très bien.
Les jours ont commencé à s'enchaîner. J'apprécie vraiment Carla, elle fait du bon boulot et est sympa. Elle est intelligente, discrète, à l'écoute ... Je commence vraiment à l'apprécier. Et cela semble réciproque.

Point de vue de Carla

Ça fait maintenant quelques jours que je travaille chez Dall'Ara Transports, c'est une entreprise agréable, exceptée Gianpaolo Dall'Ara. C'est un bourreau de travail, dur envers ses employés et envers lui-même. Un homme capable de coups de colères monumentaux et dévoré d'ambition. Depuis qu'il a repris l'entreprise fondée par son père, il a doublé le chiffre d'affaires et racheté deux de ses concurrents. Heureusement pour nous même, il nous laisse assez tranquille Jennyfer et moi.

J'apprécie vraiment de travailler avec elle. C'est une femme intelligente, discrète et bosseuse. Mais en dehors du fait qu'elle vient de Picardie, qu'elle adore son boulot et le sport en particulier quand il est mécanique je ne sais rien d'elle. Je reconnais que moi-même, je suis assez discrète. La seule chose qu'elle a remarquée, c'est mon grand amour de l'Italie et la gastronomie. Mais ce soir, c'est l'anniversaire de mon fiancé et je dois partir un peu plus tôt pour me préparer pour notre soirée.
Jennyfer n'a rien dit quand je lui ai dit que je partais une demie-heure plus tôt. Elle m'a juste souri puisque j'ai ajouté que je resterai une heure de plus demain. Je suis rentré pour me changer et me maquiller avant d'attendre que mon fiancé vienne me chercher. Je n'ai pas attendu longtemps, à 18 h 30 pile la jolie Maserati de Matteo s'arrête devant chez moi. Matteo est comme moi d'origine italienne et lui aussi adore l'Italie. Il travaille pour son père qui dirige l'entreprise familiale de mécanique automobile de précision en même temps qu'une société d'investissement. C'est comme ça que je l'ai rencontrée. Son père avait une commande pour le mien, Matteo était avec son père pour parler de la commande, nos regards se sont croisés et j'ai tout de suite été séduite. C'est un peu cliché, mais Matteo Osella, c'est le parfait Italien, il est beau, avec ses cheveux bruns, ses yeux bleus, le regard ténébreux, bien habillé, sportif ... . Il est intelligent et cultivé, en revanche il n'est pas très ouvert d'esprit. Matteo c'est l'homme à l'italienne, misogyne, xénophobe ... . mais il me plaît et j'espère qu'il changera. Je reconnais que le fait qu'il soit riche et de bonne famille a pesé dans la balance. « Il serait dommage de laisser filer une aussi belle alliance comme dit mon père. »

Matteo sonne, j'ouvre, il est magnifique dans son costume blanc. Je sors, il m'ouvre la porte de sa voiture et nous partons sur les chapeaux de roues pour un restaurant du vieux Nice où il a ses habitudes. Le repas se passe très bien, nous discutons de tout et de rien. Une fois que nous avons fini de manger, nous retournons à sa voiture pour aller au cinéma. Et alors que nous arrivons devant sa voiture, nous tombons sur deux femmes en train de s'embrasser. Même si je viens d'une famille profondément catholique ce n'est pas quelque chose qui me choque contrairement à Matteo qui leur demande de faire ça ailleurs. Si habituellement donc je ne suis pas choquée, cette fois, c'est le cas, pour une raison toute simple. L'une de ces deux femmes, je la connais, c'est Jennyfer. Elle semble d'ailleurs aussi surprise que moi. Mais ni elle ni moi n'osons dire quelque chose. De toute façon, je n'ai pas le temps Matteo me prend par le bras et me fait asseoir dans sa voiture. Je regarde par la vitre et je vois Jennyfer encore tout éberluée me regarder avant que Matteo ne démarre et ne remette encore une fois le pied au plancher.


Point de vue de Jennyfer

Malgré ce que son apparence m'avait fait croire le premier jour Carla, est unefille discrète. Tout ce que je devine d'elle, c'est qu'elle adore l'Italie, sagastronomie et qu'elle aime cuisiner. Mais aujourd'hui elle m'apprend qu'elleest en couple, fiancée même, que ce soir elle va au restaurant avec son fiancéet que pour cette raison elle partira un peu plus tôt ce soir.

De mon côté, ce soir, je sors comme quasiment tous les soirs. Depuis qu'ons'est séparées avec mon ex, ma vie sentimentale s'écrit en pointillés. J'aidécidé depuis notre rupture de me contenter de rencontres d'un soir. Je rêvaisdu grand amour, d'une vie de famille, tout c'est, brisé et aujourd'hui, jen'arrive plus à faire confiance. Ce soir donc comme pratiquement tous lessoirs, je drague une fille, je déambule avec elle dans les rues de Nice tout enl'embrassant. Et comme cela arrive encore malheureusement un mec nous ditd'aller nous embrasser ailleurs que nous devrions avoir honte et nous cacher.Quand je l'entends et que je me retourne, je vois que Carla est avec ce mec. Jen'en reviens pas. Le temps que je réagisse, il l'a déjà fait s'installer danssa Maserati rutilante. Je la vois me regarder, tout aussi surprise que moi.Personne au boulot ne sait que j'aime les femmes et je ne veux pas que cela sesache. J'ai déjà vécu cette situation à Amiens et je refuse que cela sereproduise. Pourquoi a t'il fallut que dans cette ville où je ne connais pourainsi dire personnes, que je tombe sur elle à ce moment là ? J'espère vraimentque Carla ne dira rien demain. Si seulement j'avais son numéro de portable pourl'appeler et lui parler.

Jennyfer et CarlaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant