Elementum {Tome 6} [En réécriture]

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Cinq jours plus tard

  Nous sommes dans la Grande Salle, en plein petit-déjeuner. Je regarde mon bol d'avoine aux fruits rouges, mais je n'ai franchement pas d'appétit. J'ai quelques préoccupations en ce moment. 
  Je te laisse deviner que je n'ai pas pu parler à mon frère, qui passe son temps, je dirais, à m'éviter, et je ne sais vraiment pas pourquoi. Pour être honnête, chaque fois que j'essaie de lui parler, de discuter avec lui, il me sort l'excuse du « Je n'ai pas le temps » ou encore « J'ai autre chose à faire, on remet la discussion à plus tard, Elly ». Mais quand plus tard !? Dans des mois, voire des années !? Sérieusement, son attitude m'énerve et me fatigue !
  Je soupire en me frottant les yeux, fatiguée. Oui, je ne dors pas la nuit, ou que très peu. J'ai une sensation depuis plusieurs jours déjà. Celle d'être observée et surveillée, ce qui n'arrange déjà pas les cauchemars que je fais en plus quand je trouve le sommeil.
  On entend différentes voix dans la salle, de toutes les maisons, soit pour souhaiter bon courage à Ron, soit pour le traiter de looser. Et justement, on le voit arriver avec l'un des casques de protection sur la tête. Oui, Ron a peur de ne pas s'en sortir vivant à la fin du match, malgré que Harry et moi avons à plusieurs reprises tentés de le rassurer.
  Ron vient s'asseoir à ma gauche en soupirant. Regardant son petit-déjeuner – un œuf à la coque – avec peu d'intérêt, il finit par repousser son assiette.

- Alors, comment c'était ? demande-t-il à Harry et Hermione qui sont devant lui.

- Comment était quoi ? demande Hermione qui à relever sa tête de La Gazette du Sorcier.

- Le dîner chez Slughorn ?  

- Plutôt ennuyeux, heureusement que tu n'es pas venu, Melly, répond-elle.

- Quand je vous dis que j'ai toujours raison, dis-je avec évidence.

   Amy mime un « non » de son index, et je rigole alors que Hermione, qui a étiré un rictus, continu à l'adresse de Harry :

- Mais Harry a adoré le dessert.

  Elle étire un sourire tandis que le concerné souffle d'exaspération, mal à l'aise.

- Quoi ? Ginny t'a enfin embrassé ? Vous avez passé à l'étape supérieure ?

  Le rouge lui monte aux joues à ma question remplie de sous-entendus, et les autres ne cachent par leurs éclats de rire.

- Slughorn organise une fête pour Noël, nous dit Hermione après s'être calmée, on doit venir accompagné et d'ailleurs, il insiste beaucoup pour que tu viennes, Mélody. 

- Non. 

  Ma réponse est tel un fouet venant percuter l'air. Cette pensée me vaut le retour de mes souvenirs que j'ai eu au ministère, avec les marques que je garde encore sur mon dos à ce jour, et je me fais violence pour ne plus y penser.

- Mais pourquoi ? Tu sais pertinemment que sinon...

- Sinon quoi, Hermione ? Tu sais bien que je me fous royalement que ça soit mal vu ou encore que ça déçoit l'autre vieux crapaud de Slug. Je ne suis pas là pour me faire adorer des profs et encore moins faire l'hypocrite. Et si j'irai à cette fête, c'est comme si que je trompais George et ça, c'est hors de question.

- Mais non... Et puis ce n'est pas comme si qu'avec le gars avec qui tu irais à la fête, vous serez obligés de vous embrasser. Donc...

- Ne cherches pas, 'Mione, ça va partir en barbuc' après, et je crois qu'on veut tous éviter ça. (Je regarde Amy, qui n'a pas l'air du tout également enchantée d'y aller.) Et si jamais il y en a un aussi qui invite Amy, je ne pense pas qu'elle ira non plus.